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Tout au long d'une pénible saison, Marseille a connu ses seules joies lors d'un parcours européen qui connaîtra un premier point culminant jeudi au Vélodrome en demi-finale aller de Ligue Europa contre l'Atalanta Bergame, un rendez-vous qui rappelle combien l'Europe est dans l'ADN de l'OM.
Dimanche, après un succès tombé du ciel contre Lens (2-1), Samuel Gigot a réuni ses équipiers en cercle. "On va y aller en finale, les gars ! On va tout donner jusqu'au bout ! On est encore en vie !", a clamé le capitaine marseillais, qui sera suspendu jeudi.
La harangue de Gigot est venue confirmer que l'Atalanta était bien dans les têtes des Marseillais dès dimanche, et sans doute même un peu avant. Sa phrase rappelle également que si l'OM, seulement 7e de Ligue 1, est "encore en vie", c'est probablement à la Ligue Europa qu'il le doit.
Dès septembre, en pleine crise de gouvernance, sans entraîneur et avec une direction qui avait "pris du recul", l'OM avait ainsi ramené un méritoire 3-3 d'un déplacement contre l'Ajax à Amsterdam.
Au fil de leur parcours jusqu'en demi-finales, les Marseillais ont aussi éliminé le Shakhtar Donetsk, Villarreal et leur ancien entraîneur Marcelino, puis Benfica aux tirs au but, un soir où le Vélodrome a fait un vacarme fracassant.
"L'Europe nous a animés. On avait le sentiment d'un bol d'air frais, ça nous faisait énormément de bien", a confirmé Jonathan Clauss mercredi en conférence de presse.
"Les résultats et les prestations nous amenaient de la confiance quand on était en difficulté. Et maintenant, on arrive à cette demi-finale qui nous permet de finir du mieux possible cette saison", a ajouté le latéral droit international de l'OM.
- Paix sociale -
Jean-Louis Gasset, qui a débuté sur le banc marseillais un soir de Coupe d'Europe face à Donetsk (3-1), a lui aussi confirmé le lien particulier qui existe entre les compétitions continentales et l'OM, et même un peu plus.
"L'impression que j'ai, c'est que ça n'est pas qu'un club. C'est une ville entière qui va jouer une demi-finale de Coupe d'Europe. On ne peut pas faire un pas sans que quelqu'un nous en parle. Voilà ce que je ressens. On est fiers de notre parcours et ça ne concerne pas que le club, mais toute la ville", a ajouté le coach marseillais.
Du côté des supporters, on reconnait d'ailleurs que le beau parcours en C3 et la perspective de voir Dublin le 20 mai prochain a contribué à maintenir une forme de paix sociale, qui aurait pu être menacée par les vexations d'une saison ratée en championnat.
Mais l'OM et son public ont finalement fait leur chemin dans cette Ligue Europa et s'apprêtent à vivre contre l'Atalanta leur troisième demi-finale européenne en sept ans.
En 2018, l'équipe de Rudi Garcia avait poursuivi sa route jusqu'en finale, où elle avait été stoppée par l'Atlético de Madrid. En 2022 en revanche, avec Jorge Sampaoli, l'aventure s'était arrêtée en demi-finale face au Feyenoord Rotterdam.
Contre l'Atalanta, l'OM espère donc décrocher une nouvelle finale de C3, qui serait la quatrième après celles, toutes perdues, de 1999, 2004 et 2018.
"C'est quelque chose de très important et on est content de pouvoir jouer cette demi-finale contre une équipe très forte. Mais on ne doit pas se contenter de ce bonheur", a ainsi prévenu dimanche le président marseillais Pablo Longoria, qui va retrouver un club où il a été un très jeune recruteur au début des années 2010.
"La demi-finale n'est pas l'objectif, c'est le chemin vers la finale et vers la possibilité de gagner un titre", a-t-il surtout rappelé.
(K.Müller--BBZ)