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L'entraîneur portugais Jose Mourinho, débarqué sans ménagement en janvier de l'AS Rome, a trouvé un nouvel élan en rejoignant pour la saison prochaine le club stambouliote de Fenerbahçe, dauphin du championnat de Turquie.
Le club aux 19 titres de champion de Turquie, mais en quête de sacre depuis une décennie, s'offre un entraîneur au palmarès impressionnant (cinq Coupes d'Europe dont deux Ligues des champions, huit titres nationaux), mais dont l'aura pâlit depuis plusieurs saisons.
Mourinho, 61 ans, est arrivé dimanche à l'aéroport Sabia Göcken d'Istanbul, accueilli par une foule de supporters en jaune et noir, les couleurs du club, pour redonner de l'éclat et le moral au grand club de la rive asiatique, privé de titre national depuis 2014.
Il a échoué cette année encore à ravir la Super Lig à son grand rival Galatasaray.
Mourinho devait gagner le siège du club en hélicoptère pour la cérémonie de signature avant de rencontrer les fans dans le stade de Fenerbahçe en fin de journée, a indiqué le club.
Mourinho, qui avait lui-même annoncé son arrivée, samedi dans une brève vidéo sur le compte X du club, a été prié cet hiver de faire ses valises deux ans et demi après son arrivée à Rome, renforçant son image de provocateur peinant à s'installer dans la durée dans ses clubs.
"The Special One", comme il s'était autoproclamé à son arrivée à Chelsea en Angleterre, a payé une décevante 9e place en championnat d'Italie, d’incessantes critiques à l'encontre des joueurs et des arbitres et ses piques visant les dirigeants du club.
Fenerbahçe sera le onzième club qu'il entraînera.
Les dirigeants de Fenerbahçe ont dénoncé à maintes reprises cette saison de prétendues injustices à l'égard de leur club, menaçant même de se retirer de la Super Lig - sans toutefois passer à l'acte.
- Tensions et ratés -
Depuis son éviction de la Roma, l'entraîneur portugais avait été pressenti en Arabie saoudite, où, affirmait-il, un club lui avait fait l'été dernier "une offre incroyable".
Encore en poste à Rome, son nom avait été également cité parmi les techniciens sollicités par le Brésil pour devenir sélectionneur, ainsi que pour remplacer Fernando Santos à la tête du Portugal.
Celui qui a débuté comme traducteur puis adjoint de Bobby Robson au Sporting, avant d'exploser à Porto puis d'entamer une carrière internationale à Chelsea, a depuis vu son étoile pâlir, avec des passages mitigés, voire ratés, à Manchester United et Tottenham, payant notamment une personnalité provocatrice et clivante.
A Old Trafford et au tout nouveau Tottenham Hotspur Stadium, il avait pourtant remporté quelques succès: une Ligue Europa en 2017 avec les Red Devils, une qualification européenne inespérée l'année de son arrivée (2019-2020), avec les Spurs.
"L'un des deux meilleurs entraîneurs au monde", avait pourtant clamé le président des Spurs, Daniel Levy, à l'arrivée du "Mou", devant les caméras d'Amazon Prime qui suivaient le club pour la série documentaire "All or Nothing". Les choses avaient ensuite mal tourné.
A chaque fois, après des premiers temps encourageants couronnés de résultats sportifs probants, la machine se grippe.
Et la chute est alors assez rapide, émaillée de déclarations à l'emporte-pièce qui font le délice des médias (et parfois des supporters) mais crispent les dirigeants.
La Turquie lui offre un nouveau tour de piste: la presse turque et les supporters de Fenerbahçe l'attendent avec gourmandise, rêvant de tenir enfin avec le "Special One" leur revanche et le prochain titre national.
(Y.Berger--BBZ)