Berliner Boersenzeitung - Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse

EUR -
AED 3.849459
AFN 71.267446
ALL 97.489194
AMD 407.131662
ANG 1.888724
AOA 957.395732
ARS 1052.23996
AUD 1.608928
AWG 1.889106
AZN 1.778344
BAM 1.94835
BBD 2.115818
BDT 125.236374
BGN 1.954483
BHD 0.394975
BIF 3036.718353
BMD 1.048048
BND 1.408315
BOB 7.241313
BRL 6.09607
BSD 1.047898
BTN 88.544945
BWP 14.307296
BYN 3.429786
BYR 20541.735881
BZD 2.112523
CAD 1.463185
CDF 3007.896896
CHF 0.929362
CLF 0.036978
CLP 1020.337634
CNY 7.58493
CNH 7.60312
COP 4601.977666
CRC 532.714856
CUC 1.048048
CUP 27.773265
CVE 110.700038
CZK 25.368204
DJF 186.258433
DKK 7.459213
DOP 63.305535
DZD 140.00766
EGP 52.060203
ERN 15.720716
ETB 129.012117
FJD 2.380379
FKP 0.827242
GBP 0.832233
GEL 2.855918
GGP 0.827242
GHS 16.611978
GIP 0.827242
GMD 74.41137
GNF 9044.651585
GTQ 8.090067
GYD 219.261645
HKD 8.157359
HNL 26.384543
HRK 7.475996
HTG 137.593904
HUF 411.299528
IDR 16692.832925
ILS 3.893576
IMP 0.827242
INR 88.571355
IQD 1373.466575
IRR 44128.050457
ISK 146.100754
JEP 0.827242
JMD 166.433635
JOD 0.743174
JPY 162.013521
KES 135.723264
KGS 90.648567
KHR 4244.593516
KMF 489.959968
KPW 943.242577
KRW 1467.528958
KWD 0.322411
KYD 0.873361
KZT 519.70306
LAK 23009.888592
LBP 93905.078447
LKR 304.924111
LRD 189.120651
LSL 18.979788
LTL 3.094612
LVL 0.633954
LYD 5.119731
MAD 10.475264
MDL 19.084031
MGA 4894.383123
MKD 61.499953
MMK 3404.018207
MNT 3561.266195
MOP 8.401216
MRU 41.822309
MUR 48.632961
MVR 16.203073
MWK 1818.362584
MXN 21.399862
MYR 4.679553
MZN 67.022637
NAD 18.97998
NGN 1768.213504
NIO 38.557204
NOK 11.607569
NPR 141.67231
NZD 1.787898
OMR 0.4035
PAB 1.047993
PEN 3.977374
PGK 4.219178
PHP 61.802851
PKR 291.409517
PLN 4.343765
PYG 8225.236565
QAR 3.81568
RON 4.976446
RSD 116.993815
RUB 106.1678
RWF 1435.825416
SAR 3.934914
SBD 8.756995
SCR 14.316445
SDG 630.380512
SEK 11.596769
SGD 1.410704
SHP 0.827242
SLE 23.659663
SLL 21977.042238
SOS 598.917452
SRD 37.106106
STD 21692.472405
SVC 9.169938
SYP 2633.251262
SZL 18.980071
THB 36.391332
TJS 11.161424
TMT 3.668167
TND 3.317061
TOP 2.454635
TRY 36.149672
TTD 7.1138
TWD 34.1281
TZS 2779.798908
UAH 43.266431
UGX 3872.047297
USD 1.048048
UYU 44.65797
UZS 13498.85466
VES 48.210488
VND 26643.9939
VUV 124.426335
WST 2.925721
XAF 653.458476
XAG 0.033959
XAU 0.000393
XCD 2.832401
XDR 0.799443
XOF 649.260344
XPF 119.331742
YER 261.933367
ZAR 18.957858
ZMK 9433.687606
ZMW 28.899502
ZWL 337.470948
  • AEX

    7.5600

    866.13

    +0.88%

  • BEL20

    21.5100

    4158.9

    +0.52%

  • PX1

    15.1200

    7213.32

    +0.21%

  • ISEQ

    -42.4100

    9596.66

    -0.44%

  • OSEBX

    12.6300

    1464.83

    +0.87%

  • PSI20

    7.6200

    6360.47

    +0.12%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    42.8900

    2902.44

    +1.5%

  • N150

    -2.2900

    3270.71

    -0.07%

Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse
Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse / Photo: JOHN WESSELS - AFP

Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse

Fourrageant dans le noir d'une petite maison de terre de l'est de la Sierra Leone, l'écologue James Koninga extirpe de sous un lit défoncé un piège à rats, appareil rudimentaire mais essentiel contre un mal mortel, la fièvre de Lassa.

