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"C'est un peu l'aboutissement de trois ans de lycée", estime Majda, 18 ans, à Paris. Quelque 520.000 lycéens ont passé mercredi leurs premières épreuves de spécialité du bac, après deux années perturbées par la pandémie qui avaient vu la suppression de la plupart des grandes épreuves écrites.
"Ça y est!". Aliocha, 17 ans, se dit "soulagé" après avoir passé les maths au lycée Diderot. Il composera jeudi sur sa deuxième épreuve de spécialité, celle de Sciences de la vie et de la Terre (SVT). Mais "ce sera plus simple, c'est sûr", dit-il.
"Soit j'ai tout compris, soit j'ai rien compris", sourit Mamadou, 18 ans, qui passe le bac technologique STI2D (Sciences et technologies de l'industrie et du développement durable) dans le même établissement. Car l'épreuve de Maths-physique-chimie lui a "paru trop simple". "C'était plus dur durant l'année", juge-t-il.
A la sortie du lycée Ampère de Lyon, Myriam, 18 ans, en spécialité Histoire-Géographie, géopolitique et Sciences Politiques (HGGSP), se réjouit. "J'ai eu de la chance. La semaine dernière, je me suis entraînée sur une composition sur les espaces de conquête. Je suis tombée sur ça!", lance-t-elle. "Je suis partie avec des larmes, je reviens avec le sourire".
Non loin de là, Salomé, 17 ans, en spécialité Sciences de la vie et de la Terre (SVT) juge, elle, qu'"heureusement les révisions n'ont pas servi à rien" car elle "était prête".
Les 523.199 élèves de Terminale des lycées généraux et technologiques ont commencé mercredi après-midi à plancher sur ces épreuves, nées de la réforme du baccalauréat décidée par Jean-Michel Blanquer, qui se poursuivront jusqu'à vendredi selon les matières.
C'est "une revalorisation du baccalauréat, et c'est pour ça que les élèves prennent très au sérieux les enseignements de spécialité", a assuré sur RTL le ministre de l'Education.
En raison du Covid, ces épreuves, qui n'avaient jamais pu se tenir jusque là, ont été reportées de mars à mai. Mais le programme est le même que si elles s'étaient déroulées en mars.
Les candidats passent chacun deux épreuves de spécialité (parmi un choix de 13 matières en filière générale). Elles comptent à elles deux pour un tiers des résultats du bac, calculés sur 100 points.
- Enjeu réduit -
En 2020 et 2021, l'essentiel du bac s'était déroulé en contrôle continu du fait de la pandémie. La philosophie avait été la seule épreuve écrite l'an dernier, avec le français en Première.
Cette années, les épreuves écrites de spécialité peuvent enfin se tenir. Mais l'enjeu est moindre puisque, du fait du report, les notes dans ces disciplines ne sont pas prises en compte dans Parcoursup, la plateforme d'admission dans l'enseignement supérieur.
Les dossiers examinés par les établissements auxquels ont postulé les futurs bacheliers indiquent à la place les moyennes de spécialités sur les trois trimestres de Première et les deux premiers de Terminale. "J'aurais vraiment préféré que ces épreuves comptent, mais le Covid en a décidé autrement", déplore Majda au lycée Diderot à Paris.
Devant le lycée Kléber de Strasbourg, Haris, pantalon baggy et T-shirt ample, sorti une heure avant la fin de son épreuve d'Histoire des Arts, a lui l'impression d'avoir "servi de cobaye" avec ces premières épreuves. "Les autres, l'an dernier, les ont évitées", constate-t-il.
Cette année, 381.221 candidats se présentent au bac général, 141.978 au bac technologique et 186.200 au bac professionnel, soit quelque 710.000 jeunes au total. Les épreuves du bac professionnel obéissent à un autre calendrier.
Parmi les spécialité les plus choisies pour le bac général, figurent les Mathématiques (142.730 candidats), les Sciences économiques et sociales (136.466), ou encore Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (106.994).
Les élèves connaîtront leurs notes à ces épreuves en même temps que le reste de leurs résultats du bac, le 5 juillet.
Depuis la réforme du baccalauréat en 2019, les résultats reposent à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves terminales: le français écrit et oral en Première, et la philosophie, les spécialités et le grand oral en Terminale.
Le taux de réussite au baccalauréat dépasse depuis 2012 les 80%. L'an dernier, près de 94% des candidats ont décroché l'examen qui permet d'accéder aux études supérieures.
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(T.Burkhard--BBZ)