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"Fier" de prendre la tête de Saint-Etienne après son rachat par une société canadienne, le nouveau président Ivan Gazidis ambitionne de le ramener durablement dans l'élite des clubs français. "Mais la première étape sera le maintien en Ligue 1", reconnaît-il dans un entretien avec l'AFP.
QUESTION: Vous prenez la présidence de l'AS Saint-Etienne au bon moment avec la remontée en Ligue 1 ?
REPONSE: "Je suis très heureux pour le club, son personnel, la ville mais aussi pour Bernard Caïazzo et Roland Romeyer (les deux actionnaires qui ont cédé leurs parts au groupe Kilmer Sports Ventures lundi).
"Ce n'est pas à mettre à notre crédit mais nous arrivons au bon moment. D'un autre côté, notre responsabilité est encore plus lourde."
Q: Dans quelle situation avez-vous trouvé le club ?
R: "Il est en très bon état. J'ai été très favorablement impressionné par ce qui a été construit ici. Les équipements sont excellents, les gens surtout ont une culture excellente avec un véritable esprit de famille tout en étant ouverts et avec le désir de progresser."
Q: Que pouvez-vous faire évoluer à l'ASSE ?
R: "Nous avons des choses à résoudre immédiatement car nous entrons dans la période des transferts. Mais nous n'arrivons pas à Saint-Etienne en croyant que nous avons toutes les réponses (...) Sur les prochains mois, nous aurons des échanges de vues avec les gens qui connaissent très bien le club et l'environnement français. Ensuite, nous amènerons les compétences, les moyens sur la table. Nous porterons une grande attention à l'académie pour être sûrs qu'elle devienne un premier choix pour les meilleurs jeunes talents français. Et nous voulons aussi développer la section de football féminine et la professionnaliser encore plus."
Q: Pourquoi avoir choisi Saint-Etienne ?
R: "Je sais ce que Saint-Etienne signifie et ça signifie quelque chose pour moi. Je suis fier d'entrer dans ce club historique et d'essayer de le ramener là où il était. Mais nous ne faisons pas de grande promesses qui ne valent que le jour où elles sont dites. Nous allons avancer étape par étape et la première d'entre elle sera le maintien en Ligue 1. Nous ferons des erreurs, il y aura des hauts et des bas, mais nous promettons d'agir avec tout notre coeur et avec respect pour le club."
Q: Quel est le montant de la transaction ?
R: "Je ne peux pas parler de ce genre de chose mais c'est un bon deal. Nous sommes très heureux. Ce n'est pas seulement un projet pour une année. Nous voulons créer des fondations solides pour que Saint-Etienne puisse avoir du succès dans l'élite du football français. Pas juste pendant un an, ou deux, ou la durée de la présidence de Larry Tanenbaum... Cela va dépendre de la stabilité financière du club mais aussi de sa capacité à se tenir sur ses deux jambes, à développer des jeunes joueurs de talent, sa culture en interne, sa relation avec les supporters."
Q: L'ex-président de Lyon, Jean-Michel Aulas, a dit que vous étiez surdimensionné pour Saint-Etienne ?
R: "Je remercie Jean-Michel Aulas mais je ne suis pas d'accord avec lui. Pour moi, c'est un grand honneur de faire partie d'un club comme ça. Je sais ce qu'il représente."
Q : Comment allez-vous gérer l'ASSE ?
R: "Je suis basé à New York. Je ne serai pas là tous les jours mais je vais suivre le club chaque jour. Je serai impliqué dans toutes les décisions stratégiques. Les gens qui représenteront Kilmer seront Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld."
Q: Qu'en sera-t-il de la gouvernance au quotidien ?
R: "Bien sûr, ce sera différent car nous avons de nouvelles personnes investies. Nous avons un excellent coach en place (Olivier Dall'Oglio) qui a fourni un gros travail cette saison. Il a pris l'équipe dans un moment difficile et a su créer un véritable esprit dans son groupe. Nous avons avec Loïc (Perrin) et Jeff (Soucasse) des gens capables et humbles avec des bons points de vues. Je pense que Roland (Romeyer) a instauré un esprit dans ce club depuis vingt ans. Ce serait stupide de le détruire. Je veux le préserver, le moderniser, apporter des nouvelles compétences. Mais à la fin, en football, ce sont les relations humaines qui comptent."
Propos recueillis par François-Jean TIXIER
(T.Burkhard--BBZ)