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Après une première saison NBA réussie à Washington DC, Bilal Coulibaly (19 ans) postule pour une sélection aux Jeux olympiques de Paris avec l'équipe de France, une participation qui marquerait une nouvelle étape de sa progression fulgurante.
"J'étais pas bon du tout!": Bilal Coulibaly se rappelle d'un grand sourire son enfance et ses premiers "tirs à la cuillère", pour essayer de glisser le ballon dans le panier, loin d'imaginer qu'il atterrirait un jour dans les filets de la NBA et probablement de l'équipe de France.
"Au fur et à mesure des semaines, le dribble était déjà beaucoup mieux et j'arrivais à tirer normalement", le ballon au-dessus de la tête et le poignet cassé pour le guider. Jeune joueur de Courbevoie, en banlieue parisienne, Bilal a alors 11 ans.
Huit ans plus tard, ses bras ont poussé et ses jambes aussi. Elles portent les 2,03 m d'un jeune adulte fraîchement installé à Washington DC.
"Le rêve", admet Bilal Coulibaly, son grand corps décontracté assis sur une chaise au centre du terrain d'entraînement de l'équipe de la capitale fédérale américaine pour un entretien avec l'AFP en avril.
Pour sa première saison en NBA, le "rookie", nom donné aux petits nouveaux, a enchaîné les matches, 63 au total, et montré un visage très prometteur, avant de subir une fracture du poignet droit début mars.
"Ça devrait être bon pour les Jeux", espère-t-il alors que le sélectionneur Vincent Collet doit annoncer sa liste le 16 mai.
Collet, son ancien coach à Levallois, a pu voir Coulibaly cet hiver lors de sa tournée américaine. "Il ne me souhaite que du bonheur", sourit le joueur.
- "Il sautait partout" -
Costaud en défense, jeu aérien, grande maturité et calme olympien, Coulibaly est entré cette saison dans le cœur des supporters des Wizards, malgré la nouvelle saison décevante de la franchise (15 victoires, 67 défaites, 14e et avant-dernière de la conférence Est).
Son nouvel entraîneur Brian Keefe, appelé en cours de saison, l'a trouvé "très mature pour son âge".
"J'ai toujours été quelqu'un qui voulait plus ", assure l'intéressé. Après chaque match, il décortique ses actions. Et trouve chaque fois un geste, un positionnement, un tir à améliorer. "Mes amis disent que je suis trop difficile avec moi-même!", sourit l'ailier.
Ce travail agrémenté d'un zeste de plaisir a propulsé vers le sommet le natif de Saint-Cloud, près de Paris, qui fêtera ses 20 ans le 26 juillet, veille de l'entrée en lice des Bleus dans le tournoi olympique.
Petit, le besoin de se dépenser l'habitait déjà. "Quand j'allais le récupérer à l'école, parfois on me disait +Bilal est un peu agité+", se souvient son père, Makan Coulibaly.
"Au square d'en bas, c'était pareil, il sautait et il grimpait partout", sourit-il.
Comme exutoire, il choisit le judo. Les victoires s'enchaînent, Bilal est bon, mais "un besoin de changer" le sort des tatamis.
Le foot? Le premier ballon que son père lui achète est noir et blanc. Mais quand viennent les inscriptions, plus de places dans le club du coin.
- Ami de "Wemby" -
Alors Bilal tente le ballon orange, un coup de foudre. "Je faisais le malin à le contrer quand je faisais deux têtes de plus que lui mais la donne a vite changé", rigole encore le père.
En 2017, Bilal glane un premier titre de champion de France sous le maillot bleu et jaune des moins de 13 ans des Hauts-de-Seine. L'ailier partage alors les mêmes couleurs que son ami Victor Wembanyama, qui dépasse déjà de deux têtes tous ses coéquipiers. Bilal rêve de NBA, même si ses parents n'y croient qu'à moitié.
Leurs destins liés, Coulibaly retrouve Wembanyama en 2022 avec les Metropolitans 92 de Levallois. Tous les deux sont ensuite draftés à l'été 2023, en numéro un pour "Wemby", direction les Spurs de San Antonio, et en numéro 7 pour "BC" à Washington.
Bilal trace dans la capitale son chemin dans l'ombre médiatique des 2,24 m de "Wemby". "J'aime bien être un peu en retrait", assure-t-il de sa voix grave et posée.
Ami avec ses coéquipiers Deni Avdija et Anthony Gill, Coulibaly, casanier, aime jouer à la console, faire du shopping et, "parce qu'il faut bien", déguster, de temps en temps, un burger, qui ne vaut pas les lasagnes de sa mère quand elle lui rend visite.
Un tableau presque idéal, où ne manque que l'obtention du permis, après avoir déjà validé le code. Et une sélection olympique.
(A.Lehmann--BBZ)