AEX
-3.3700
Cent ans après les derniers JO d'été en France, et à 79 jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris, la flamme olympique s'apprête à débarquer ce mercredi du trois-mâts Belem, à Marseille, où le chaudron sera allumé pour la première fois.
Mercredi matin, sur un Vieux-Port sous haute surveillance mais encore peu fréquenté, des techniciens s'affairent, sous le soleil, aux derniers préparatifs pour la fête de fin d'après-midi.
"C'est parti, enfin! C'est le début", a résumé mardi soir Tony Estanguet, le président du comité d'organisation des JO de Paris, depuis Marseille, devenue "le centre du monde", comme l'affichait fièrement son maire, Benoît Payan.
"La flamme arrive", explique tout simplement le quotidien régional La Provence à sa Une mercredi, avec une photo du mythique trois-mâts. "Avant la France, Marseille s'enflamme", titre de son côté Le Parisien, seul quotidien national a faire sa première page sur "La fièvre olympique".
Attendu à 11h00 (09h00 GMT) pour entamer une longue parade à travers la rade, le Belem lui était toujours invisible des Marseillais aux premières heures du jour, au large, bien au-delà des îles du Frioul, naviguant à 4 noeuds, selon le site Marine Traffic. Et la météo est au rendez-vous, avec un ciel d'un bleu presque immaculé, les derniers nuages ayant été évacués par un filet de mistral.
Mais, dans quelques heures, il sera au centre des attentions. A son accostage sur le Vieux-Port, juste avant l'allumage du chaudron, prévu à 19h45 (17h45 GMT), ce sont un milliard de téléspectateurs et 150.000 personnes sur place qui sont attendus par les organisateurs, avec quelque 1.500 journalistes du monde entier accrédités.
- Confettis biodégradables et "tifos" -
Depuis plusieurs jours, pour préparer ce premier moment fort de l'avant-JO de Paris, les travaux ont été intenses sur le Vieux-Port, dans cette même calanque du Lacydon où des marins grecs arrivés il y a 2.600 ans ont fondé Massalia.
Et la piste d'athlétisme flottante sur laquelle Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012, sera le premier porteur de la flamme sur le sol français, a été installée.
A 19h00 (17h00 GMT), le navire entrera en majesté dans le Vieux-Port, après 12 jours de navigation depuis son départ de Grèce. En présence du président Emmanuel Macron, il sera accueilli par un feu d'artifice de "confettis recyclés biodégradables", par la musique de l'Orchestre philharmonique de Marseille et par les incontournables "tifos", ces impressionnantes bannières des supporters du bien nommé Olympique de Marseille, le club de football emblématique de la ville.
Puis le chaudron olympique sera donc allumé, Quai de la Fraternité, au débouché de la fameuse Canebière. Mais le suspense persiste autour de l'identité de celui qui sera chargé de cette mission, qui ne sera peut-être pas Florent Manaudou lui-même.
Enfin, un grand concert des rappeurs marseillais Soprano et Alonzo viendra conclure cette journée qui aura aussi été un défi sécuritaire, avec plus de 6.000 membres des forces de l'ordre mobilisés, dont des policiers des unités d'élite du Raid ou des membres des brigades nautiques.
Avec les agents dépendant de la mairie (marins-pompiers, policiers municipaux...), les effectifs atteindront 8.500 personnes, plus que ceux déployés en septembre 2023 pour la visite du pape François dans la deuxième ville de France.
Surveillée à terre et en mer, la cité phocéenne sera également sous une "bulle de sécurité" aérienne, avec un avion de surveillance radar Awacs, trois rafales, des hélicoptères et un dispositif antidrones.
- Pas que des heureux -
L'arrivée de la flamme à Marseille ne fait toutefois pas que des heureux. Dès mardi, cinq élus écologistes marseillais ont dénoncé "le dévoiement de l'idéal olympique", dans une tribune publiée sur le site de Libération. Et plusieurs collectifs ont appelé à une manifestation festive en centre-ville mercredi, en début d'après-midi, pour "montrer qu'on peut faire une fête populaire au nom du sport, sans exploiter, opprimer ou détruire".
Jeudi, la flamme sera encore à Marseille, où elle entamera un périple de 69 jours à travers la France, métropole et Outre-Mer compris. Arrivée prévue à Paris, le 26 juillet, jour de la cérémonie d'ouverture, pour l'embrasement de la vasque olympique.
Ce long "relais des éclaireurs", qui passera par les châteaux de la Loire, les plages du Débarquement ou encore le Mont-Saint-Michel, partira dans la matinée à Notre-Dame de la Garde, la "Bonne Mère" surplombant Marseille.
(U.Gruber--BBZ)