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"J'espère que l'année 2022 sera meilleure": Siraba Dembélé formule un voeu simple. Difficile en effet de vivre pire que 2021 pour l'ex-capitaine des Bleues, blessée et privée de JO l'an dernier, mais maintenant de retour en France pour affronter Brest en Ligue des champions mercredi (20h45) avec son club de Bucarest.
La plus grave blessure de sa carrière l'ayant empêchée de participer aux Jeux olympiques de Tokyo, "l'année a été un peu compliquée", euphémise la championne du monde 2017 et d'Europe 2018, interrogée par l'AFP.
Ces derniers mois ont eu des airs de séjour au pandémonium. "J'ai enchaîné ma blessure à un tendon d'Achille, une déchirure aux ischios et je me suis +tapé+ le coronavirus pendant la trêve. Ca m'a mise à plat", détaille l'ailière gauche de 35 ans.
Avant que son tendon d'Achille droit ne lâche en avril à une poignée de secondes de la fin de son quart de finale retour de Ligue des champions contre le CSKA Moscou, "Sira" avait déjà décidé que les Jeux de Tokyo seraient son dernier tournoi avec les Bleues.
Manquer les JO et l'or olympique conquis par ses coéquipières ne lui a pas fait réviser son jugement, l'ex-capitaine a confirmé sa retraite internationale mi-novembre, au moment de son retour sur les parquets.
- "Jusqu'à l'âge légal de la retraite" -
En fin de contrat à l'issue de la saison, elle hésitait à 35 ans à la suite à donner à sa carrière après une année de misères. "Je pense que tout sportif, si son physique le lui permettait, jouerait jusqu'à l'âge légal de la retraite", plaisante-t-elle - à moitié. "Malheureusement à un moment donné, le corps dit stop et on est obligé de s'arrêter."
Le sien répondant toujours présent, elle a prolongé d'un an à Bucarest en fin d'année: "Je n'ai pas envie de m'arrêter là-dessus et j'avais de bonnes sensations avant d'attraper le Covid. Donc je veux voir ce que ça va donner."
Comme Nikola Karabatic, victime quelques mois avant elle de sa première grave blessure à 36 ans (rupture des ligaments croisés du genou droit), l'ex-joueuse de Toulon a vécu l'épisode comme un "défi".
"C'est vraiment une épreuve quand ton physique te lâche, un challenge à relever, livre-t-elle. Nikola a raison: tu veux montrer que tu es capable de revenir, de te battre."
- Tout pour la C1 -
Même si la vice-championne olympique de Rio a fait une croix sur l'or aux JO, le seul titre manquant à son immense carrière, il lui reste un grand objectif en club. "Souhaitez-moi la Ligue des champions", répond-elle illico quand on lui demande un voeu pour 2022.
La qualification de Bucarest (4e du groupe A) pour la phase à élimination directe de la C1 est bien engagée. Comme celle de Brest (6e) d'ailleurs.
Les deux adversaires ont une avance confortable sur le septième et virtuel premier éliminé: 8 points pour le club roumain, 6 unités - mais un match de moins - pour les Bretonnes. Principal enjeu, les battues de mercredi diront quasiment adieu à une qualification directe pour les quarts de finale réservée aux deux premiers.
Surtout, Siraba Dembélé retrouvera dans le Finistère celles qu'elle a longtemps guidées en bleu: Cléopâtre Darleux, Pauletta Foppa, Pauline Coatanéa, Aïssatou Kouyaté et Kalidiatou Niakaté qui la rejoindra à Bucarest l'année prochaine.
"Forcément, c'est un plaisir de revoir les filles quand je joue contre des équipes françaises", témoigne l'ancienne capitaine.
"Bien sûr", elle les a regardées aux Jeux. "J'aime le handball et encore plus quand mes copines jouent. Je ne vais pas mentir, bien sûr que c'était difficile, mais j'étais là à les encourager."
Elle n'a rien manqué du Mondial non plus, conclu par une médaille d'argent des Bleues. "Même s'il y a la déception de la finale, franchement, j'ai été impressionnée parce que ce n'est pas facile de rester au sommet. Le plus difficile n'est pas d'y arriver mais d'y rester."
Avec huit podiums collectionnés en 15 ans d'équipe de France, elle en sait quelque chose.
(G.Gruner--BBZ)