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Le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer mardi sur un cessez-le-feu après deux mois de guerre contre le Hezbollah au Liban, tandis que les Etats-Unis ont évoqué un accord proche, tout en appelant à la prudence.
Les Etats-Unis, l'Union européenne et l'ONU ont multiplié les efforts ces derniers jours pour imposer une trêve entre Israël et le mouvement islamiste libanais soutenu par l'Iran, entrés en guerre ouverte à la fin septembre après des mois d'échanges de tirs en marge de l'offensive israélienne à Gaza.
Israël n'a "pas d'excuse" pour refuser un cessez-le-feu, a affirmé mardi le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell. "Espérons qu'aujourd'hui le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu approuvera l'accord de cessez-le-feu", a-t-il ajouté.
Après avoir multiplié les frappes lundi sur la banlieue sud de Beyrouth, l'armée a appelé mardi les habitants de deux de ces quartiers à évacuer.
Le cabinet de sécurité israélien "se prononcera mardi soir" sur un accord de cessez-le-feu, a indiqué lundi un responsable israélien à l'AFP sous couvert de l'anonymat.
"Nous pensons être arrivés au point où nous sommes proches" d'un accord, a déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, tout en soulignant que rien n'était encore acquis.
"Nous pensons que les discussions vont dans une direction très positive. Mais rien n'est conclu tant que tout n'est pas conclu", a-t-il prévenu.
Très impliquée elle aussi dans les efforts de médiation, la présidence française a affirmé lundi que les discussions sur un cessez-le-feu avaient "avancé significativement".
La guerre qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas s'est propagée depuis septembre au Liban, après un an d'échanges de tirs de part et d'autre de la frontière entre l'armée israélienne et le Hezbollah, allié du mouvement islamiste palestinien. Des dizaines de milliers de civils ont été déplacés dans les régions frontalières du nord d'Israël et du sud du Liban.
- "Des tunnels, des roquettes" -
Selon le site d'information américain Axios, l'accord est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.
Il inclut la mise en place d'un comité international pour en surveiller l'application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances sur leur soutien à une action militaire israélienne en cas d'actes hostiles du Hezbollah.
La médiation prend pour base la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et qui stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Néanmoins, le ministre de la Sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir, d'extrême droite, a estimé qu'un cessez-le-feu serait "une grosse erreur".
Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban pour sécuriser sa frontière et permettre le retour de 60.000 habitants déplacés.
Le mouvement chiite, qui a subi des coups très rudes depuis septembre avec la mort de plusieurs de ses chefs, a assuré qu'il continuerait à combattre Israël tant que se poursuivrait l'offensive à Gaza, tout en se disant ouvert à un cessez-le-feu.
Le Hezbollah a tiré lundi au moins 30 projectiles sur Israël, selon l'armée.
Selon le ministère de la Santé, près de 3.800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier.
Du côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.
- Se protéger de la pluie -
L'armée israélienne poursuit également ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où onze personnes ont été tuées pendant la nuit de lundi à mardi, selon la Défense civile.
En ce début d'hiver, des milliers de déplacés tentent avec des moyens dérisoires de se protéger de la pluie. "On essaie autant qu'on peut d'empêcher l'eau de pluie de s'infiltrer dans les tentes afin que les enfants ne soient pas trempés", raconte Ayman Siam, un père de famille réfugié dans le camp de Yarmouk à Gaza-ville, dans le nord.
L'hiver va être "horrible", a prévenu Louise Wateridge, une responsable des situations d'urgence à l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
"Les gens n'ont rien de ce dont ils ont besoin", a-t-elle expliqué à l'AFP. "Ils n'ont pas les choses les plus basiques depuis 13 mois: ni nourriture, ni eau, ni abri. Avec la pluie et le froid en plus de tout ça...".
La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Sur 251 personnes enlevées, 97 restent otages à Gaza, parmi lesquelles 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44.235 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
(L.Kaufmann--BBZ)