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"Les juges ne sont pas médecins", "l'avortement doit rester légal!": plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Washington pour le droit à l'avortement, encore une fois remis en cause cette semaine aux Etats-Unis.
Le pays a été plongé dans une complexe bataille judiciaire autour de la pilule abortive. Son accès a finalement été temporairement maintenu par la Cour suprême vendredi mais reste, sur le long terme, menacé.
"Quand est-ce que ça s'arrête?", se lamente samedi Carol Bouchard, devant le bâtiment de marbre blanc qui abrite le temple américain du droit.
Pancarte à la main, cette ancienne avocate de 61 ans se dit "très en colère" de voir l'accès à ce cachet menacé près d'un an après que la Cour suprême a annulé la protection constitutionnelle à avorter dans le pays. Cette décision avait conduit à l'interdiction de l'IVG dans une quinzaine d'Etats.
En cet après-midi ensoleillé, Brittany House, une résidente de Washington, monte à la tribune et évoque l'avortement auquel elle a eu recours en 2012, alors qu'elle sortait à peine de l'université.
"Avorter m'a rendue libre", confie la jeune femme, assurant qu'à 21 ans, elle "n'aurait pas été en mesure de s'occuper de cet enfant".
Devant la Cour suprême marchent également de nombreuses septuagénaires, outrées de voir les restrictions s'enchaîner dans le pays, cinquante ans après s'être battues pour le droit à avorter.
L'IVG "m'a sauvé la vie", confie Barbara Kraft, qui a avorté à la fin des années 70 après de fortes complications durant sa grossesse.
"Je suis vraiment persuadée que les femmes doivent avoir le droit de prendre cette décision elle-même."
Illustration des tensions qui traversent la société américaine, le rassemblement a été brièvement interrompu par un petit groupe de manifestantes anti-IVG proclamant, à l'aide d'un mégaphone, que "les avortements sont des meurtres".
Des manifestations pro-avortement étaient également organisées à Los Angeles et à New York.
(P.Werner--BBZ)