AEX
3.2500
Des dizaines de millions d'Américains votent mardi pour décider qui de Kamala Harris ou Donald Trump entrera à la Maison Blanche, une élection sous haute tension et aux enjeux capitaux pour les Etats-Unis et le reste du monde.
D'Atlanta à Phoenix, des plaines du Midwest aux côtes de la Floride, les électeurs ont patienté en longues files en ce jour historique.
"J'encourage tout le monde à sortir voter", a déclaré la vice-présidente démocrate de 60 ans, qui pourrait devenir la première femme à diriger la première puissance mondiale.
Le républicain, auteur d'un retour politique spectaculaire après avoir été condamné en justice, s'est dit "très confiant" en sa victoire, juste après avoir voté à West Palm Beach, près de sa résidence.
L'ancien président de 78 ans s'est engagé à reconnaître son éventuelle défaite "si l'élection est juste". "Jusqu'à présent, je pense que cela a été équitable".
- "Réconciliation" -
Plus de 82 millions d'Américains ont déjà exprimé leur suffrage de manière anticipée. Il est impossible de savoir s'il faudra des heures ou des jours de dépouillement pour connaître le verdict.
Les Américains votent aussi pour savoir si les démocrates ou les républicains contrôleront le Congrès, ainsi que pour pourvoir des postes de gouverneurs. La la question ultra-controversée de l'avortement fait l'objet de plusieurs référendums locaux.
Darlene Taylor a voté à Erié, en Pennsylvanie, un Etat-clé susceptible de faire basculer ce scrutin extrêmement serré.
"On ne veut pas de quatre années supplémentaires de forte inflation, de ce prix de l'essence et de mensonges", justifie-t-elle.
Marchelle Beason, 46 ans, a elle voté Kamala Harris.
"Je pense qu'elle va réconcilier toute la population, le monde entier, car nous sommes actuellement tellement divisés".
Aux meetings de Kamala Harris et Donald Trump, ce sont deux Amériques apparemment irréconciliables qui ont afflué ces dernières semaines, chaque camp étant convaincu que l'autre allait mener le pays au désastre.
L'ancienne procureure de Californie a qualifié son rival de "fasciste". L'ex-magnat des affaires a martelé qu'elle allait "détruire" le pays.
- Coude-à-coude -
Le verdict des urnes sera de toute façon historique.
Les derniers sondages donnent les deux adversaires quasiment à égalité dans les sept Etats cruciaux, ceux qui, dans ce scrutin au suffrage indirect, donneront à la démocrate ou au républicain le nombre suffisant de grands électeurs pour atteindre le seuil de 270 sur 538, synonyme de victoire.
Pour essayer de convaincre en seulement trois mois de campagne, Kamala Harris a misé sur un message de protection de la démocratie et du droit à l'avortement, destiné aux femmes comme aux républicains modérés.
Donald Trump, qui a quitté la Maison Blanche en 2021 dans un contexte chaotique, ayant réchappé à deux procédures de destitution, a rejoué dans cette campagne la même partition qu'en 2016 et 2020, se présentant comme un candidat antisystème.
- Fausses alertes à la bombe -
Cette journée de vote conclut une course stupéfiante, marquée par l'entrée en lice abrupte de la vice-présidente en juillet, en remplacement du président vieillissant Joe Biden, et par deux tentatives d'assassinat contre l'ex-président républicain, quatre fois inculpé au pénal.
La suite reste une grande inconnue.
Les deux camps ont engagé des dizaines d'actions en justice, tandis que deux Américains sur trois redoutent une éruption de violence après le scrutin.
Certains bureaux de vote se sont mués en forteresses, surveillées par drones et avec des tireurs d'élite sur les toits.
De fausses alertes à la bombe imputées à des opérations de déstabilisation russes ont visé des bureaux de vote, perturbant brièvement le scrutin en Géorgie (sud-est), selon les autorités.
Dans la capitale fédérale Washington, des barrières métalliques entourent la Maison Blanche, le Capitole et d'autres sites sensibles.
Les images du 6 janvier 2021, quand des trumpistes avaient attaqué le siège du Congrès américain, restent dans tous les esprits.
Donald Trump a déjà posé les premières pierres d'une nouvelle contestation, accusant les démocrates de "tricher comme des diables".
Et le camp démocrate dit "s'attendre" à ce que le républicain se déclare vainqueur de façon prématurée, comme il l'avait fait en 2020.
aue-cjc-seb-lb/ev
(T.Burkhard--BBZ)