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Plus de 200 millions d'Indonésiens étaient appelés aux urnes mercredi pour désigner leurs gouverneurs et leurs élus locaux lors d'un scrutin qui doit servir au nouveau président Prabowo Subianto à consolider son pouvoir.
Neuf mois après l'élection de Prabowo à la présidence, les Indonésiens doivent élire 37 gouverneurs, 93 maires et plus de 400 élus locaux.
Quelque 823.000 bureaux de vote étaient ouverts de 07h00 à 13h00 locales à travers l'immense archipel qui s'étend sur trois fuseaux horaires, lors d'une journée décrétée fériée, les premiers électeurs à pouvoir voter se trouvant en Papouasie, où les bureaux de vote ont ouvert à 22h00 GMT (mardi).
"Cette élection régionale est très importante pour le gouvernement de Prabowo Subianto car il a besoin de soutiens au niveau régional pour garantir que son gouvernement fonctionne efficacement", a expliqué à l'AFP Made Supriatma, chercheur en sciences politiques à l'Institut ISEAS-Yusof Ishak de Singapour.
Pour Firman Noor, chercheur politique à l'Agence nationale de recherche et d'innovation (BRIN), les candidats soutenant Prabowo seront plus réactifs pour mettre en œuvre le programme du président, notamment l'ambitieux et coûteux programme de repas gratuits pour les enfants et les femmes enceintes promis pendant la campagne présidentielle.
Considéré comme un tremplin vers des fonctions plus élevées, le poste de gouverneur de la capitale, Jakarta, est l'un de ceux qui attirent attention et convoitise.
L'ancien président Joko Widodo, surnommé "Jokowi", avait été gouverneur de Jakarta avant de remporter l'élection présidentielle pour la première fois en 2014.
- Jakarta et ses fléaux -
Ancien secrétaire d'Etat de Jokowi, Pramono Anung se présente dans la capitale avec pour colistier Rano Karno, ex-gouverneur de Banten (Java ouest), après avoir été un acteur très populaire.
Il trouve face à lui Ridwan Kamil, ex-gouverneur de Java ouest, soutenu par "Jokowi" et la coalition au pouvoir.
Pour Reni Apriani, 54 ans, vendeuse dans une épicerie et qui a voté à Jakarta, le prochain gouverneur de la capitale devra se concentrer sur des problèmes qui affligent la mégalopole, notamment les inondations.
Le gouverneur "doit être capable d'anticiper pour éviter les inondations", a-t-elle déclaré à l'AFP, ajoutant qu'elle espérait également des nouveaux dirigeants qu'ils soient capables de fournir des emplois aux jeunes au chômage.
Muhammad Arif, un agent immobilier de 49 ans, souhaite, lui, que le futur gouverneur s'attaque aux embouteillages, un fléau de longue date dans une ville de plus de 10 millions d'habitants, où la circulation est souvent chaotique voire bloquée aux heures de pointe.
"J'utilise toujours ma moto pour circuler. Donc avec ces bouchons, c'est comme si je vieillissais sur la route", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Ces élections régionales détermineront l'influence politique de +Jokowi+ à l'avenir. Si les candidats qu'il soutient sont battus dans le centre de Java et à Jakarta, son influence diminuera", a ajouté M. Supriatma.
Alors que le fils aîné de "Jokowi", Gibran, âgé de 37 ans, a été élu en février au poste de vice-président aux côtés de Prabowo, le gendre de l'ex-président, Bonny Nasution, 33 ans, se présente lui pour le poste de gouverneur de Sumatra du nord.
La seule province d'Indonésie qui ne participe pas aux élections locales est celle de la ville de Yogyakarta car la capitale culturelle du pays est dirigée par un sultan faisant également office de gouverneur.
(U.Gruber--BBZ)