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Moscou a affirmé dimanche repousser une nouvelle offensive ukrainienne dans la région frontalière russe de Koursk, où les forces de Kiev contrôlent déjà plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis un assaut en août 2024, une opération surprise à deux semaines du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
L'entrée dans ses fonctions de "l'imprévisible" républicain le 20 janvier fait craindre à l'Ukraine une réduction drastique du soutien des Etats-Unis, pourtant vital pour les forces ukrainiennes, et que le prochain président américain, qui a juré pouvoir régler le conflit "en 24 heures", n'oblige les Ukrainiens à faire des concessions face à Vladimir Poutine.
"Vers 9H00 (06H00 GMT), l'ennemi a lancé une contre-attaque afin de stopper l'avancée des troupes russes dans la zone de Koursk", a affirmé dimanche l'armée russe dans un communiqué.
Selon elle, "le groupe d'assaut de l'armée ukrainienne a été vaincu par l'artillerie et l'aviation" et "l'opération de destruction des unités des forces ukrainiennes se poursuit".
L'armée ukrainienne reste pour l'instant silencieuse sur cette nouvelle opération.
La Russie est quant à elle désormais appuyée dans cette zone par des milliers de soldats nord-coréens, d'après les Occidentaux et Kiev.
Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a diffusé un message assez clair sur Telegram : "Région de Koursk, bonne nouvelle. La Russie reçoit ce qu'elle mérite".
Une communication taclée par le député ukrainien Oleksiï Gontcharenko, régulièrement critique du gouvernement : "Je ne comprends pas pourquoi il est nécessaire de faire un rapport officiel".
"Peut-être vaudrait-il mieux le faire après coup, une fois l'opération terminée ?", a-t-il commenté.
- "Petits groupes" -
Andriï Kovalenko, un responsable du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, a pour sa part assuré que les Russes avaient "été attaqués de plusieurs côtés, ce qui les a surpris".
D'après la chaîne Telegram Mash, considérée comme proche des autorités russes, "les hommes de l'armée ukrainienne se déplacent en petits groupes".
"Le nombre total de leurs soldats s'élève à 2.000", a-t-elle ajouté.
D'après des blogueurs militaires russes, bien informés du déroulement des hostilités, les forces ukrainiennes tentent en particulier de prendre le contrôle de Berdine, une petite localité située à environ 20 kilomètres de la frontière.
"Les équipements de guerre électronique de l'ennemi sont de plus en plus actifs sur le site, ce qui entrave l'utilisation des drones", a précisé sur Telegram la chaîne "Rybar", proche de l'armée russe et suivie par plus de 1,3 million d'abonnés.
- Avant le retour de Trump -
Cet assaut ukrainien dans la région de Koursk intervient à deux semaines du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a appelé à un cessez-le-feu "immédiat" et promis d'obtenir un accord de paix pour arrêter "le carnage", sans toutefois jamais détailler son plan.
Il s'est aussi dit opposé aux frappes ukrainiennes sur le territoire russe avec des missiles américains ATACMS, une ligne rouge pour Moscou.
Cette nouvelle offensive de Kiev survient aussi cinq mois après la première dans la même région de Koursk, qui avait pris par surprise les forces russes, un échec pour le président Vladimir Poutine qui vante une Russie "plus souveraine" depuis le déclenchement de l'assaut de ses hommes contre l'Ukraine en février 2022.
Le maître du Kremlin, qui était apparu irrité à la télévision en août dans la foulée de l'opération militaire ukrainienne sur le sol de son pays, avait appelé l'armée russe à "repousser l'ennemi" hors des frontières.
Les objectifs de Kiev étaient alors de contraindre Moscou à redéployer ses troupes, à l'attaque sur le front est, vers ce nouveau champ de bataille et de renforcer sa position à la table des négociations avant d'éventuels pourparlers de paix.
L'opération n'a pas eu l'effet escompté : les unités russes avancent depuis l'automne sur le front oriental à une vitesse inédite depuis mars 2022.
Malgré tout, une source haut placée au sein de l'état-major de l'armée ukrainienne a assuré fin novembre que celle-ci resterait dans la région de Koursk "aussi longtemps" que cela aurait "un intérêt", précisant qu'elle contrôlait toujours à ce moment-là "environ 800 km2".
(Y.Yildiz--BBZ)