Berliner Boersenzeitung - Nager malgré les préjugés: une question de survie pour les Afro-Américains

EUR -
AED 4.093506
AFN 76.885697
ALL 99.156844
AMD 431.61136
ANG 2.009212
AOA 1033.996627
ARS 1072.997336
AUD 1.641238
AWG 2.006096
AZN 1.894898
BAM 1.953947
BBD 2.250965
BDT 133.223643
BGN 1.952711
BHD 0.420041
BIF 3231.776803
BMD 1.114498
BND 1.440534
BOB 7.703555
BRL 6.123719
BSD 1.114843
BTN 93.176654
BWP 14.737155
BYN 3.64844
BYR 21844.159752
BZD 2.247128
CAD 1.513226
CDF 3199.72349
CHF 0.948009
CLF 0.037589
CLP 1037.207355
CNY 7.861562
CNH 7.857762
COP 4641.270973
CRC 578.440993
CUC 1.114498
CUP 29.534196
CVE 110.159036
CZK 25.061677
DJF 198.518152
DKK 7.458688
DOP 66.916533
DZD 147.443868
EGP 54.087145
ERN 16.717469
ETB 129.365881
FJD 2.455963
FKP 0.848756
GBP 0.838887
GEL 3.04302
GGP 0.848756
GHS 17.526063
GIP 0.848756
GMD 76.360453
GNF 9631.735079
GTQ 8.617904
GYD 233.214621
HKD 8.68467
HNL 27.654771
HRK 7.577484
HTG 147.097844
HUF 393.219452
IDR 16938.139791
ILS 4.215003
IMP 0.848756
INR 93.066206
IQD 1460.414859
IRR 46912.005489
ISK 152.106934
JEP 0.848756
JMD 175.153874
JOD 0.78973
JPY 160.913487
KES 143.815085
KGS 93.883634
KHR 4527.705666
KMF 491.883517
KPW 1003.04752
KRW 1489.253392
KWD 0.340031
KYD 0.929027
KZT 534.493464
LAK 24617.20987
LBP 99832.321807
LKR 340.137394
LRD 222.964527
LSL 19.571513
LTL 3.290823
LVL 0.674149
LYD 5.294169
MAD 10.810335
MDL 19.453724
MGA 5042.127276
MKD 61.543927
MMK 3619.845856
MNT 3787.063972
MOP 8.948752
MRU 44.304377
MUR 51.133282
MVR 17.119128
MWK 1932.93201
MXN 21.562748
MYR 4.686458
MZN 71.160467
NAD 19.571337
NGN 1827.163772
NIO 41.030532
NOK 11.743114
NPR 149.085599
NZD 1.79238
OMR 0.429047
PAB 1.114823
PEN 4.178581
PGK 4.364018
PHP 62.09258
PKR 309.759007
PLN 4.271826
PYG 8697.750557
QAR 4.064445
RON 4.974451
RSD 117.076905
RUB 103.223004
RWF 1502.88806
SAR 4.182122
SBD 9.258064
SCR 14.81171
SDG 670.372494
SEK 11.382251
SGD 1.441191
SHP 0.848756
SLE 25.463272
SLL 23370.458959
SOS 637.101453
SRD 33.663463
STD 23067.857331
SVC 9.754617
SYP 2800.209454
SZL 19.578606
THB 36.808558
TJS 11.850548
TMT 3.900743
TND 3.377996
TOP 2.610264
TRY 38.023817
TTD 7.582672
TWD 35.665604
TZS 3038.346537
UAH 46.080848
UGX 4130.23089
USD 1.114498
UYU 46.065689
UZS 14186.544671
VEF 4037327.360851
VES 40.96537
VND 27422.221975
VUV 132.315435
WST 3.117767
XAF 655.323694
XAG 0.035728
XAU 0.000426
XCD 3.011987
XDR 0.826216
XOF 655.326631
XPF 119.331742
YER 278.9867
ZAR 19.526231
ZMK 10031.815557
ZMW 29.514477
ZWL 358.867884
  • AEX

    -10.9000

    897.55

    -1.2%

  • BEL20

    -37.4300

    4215.59

    -0.88%

  • PX1

    -114.9900

    7500.26

    -1.51%

  • ISEQ

    -30.9900

    9967.18

    -0.31%

  • OSEBX

    -3.5300

    1407.43

    -0.25%

  • PSI20

    -4.0300

    6716.23

    -0.06%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -5.6900

    2580.84

    -0.22%

  • N150

    -51.9800

    3323.64

    -1.54%

Nager malgré les préjugés: une question de survie pour les Afro-Américains
Nager malgré les préjugés: une question de survie pour les Afro-Américains / Photo: Agnes BUN - AFP

Nager malgré les préjugés: une question de survie pour les Afro-Américains

"J'ai failli me noyer." C'est immergé dans une piscine de Washington qu'Aiden Reed, 10 ans, confie l'air de rien qu'il a failli perdre la vie dans un bassin similaire avant d'être sauvé par un maître-nageur.

Taille du texte:

Cet enfant afro-américain, bonnet de bain enfoncé sur la tête, est parvenu à surmonter ce traumatisme pour participer aux cours de natation dispensés gratuitement par Swim Up, une association de la capitale américaine, aux élèves d'une école d'un quartier défavorisé.

