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La Russie a annoncé mardi expulser un diplomate britannique accusé d'espionnage, ce que Londres a vivement rejeté, et sanctionner une dizaine de ministres du gouvernement de Keir Starmer, un nouvel épisode de tensions entre les deux pays en plein conflit en Ukraine.
Ce pic de tensions intervient en pleine escalade entre la Russie et les Occidentaux autours de l'Ukraine, après que Londres et Washington ont autorisé Kiev à frapper le territoire russe avec des missiles britanniques (Storm Shadows) et américains (ATACMS).
Moscou a répliqué en tirant un missile balistique à portée intermédiaire - démuni de sa charge nucléaire - sur l'Ukraine et menacé de frapper les alliés de Kiev, dont le Royaume-Uni est l'un des plus importants. Les relations entre Moscou et Londres étaient déjà exécrables avant le conflit, avec notamment l'empoisonnement des transfuges russes Litvinenko (2006) et Skripal (2018).
Le diplomate expulsé, présenté par les services secrets russes (FSB) comme étant "le deuxième secrétaire du département politique de l'ambassade britannique à Moscou", "appartenait aux services de renseignement britanniques" et "menait des activités d'espionnage et de subversion" en Russie, a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères.
Selon le FSB, cité par les agences de presse russes, ce diplomate a désormais "deux semaines" pour quitter la Russie.
La diplomatie britannique a dénoncé "des accusations malveillantes et infondées" et promis une réplique "en temps voulu".
A Moscou, l'ambassadeur britannique, Nigel Casey, a lui été convoqué mardi au ministère des Affaires étrangères.
Dans la foulée, la diplomatie russe a annoncé interdire d'entrée en Russie de nombreux ministres britanniques, en présentant cette décision comme une réponse aux politiques "russophobes" de Londres.
Sur cette liste figurent la ministre des Finances Rachel Reeves, la vice-Première ministre Angela Rayner, la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper et plus d'une dizaine d'autres hauts responsables politiques du gouvernement travailliste de Keir Starmer.
"Moscou ne tolérera pas les activités d'agents de renseignement britanniques non déclarés sur le territoire russe", a assuré sa diplomatie, promettant "une réponse équivalente en représailles (...) si Londres aggrave la situation".
- Combattant britannique arrêté -
Plus tôt mardi, un tribunal russe avait confirmé, après une audience à huis clos, avoir placé en détention provisoire James Anderson, un Britannique accusé d'avoir combattu pour l'armée ukrainienne dans la région russe de Koursk, où Kiev a lancé une offensive transfrontalière en août.
"Une mesure préventive de détention provisoire a été choisie" en raison du "danger" qu'il représente, peut-on lire dans un communiqué.
Les autorités accusent James Anderson, 22 ans, d'avoir franchi "illégalement" la frontière russe avant de prendre part aux "hostilités" dans la région de Koursk pour le compte de l'armée ukrainienne.
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy avait promis lundi d'apporter tout son "soutien" à ce ressortissant, disant avoir été informé "ces derniers jours" de sa détention.
Une vidéo diffusée en ligne durant le week-end par des groupes pro-Kremlin montrait un combattant capturé, les mains liées et se présentant en anglais comme James Anderson.
Cette vidéo n'a pu être vérifiée de manière indépendante.
Dans une interview au Daily Mail, le père de James Anderson a de son côté fait part de son "choc". "J'ai vu tout de suite que c'était lui", a dit Scott Anderson. "Il semble effrayé et inquiet".
Il a espéré que son fils "servira de monnaie d'échange" et ne sera pas torturé.
Des rumeurs courent sur un nouvel échange potentiel de prisonniers entre Occidentaux et Russes avant ou juste après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.
La plus grande opération de ce type depuis la Guerre froide avait eu lieu le 1er août, permettant la libération de 16 opposants et journalistes détenus en Russie et au Bélarus, en échange de huit agents russes présumés incarcérés aux Etats-Unis et en Europe.
(F.Schuster--BBZ)