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Un Kylian Mbappé à l'état physique incertain, des rencontres de préparation poussives, une animation offensive balbutiante: l'équipe de France, grande favorite de l'Euro-2024, ne va pas forcément aborder son premier match contre l'Autriche, le 17 juin, dans les meilleures dispositions.
. Mbappé, un leader et des doutes
Dans quelle condition le capitaine entamera-t-il le Championnat d'Europe (14 juin - 14 juillet en Allemagne)? L'interrogation hante le sélectionneur Didier Deschamps depuis le début du stage, le 29 mai.
Arrivé à Clairefontaine à l'issue d'une deuxième partie de saison au PSG très compliquée avec un temps de jeu réduit depuis l'annonce en interne de son départ, des performances en dents de scie et un moral loin d'être optimal, Mbappé a connu une préparation chaotique, manquant notamment deux séances et se plaignant de douleurs au dos.
S'il a semblé libéré par l'officialisation de son transfert au Real Madrid, le 3 juin, retrouvant comme par magie ses jambes et sa motivation face au Luxembourg (3-0), le 5 juin, un coup reçu sur un genou a freiné son élan, obligeant Deschamps à le dispenser de l'entraînement de samedi et à le ménager contre le Canada (0-0), dimanche à Bordeaux, où il n'est rentré qu'à la 74e minute.
Il n'a certes pas paru particulièrement gêné sur le plan athlétique et aurait même pu faire basculer le match à la dernière seconde. Mais il n'est pas sûr du tout que le troisième meilleur buteur de l'histoire des Bleus (47 réalisations) soit à 100% de ses capacités au moment de se lancer à l'assaut de l'Euro dans une semaine. Or, comme l'a rappelé Deschamps dimanche: "L'équipe de France avec ou sans Kylian Mbappé, c'est différent".
. Des amicaux pas très flamboyants
Même si les Français ont dû évoluer durant une heure et quart sans Mbappé, leur prestation face au Canada a de quoi interpeller. Elle clôt une série d'amicaux pas très convaincante en 2024 et qui fait tache pour l'un des principaux prétendants au titre continental. Le bilan est ainsi très mitigé avec deux succès, un nul et une défaite en quatre parties.
Deschamps aurait sans doute espéré arriver en Allemagne portée par une autre dynamique mais il se dit tout de même satisfait par les dix premiers jours passés avec son groupe, en étant conscient de la forme "disparate" de ses troupes.
"Cela nous met en éveil par rapport à ce qui nous attendra face à l'Autriche", a-t-il affirmé dimanche.
Les Bleus vont désormais pouvoir décompresser un peu en ayant quartier libre durant deux jours avant de partir mercredi pour leur camp de base allemand, près de la ville de Paderborn (Rhénanie du Nord-Westphalie).
. A la recherche de la bonne formule en attaque
Conscient des lacunes de son animation offensive, Deschamps a souhaité revenir à son schéma en 4-4-2 de l'Euro-2016 en plaçant Antoine Griezmann au plus près de son attaquant de pointe.
Ce changement n'est pour l'instant pas une franche réussite, empêchant le joueur de l'Atletico Madrid d'évoluer dans le coeur du jeu et d'amener une touche de créativité au milieu. Ce qui a été criant dimanche contre le Canada. Il n'est donc pas certain que le sélectionneur persévère dans cette voie à l'Euro.
"Par moments, le positionnement haut d'Antoine le rend moins disponible dans la zone de construction. Qu'il puisse aller dans la phase de finition, oui, mais il faut pouvoir amener des corrections, des ajustements. Cela fera partie de la réflexion", a expliqué Deschamps.
. L'éclaircie Kanté
Le retour réussi de N'Golo Kanté est la bonne nouvelle de cette préparation. Absent de la sélection depuis deux ans et exilé en Arabie saoudite (Al-Ittihad), le champion du monde 2018 (33 ans) a repris sa place au milieu comme si de rien n'était. Sauf pépin, il commencera l'Euro dans la peau d'un titulaire.
D'autant qu'Aurélien Tchouaméni, qui se remet d'une blessure au pied gauche, et Adrien Rabiot, victime d'une fatigue musculaire, n'ont pas joué une minute en dix jours et ne devraient théoriquement pas débuter face à l'Autriche.
"Kanté est toujours au même niveau, il est un titulaire en puissance. Il a montré qu'il avait le niveau qu'il a toujours eu et qu'il était en pleine possession de ses moyens", a analysé le sélectionneur.
(T.Renner--BBZ)