Sur neuf apprentis-nageurs cet après-midi d'octobre, huit sont afro-américains, un groupe particulièrement à risque: aux Etats-Unis, le taux de noyade des enfants noirs âgés de 5 à 14 ans est environ 3 fois plus élevé que celui des enfants blancs, selon les autorités sanitaires.

En cause, en premier lieu, le fait que 64% des enfants noirs ne savent peu ou pas nager, contre 40% des blancs, indique la fédération américaine de natation.

En août 2010, une tragédie vient brutalement illustrer l'urgence de la situation: lors d'un barbecue entre amis près de la Red River, à Shreveport en Louisiane, DeKendrix Warner, un adolescent noir qui était entré dans le cours d'eau, perd pied.

Il ne sait pas nager. Pas plus que ses six amis et cousins qui se rafraîchissaient avec lui dans le courant et tentent immédiatement de lui porter secours. Pas plus, non plus, que les adultes qui assistent, impuissants, à la scène depuis la rive.

DeKendrix survit, sauvé par un passant, mais les six autres adolescents, âgés de 13 à 18 ans, meurent tous noyés.

- Piscines fermées -

Aux Etats-Unis, il n'existe pas d'obligation fédérale d'enseigner la natation à l'école, mais si autant d'enfants noirs n'apprennent pas à nager, c'est avant tout pour des raisons historiques liées à l'esclavage et aux inégalités raciales, selon des militants et historiens.

"Les esclaves pouvaient échapper à la servitude en sachant nager", note Ebony Rosemond, la directrice de Black Kids Swim, une organisation promouvant la natation auprès des jeunes afro-américains.

"C'était donc dans l'intérêt de ceux qui possédaient des humains de s'assurer que ces derniers n'aient pas cette compétence, ou qu'ils aient trop peur de sauter dans l'eau."

Après l'abolition de l'esclavage, en 1865, les mouvements suprémacistes blancs terrorisent les Afro-Américains, "les lynchent, les brutalisent et pendent leurs corps près des plans d'eau", poursuit Ebony Rosemond.

Avec le mouvement des droits civiques vient la déségrégation. Les villes se voient ordonner par la justice d'ouvrir leurs piscines aux personnes noires. Mais beaucoup, surtout dans le Sud, choisiront de les fermer à la place, explique l'historien Jeff Wiltse, de l'université du Montana, auteur d'une "Histoire sociale des piscines en Amérique".

Ces discriminations raciales "ont fortement restreint l'accès des Noirs américains" aux bassins et "la natation n'a donc jamais intégré leur culture récréative et sportive, et n'a pas été transmise de génération en génération", résume-t-il dans un article de 2014.

- "C'est froid!" -

Aujourd'hui, de nombreuses initiatives tentent de corriger le tir, à l'instar de Swim Up.

Mary Bergstrom, sa co-fondatrice, distribue cet après-midi bonnets et shorts de bain aux enfants. "Glissez-vous dans l'eau", leur recommande-t-elle. L'un s'y jette et sursaute: "C'est froid!"

Pour dompter les flots, les enfants apprennent d'abord à flotter sur le dos, puis battent des pieds pour avancer, bras tendus, guidés par l'avocate de 36 ans, ancienne nageuse de haut niveau.

Aiden, qui revient pourtant de loin, est très à l'aise. Un de ses copains, distrait, oublie de respirer et Mary lui tapote gentiment la tête pour qu'il prenne une goulée d'air.

"On aura bientôt appris à nager ou à surmonter leur peur de l'eau à une centaine d'enfants", se félicite-t-elle. "Notre objectif à terme est de montrer que c'est possible, qu'on peut faire entrer (la natation) dans les écoles et sans frais pour les familles."

Non loin de là se trouve l'université Howard, la seule université historiquement noire des Etats-Unis dotée d'une équipe de natation de compétition, dont les nageurs donnent parfois des cours aux jeunes de Swim Up.

Le 1er octobre, c'est sous un tonnerre d'applaudissements qu'ils pénètrent dans leur antre du Burr Gymnasium pour y affronter l'équipe rivale de Georgetown. Quelque 1.200 personnes assistent à cet événement conçu par leur entraîneur, Nick Askew, pour améliorer la visibilité des athlètes noirs dans ce sport.

"Qu'on puisse créer une expérience inédite pour les fans, y ajouter des performances et des plongeons incroyables afin d'être compétitifs, est l'une des choses (...) qui encourageront les gens à toucher l'eau, à apprendre à nager", explique Nick Askew à l'AFP.

Georgetown finira par s'imposer de peu, mais la mission est accomplie: les Bisons d'Howard ont tenu leur rang et tordu le cou aux préjugés.

"On voulait faire parler de nous, être une sorte de symbole pour les autres nageurs noirs et leur dire: vous pouvez le faire, même si le monde entier vous regarde peut-être de haut et essaie peut-être de vous rabaisser, vous pouvez être un nageur noir", explique Niles Rankin, l'un des participants, 21 ans.

(H.Schneide--BBZ)