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La distribution de l'ancienne formule du Levothyrox sera prolongée en France en 2024 et 2025, ont indiqué mardi à l'AFP le laboratoire allemand Merck qui fabrique ce traitement conçu pour les problèmes de thyroïde et le ministère de la Santé.
A la demande de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), "Merck vient d'accepter de prolonger à nouveau ces importations, toujours de manière temporaire, en 2024 et 2025 (...)", selon un communiqué du groupe.
"Dans une volonté de parfaite transparence et suite à une information récente du laboratoire Merck annonçant la possibilité d'approvisionner le marché français", la Direction générale de la Santé en a informé les associations de patients par mail, a-t-elle indiqué à l'AFP.
Un "immense soulagement" pour "environ 100.000 patients qui continuaient à l'utiliser chaque jour" et qui "craignaient qu'elle disparaisse", s'est félicité l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT) dans un communiqué. Ce sera "toujours en quantité limitée, et réservé aux renouvellements… mais pour les 80.000 à 90.000 patients français qui prennent toujours ce médicament, ce sera sans doute un sacré soulagement", a renchéri l'association Vivre sans thyroïde sur Facebook.
Le laboratoire a rappelé "que ces importations transitoires sont effectuées à partir de lots destinés aux derniers pays n'étant pas encore passés à la nouvelle formule du médicament et fabriqués de façon strictement identique à l'ancienne formule de Levothyrox, c'est-à-dire l'Allemagne puis la Russie jusqu'en 2023 puis l'Argentine à partir de la fin de cette année".
Dans le même temps, Merck a insisté à nouveau sur "la nécessité pour les professionnels de santé d'accompagner les patients à trouver le traitement pérenne qui leur convient le mieux, afin d'anticiper le jour où cette ancienne formule ne sera plus du tout disponible".
La distribution de l'ancienne formule, importée depuis fin 2017 sous le nom d'Euthyrox et qui devait s'arrêter en 2020, a été prolongée plusieurs fois, sur fond de bataille judiciaire autour de la nouvelle formule, qui utilise le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients.
Entre mars 2017 et avril 2018, quelque 31.000 patients souffrant de maux de tête, d'insomnies, de vertiges et d'autres effets secondaires avaient mis en cause la nouvelle formule.
Une enquête pénale a été ouverte à Marseille en mars 2018 sur ce dossier. L'ANSM a été mise en examen en décembre 2022 pour "tromperie", un mois et demi après la filiale française du laboratoire allemand pour "tromperie aggravée".
Selon Merck, plus de 18 millions de patients en Europe sont traités quotidiennement avec la nouvelle formule du Levothyrox.
(K.Lüdke--BBZ)