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Hong Kong va lever la quarantaine obligatoire à l'hôtel pour les personnes arrivant de l'étranger, a annoncé le chef de l'exécutif vendredi, mettant fin à plus de deux années et demie d'isolement international du centre financier.
"Le système des hôtels de quarantaine va être supprimé" à partir du 26 septembre, a déclaré John Lee lors d'une conférence de presse.
Et les touristes courent toujours le risque d'être isolés dans une chambre d'hôtel, ou, dans le pire des cas, d'être envoyés en camp de quarantaine, s'ils sont testés positifs au coronavirus à leur arrivée à Hong Kong.
Les quotas d'arrivées en provenance de Chine continentale vont également être supprimés, a précisé le gouvernement.
La levée des restrictions, très attendue, va apporter un soulagement aux habitants et aux entreprises qui réclamaient que la place financière asiatique suive la tendance mondiale en autorisant de nouveau les voyages sans contraintes.
Le gouvernement faisait face à une pression croissante de la part des résidents, des chefs d'entreprise et même de certains de ses propres conseillers en matière de santé publique, pour mettre fin à la quarantaine, notamment après une vague épidémique en début d'année.
– 21 jours –
Depuis, le nombre d'infections locales a largement dépassé celui des infections en provenance de l'étranger, mais les autorités ont choisi de maintenir les règles de quarantaine.
Au plus fort des restrictions, la durée d'isolement à l'hôtel a atteint 21 jours. Ces règles ont provoqué un important exode : 113.000 personnes ont quitté la ville depuis mi-2021, selon des données officielles.
Le coût économique a été important. La ville se trouve actuellement en récession technique après avoir enregistré un recul du PIB sur deux trimestres consécutifs.
"Il y a une forte probabilité que Hong Kong enregistre une croissance négative du PIB cette année", a mis en garde jeudi le secrétaire aux Finances de la ville Paul Chan.
"Pour que Hong Kong retrouve véritablement sa compétitivité vis-à-vis des autres villes dans le monde, l'annonce n'est pas suffisante. Hong Kong devrait être totalement connectée au monde sans entrave", a estimé le président de la Chambre de commerce américaine à Hong Kong, Eden Woon.
Son aéroport de Hong Kong était jadis l'un des plus animés au monde. Le nombre de passagers cette année ne représente plus que 3,8% du niveau prépandémique.
– Afflux de connexions –
Les sites web de la compagnie aérienne hongkongaise Cathay Pacific et de sa filiale à bas prix HK Express ont été ralentis vendredi par un afflux de connexions.
Mais il est peu probable que Hong Kong renoue soudainement avec un tourisme massif.
Au cours des deux dernières années, de nombreuses compagnies aériennes ont réduit leurs itinéraires ou tout simplement cessé de desservir la ville.
Dans un communiqué, Cathay Pacific a indiqué qu'elle ajouterait 200 allers-retours en octobre vers des destinations régionales et long-courriers.
La compagnie avait averti au début de l'année qu'elle ne pourrait accroître ses liaisons de plus d'un tiers cette année, ayant des difficultés à embaucher du personnel et à trouver des avions.
Et les prix des vols ont grimpé en flèche. Même avant l'annonce de vendredi, le coût d'un billet vers Los Angeles ou Londres était plus du double de ce qu'il était avant la pandémie.
- Réouverture -
Hong Kong a appliqué une version plus souple de la stratégie chinoise "zéro-covid", laquelle impose notamment de multiples confinements dès l'apparition de cas positifs et des tests PCR quasi obligatoires toutes les 72 ou 48 heures.
Des mesures telles que la quarantaine obligatoire à l'hôtel pour les personnes arrivant de l'étranger – allant jusqu'à 21 jours –, ont été appliquées dans cette région administrative spéciale de Chine pendant toute la période de la pandémie et ont permis d'éradiquer la première vague de la pandémie, alors que celle-ci provoquait de nombreux décès à travers le monde.
Mais ce hub international n'est pas parvenu à tenir indéfiniment le virus à l'écart et n'a pas mis en place de mesures de confinement d'ampleur, comme celles touchant des villes entières de Chine continentale.
Le variant Omicron a fait des victimes chez les personnes âgées, en particulier des personnes non vaccinées, submergeant les hôpitaux qui n'avaient pas été suffisamment préparés.
Malgré les restrictions sévères imposées aux déplacements et les règles de distanciation sociale, Hong Kong, l'un des régions au monde les plus densément peuplées, a enregistré l'un des taux de mortalité par habitant les plus élevés de la planète face au virus, avec près de 10.000 décès pour 7,4 millions d'habitants.
L'approche de Hong Kong contraste fortement avec celle des grandes places financières rivales, telles que Londres, Singapour, New York et Tokyo, qui ont rouvert leurs portes cette année.
Environ quatre millions de personnes devraient notamment se rendre à Singapour cette année.
(T.Burkhard--BBZ)