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Heureux comme jamais, auréolé d'un or olympique inattendu, le jeune épéiste Romain Cannone débute l'année 2022 par une Coupe du monde ce week-end à Doha (Qatar), avec un nouveau statut et l'envie ferme de conquérir de nouveaux titres.
Après des vacances de fin d'année en famille au Brésil, le champion de 24 ans s'est remis durement à l'entraînement, entouré d'une nouvelle équipe à la Fédération française d'escrime menée par Hugues Obry, pour gagner en maturité et tenir ses objectifs à venir, avec en ligne de mire les Mondiaux en juillet au Caire.
"Mes priorités c'est de refaire des titres, champion du monde, champion d'Europe, numéro 1 mondial", explique à l'AFP Romain Cannone, rencontré à l'occasion des Etoiles du sport à Tignes (Savoie).
"L'objectif, c'est de gagner la Coupe du monde parce que j'ai l'objectif d'aller aux Jeux (en 2024). Je dois être plus stable parce que, comme on dit, c'est dur de rester tout le temps au plus haut niveau. Et être affirmé. C'est ça l'objectif. Mais le rêve encore maintenant, moi je suis comme un enfant, c'est 2024", poursuit-il.
Son rêve de gamin, il l'a déjà vécu l'été dernier au Japon. Titulaire de dernière minute en individuel pour pallier le forfait de Daniel Jérent, il a vaincu tous ses adversaires pour devenir le premier Français à décrocher l'or olympique lors des JO-2020 et le premier épéiste hommes depuis 29 ans.
"On monte sur le plus haut des nuages quand on gagne les Jeux, on se sent vraiment flotter, on n'a même pas besoin de manger. Je n'ai dormi que deux heures après avoir gagné, parce que tu planes en fait, ton cerveau va à mille à l'heure, tu es tout joyeux", se souvient le sportif de 24 ans, qui n'a pas tardé à reprendre l'entraînement, deux semaines après son titre.
- "Anneau autour de la tête" -
"Je ne voulais pas me mettre au-dessus de mes coéquipiers qui eux aussi sont des grands champions. Paris-2024, ça va arriver vite, c'est plein de choses à mettre en place. Du coup, ça fait vite redescendre (sur terre). Par contre, c'est vrai que tu as un statut en compét', tu as cet anneau autour de la tête. Certains ont peur de toi mais en même temps, ça donne de la confiance à d'autres pour te battre", confie-t-il.
Romain Cannone a su garder la tête froide malgré les très nombreuses sollicitations qui lui sont tombées dessus. Presque érigé au rang de star, cet épéiste qui suit des études de commerce ne passait plus inaperçu.
"On me reconnaissait beaucoup quand je suis revenu. Faut dire que j’avais une grosse barbe ! Mais je ne voulais pas me faire couper les cheveux au village olympique (à Tokyo), au cas où, avec le Covid. Mais là, j'ai un peu coupé, heureusement", dit ce natif de banlieue parisienne qui a grandi à New York avant d'intégrer le pôle de Reims et qui vit désormais en colocation avec son frère.
Outre de la popularité, le sacre aux JO lui a permis de décrocher chez EDF une CIP (convention d'insertion professionnelle) réservée aux sportifs de haut niveau. Et il devrait "sûrement" avoir un sponsor vestimentaire. De bon augure pour le jeune homme dont les sponsors principaux étaient jusque-là... ses parents !
Son or olympique lui a valu une prime de 65.000 euros, dont il n'a encore rien fait.
"Je vais essayer de placer cet argent, peut-être dans un appartement avec mon frère. Mais je ne suis pas très matérialiste, c'est plus les moments qui m'intéresse, alors peut-être un voyage. Quand j'aurai du temps. Peut-être après Paris 2024", lance Cannone, qui, s'il gagne de nouveau l'or olympique, se prendra alors "un bateau pour faire le tour du monde !"
(A.Lehmann--BBZ)