Taille du texte:

James Koninga, 62 ans, fait partie d'un groupe de chercheurs qui étudient la fièvre de Lassa, maladie hémorragique virale endémique à plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et transmise par les rongeurs. Il en connaît les effets: il y a 30 ans, le virus l'a envoyé, alors jeune scientifique, à l'hopital avec fièvre, diarrhée et maux de tête. Vingt jours de calvaire.

"Je me voyais partir, je me voyais mourir", dit-il.

Il y a dix ans, une autre maladie virale et hémorragique, Ebola, semait la mort et la peur en Afrique de l'Ouest. Partie de Guinée, atteignant la Sierra Leone et le Liberia, l'épidémie, la plus grave depuis la découverte du virus en 1976, a fait plus de 11.000 morts en deux ans.

La Sierra Leone n'a plus connu de cas d'Ebola depuis 2016, en partie grâce à la vaccination.

Les enseignements d'Ebola servent maintenant aux scientifiques dans cet autre combat qu'ils mènent contre la fièvre de Lassa, à commencer par la région de Kenema, la première en Sierra Leone où Ebola fut signalée il y a une décennie.

A 1%, le taux de létalité de la fièvre de Lassa est très éloigné d'Ebola (environ 50% en moyenne selon l'Organisation mondiale de la Santé). Mais il peut atteindre 15% chez les patients atteints de formes sévères.

Les chercheurs sont aux aguets du moindre signe de progression de la maladie. Le nombre de cas stagne, mais ils sont plus largement répandus sur le territoire. Il n'y a pas de vaccin reconnu, les traitements sont limités et les médecins se heurtent, comme avec Ebola, à des obstacles qui font obstruction à une prise en charge précoce, meilleure garantie de guérison.

Surveiller les rongeurs est crucial dans la région de Kenema et des villages reculés comme Mapuma, où opère aujourd'hui James Koninga parmi les habitations sous le couvert d'une forêt dense.

Le virus se transmet à l’homme principalement par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par l’urine ou les excréments des rongeurs.

- Vie avec les rats -

"Les rats creusent leurs terriers à l'intérieur des maisons" et y laissent leurs déjections, dit James Koninga, affublé d'un masque et de gants de protection.

"Que les gens reviennent de la brousse avec des plaies et s'allongent sur le lit, et ils risquent d'être infectés".

Proximité de la brousse, constructions en terre, stockage ouvert du grain et de l'eau... Les habitations comme celles de Mapuma sont des "hôtels cinq étoiles" pour les rats, dit Lansana Kanneh, 58 ans, superviseur de terrain à l'hôpital gouvernemental de Kenema (KGH).

"La nourriture est tellement rare pour les gens qu'il leur arrive de manger celle partiellement mangée par les rongeurs", dit-il.

Les poseurs de pièges peuvent capturer 20 rats par jour.

Ils s'assurent d'abord que les rongeurs sont du genre Mastomys, réservoir du virus. Ils procèdent à des prélèvements qui seront analysés. Les rats sont relâchés après une injection qui bloque la transmission du virus.

La fièvre affecte entre 100.000 and 300.000 personnes par an en Afrique de l'Ouest et en tue environ 5.000, selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies. Des chiffres probablement inférieurs à la réalité.

Les admissions au service spécialisé de l'hôpital de Kenema, seul centre de traitement dédié en Sierra Leone, ont diminué depuis 10 ans. Mais l'image est trompeuse.

Les malades arrivaient autrefois à la saison sèche, entre novembre et mai, mais désormais, "nous voyons des cas toute l'année", dit le Dr Donald Grant, chef du programme sur la fièvre de Lassa du KGH.

- "Agir maintenant" -

Et la mortalité parmi les hospitalisés a augmenté de façon alarmante pour dépasser 50%.

"Ils passent parfois 24 ou 48 heures à l'hôpital, et puis ils meurent", rapporte Lansana Kanneh.

L’équipe observe une augmentation des cas hors des districts jadis endémiques. Le Dr Grant invoque l'expansion des activités des humains dans la forêt, qui les rapproche des rats.

Détecter le mal au plus tôt est vital. Or les premiers symptômes comme les poussées de fièvre peuvent être confondus avec ceux du paludisme, du choléra ou de la typhoïde. L'éloignement des médecins et plusieurs heures de routes cahoteuses dissuadent de rechercher des soins.

Le souvenir d'Ebola, qui a couté la vie à environ 4.000 Sierra-Léonais, demeure prégnant.

"Les gens croyaient que c'étaient les agents de santé qui transmettaient Ebola", se souvient Lansana Kanneh.

Le docteur Grant espère un vaccin homologué dans les prochaines années. Un vaccin est actuellement dans une phase intermédiaire de tests cliniques sur plusieurs centaines de personnes au Nigeria et au Liberia.

En attendant, le médecin appelle à rester vigilant. Ebola "nous a appris qu'il ne faut pas attendre le point critique où (l'épidémie) nous submergera tous", dit-il. "C'est maintenant qu'il faut agir".

(B.Hartmann--BBZ)