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Peut-on encore parler de révélation? A 17 ans, la Russe Mirra Andreeva défie les records et poursuit avec sérénité son ascension, qui l'a menée pour la première fois en quarts de finale de Roland-Garros, où elle fera face mercredi à la montagne bélarusse Sabalenka.
"Quand le public était en train de crier "Varvara! Varvara! j'imaginais qu'il disait mon nom et ça m'a aidé", dit en riant Mirra Andreeva, 38e mondiale, juste après avoir éliminé la Française Varvara Gracheva lundi.
Devant le micro, comme lors de la rencontre durant laquelle elle a résisté à deux balles de set (victoire 7-5, 6-2), l'adolescente Russe dégage sérénité et bonne humeur.
A 17 ans à peine, la protégée de l'Espagnole Conchita Martinez -titrée à Wimbledon en 1994- vient de se qualifier pour la première fois de sa carrière en quart d'un Grand Chelem.
Déjà devenue la plus jeune joueuse à atteindre les 8es depuis 2006, elle a cette fois-ci rejoint le cercle de celles qui disputeront les quarts de finale du tournoi parisien avant d’avoir 18 ans.
Une rare performance réalisée lors de ces dix dernières années par deux Américaines: Amanda Anisimova, en 2019, et surtout Coco Gauff, vainqueure de l'US Open en 2021.
- "Plus aussi nerveuse"-
Mirra Andreeva n'a pas encore remporté de titre sur le circuit. Mais, révélée il y a un peu plus d’un an au Masters 1000 de Madrid, elle a depuis souvent fait sensation en atteignant le 3e tour de Roland-Garros en 2023, avant d'aller jusqu'aux 8es à Wimbledon.
Depuis la dernière édition du tournoi parisien, la Sibérienne se définit comme "plus stable dans tous les domaines, sur le plan du tennis, du mental, du jeu, tout".
"Je sais quoi attendre de moi-même. Je ne peux pas dire que je suis plus expérimentée, je n’ai pas encore beaucoup d’expérience mais je me suis habituée aux tournois, aux courts, à la foule", dit-celle qui n'est "plus aussi nerveuse que l'année dernière" au moment de jouer.
D’ailleurs, si parallèlement elle dit "connaître les joueuses et savoir comment jouer", son secret se trouve peut-être dans le lâcher-prise.
"Même lorsque nous parlons du match, de la tactique, j’écoute mais, honnêtement, je ne me souviens de rien après. Je n'ai rien en tête quand le match commence. J'y vais et je me dis +on verra+. Cela m'aide de ne pas m'inquiéter de la façon dont je vais jouer ou celle de mon adversaire. Je peux ajuster les choses pendant le match".
- Elle fait tomber le Top 10 -
Son début de saison 2024 promet en tout cas. En janvier, elle a rallié les 8es de finale de l'Open d'Australie après avoir notamment balayé en deux sets 6-0, 6-2 la N.6 Ons Jabeur, qu’elle a souvent pris en référence pour décrire son propre jeu.
A l’époque, c'est la première fois que Mirra Andreeva fait tomber un Top 10. Un exploit qu'elle réitère à Madrid en avril, en écartant la N.7 Marketa Vondrousova au troisième tour (7-5, 6-1) avant d’être battue en quarts de finale par... Aryna Sabalenka.
Elle retrouvera donc mercredi la Bélarusse, N.2 mondiale, pour tenter de frapper un nouveau grand coup face à une des favorites du tournoi, qui l’avait battue deux fois à Madrid en 2023 et 2024.
"Évidemment, nous allons procéder à quelques changements, car la façon dont j’ai joué n’a pas fonctionné les deux dernières fois. C’est une joueuse d’un autre niveau, donc je dois être prête dès le début", a-t-elle dit, consciente de l'enjeu.
Mais qu'importe le résultat, Mirra Andreeva sera assurée à la fin de la quinzaine de rejoindre le Top 30 du classement WTA. Son meilleur classement, jusque-là.
(B.Hartmann--BBZ)