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Le pape François effectue une visite historique dimanche en Corse, où les fidèles catholiques sont attendus nombreux dans les rues d'Ajaccio pour une journée où le souverain pontife mêlera déambulation en papamobile et messe en plein air avant un entretien avec le président Macron.
Une semaine après avoir snobé la réouverture de Notre-Dame de Paris malgré l'invitation du chef de l'Etat, François sera accueilli à 09h00 (08h00 GMT) à l'aéroport de la ville par des chants d'enfants en corse.
Il s'offrira ensuite un bain de foule en papamobile sur le front de mer d'Ajaccio, principale ville de cette île méditerranéenne de 350.000 habitants, dont 80% de catholiques, selon le Vatican.
Puis, le pape se rendra au palais des congrès pour clôturer un colloque sur "la religiosité populaire en Méditerranée", avant une messe à 15h30 qui devrait rassembler 9.000 personnes au théâtre de verdure du Casone. Il repartira peu après 18h00 (17h00 GMT), selon le Saint-Siège, après un entretien à l'aéroport avec Emmanuel Macron.
"Pour la première fois dans l'histoire, un Pape vient dans l'île, c'est extraordinaire", s'enthousiasme auprès de l'AFP, Cathy Brenti, 72 ans, Française venue spécialement de Rome pour l'occasion: "c'est un événement tellement historique. On ne se lasse jamais de voir le Pape!"
La visite a été annoncée tardivement, fin novembre, obligeant à mettre les bouchées doubles pour accueillir les dizaines de milliers de personnes attendues.
Le pape a été invité en Corse par Mgr François-Xavier Bustillo, 56 ans, très populaire et médiatique évêque d'Ajaccio, qu'il avait créé cardinal en septembre 2023.
"Le diocèse est pauvre, la région Corse n'est pas riche" mais grâce à la générosité des entreprises et des fidèles "on va réussir un accueil digne du Pape", a-t-il affirmé à l'AFP.
Grâce aussi à "la solidarité nationale" française, a précisé le préfet de Corse, Jérôme Filippini, qui évalue à "plusieurs millions d'euros" le coût de cette visite de quelques heures.
- "Pas de politique" -
Plaidant pour qu'Ajaccio reste "une ville ouverte et vivante", le préfet a assuré que commerces et marché de Noël seront ouverts dès la mi-journée.
Aux abords de la cathédrale, une fresque colorée aux allures de street art, réalisée par un collectif d'artistes ajacciens, représente François sur fond de vitraux et carte de la Corse colorés.
Cette venue "est une très belle chose et je pense que c'est attendu par plein de personnes, ça va être un bel événement", souligne à l'AFP Océane Meynot, fonctionnaire de police de 26 ans.
Le jésuite argentin, qui fêtera ses 88 ans deux jours après ce voyage, prononcera deux discours au cours de la journée.
"Il est en forme, content de venir", a assuré François-Xavier Bustillo, précisant qu'"il ne vient pas ici pour faire de la politique, il vient pour être un pasteur au milieu de son peuple".
Pour ce troisième dimanche de l'Avent, le clergé se parera de couleurs spécifiques: "Nous serons en rose (...) une couleur vive qui nous rappellera le cheminement entre le violet de l'Avent et le blanc de la Noël", explique le père Georges Nicoli, curé de la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Bastia.
De Malte à la Sicile en passant par l'île grecque de Lesbos, François s'est rendu à plusieurs reprises dans le bassin méditerranéen, qui concentre plusieurs priorités de son pontificat, comme le dialogue interreligieux ou l'accueil des migrants.
Le chef de l'Eglise catholique s'est déjà rendu deux fois sur le territoire français depuis le début de son pontificat en 2013, à Strasbourg en 2014 et à Marseille en septembre 2023, mais n'y a jamais effectué de visite d'Etat.
Ce déplacement en Corse sera son 47e voyage international depuis son élection et le troisième de 2024.
(Y.Berger--BBZ)