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A deux heures de l'arrivée d'une édition incroyablement disputée des 24 Heures du Mans, Ferrari menait de nouveau la danse, mais la bataille était loin d'être terminée avec Toyota, Cadillac et Porsche.
Après 22 heures de course, neuf voitures représentant quatre constructeurs différents étaient toujours dans le même tour. Preuve s'il en fallait de la réussite de la nouvelle catégorie reine de l'endurance mondiale, les "Hypercars", régie par un système d'équilibrage des performances entre prototypes souvent décrié pour son opacité mais parfaitement pensé pour offrir du spectacle.
Depuis le départ samedi donnée à 16h00 par Zinédine Zidane, devant une foule de dizaines de milliers d'enthousiastes, quatre marques se sont relayées en tête. Ferrari, vainqueur l'an dernier de l'édition du centenaire, a mené le bal pendant les six premières heures, sans jamais toutefois pouvoir décramponner ses rivaux.
Porsche, puis Toyota, ont ensuite partagé les tours en tête avec les prototypes de Maranello, à la faveur des arrêts au stand et des choix stratégiques du moment.
A 10h30 dimanche matin, la troisième sortie de la voiture de sécurité, motivée par l'accident spectaculaire d'une LMGT3 (catégorie inférieure), a remis les choses à plat. Toutes les voitures dans le tour de tête ont été regroupées, et la relance avait tout l'air d'un nouveau départ, pour une bataille de cinq heures et demie jusqu'au drapeau à damier.
- Six heures de "safety car" -
Sept Hypercars se sont retrouvées à la bagarre: deux Toyota, deux Ferrari, deux Porsche et une Cadillac. Comment résumer l'incessant chassé-croisé qui a suivi? Les quatre marques ont pris tour à tour le commandement. Sans jamais s'octroyer plus de quelques secondes d'avance.
Une Ferrari, la N.83 jaune de l'équipe non officielle AF Corse, a rendu l'âme après avoir dégagé une épaisse fumée lors d'un arrêt au stand.
Au pointage de 14h00, la Ferrari N.50 pilotée par l'Italien Antonio Fuoco, l'Espagnol Miguel Molina et le Danois Nicklas Nielsen devançait sa voiture sœur N.51, la gagnante de l'an dernier, une Toyota à environ 25 secondes et une Cadillac cinq secondes plus loin.
Personne, dans le paddock, n'aurait oser livrer un pronostic. D'autant plus que la pluie, annoncée pour la fin de course, risquait encore de venir semer la pagaille.
Seul bémol, les plus de six heures passées au total derrière la voiture de sécurité: plus du quart de la course! La décision de la direction de neutraliser l'épreuve pendant plus de quatre heures cette nuit en raison d'une forte pluie a pu surprendre, et décevoir, des fans habitués à voir au Mans des empoignades sous la pluie.
- Alpine et Rossi déçus -
Mais les pilotes semblaient avoir apprécié: "C'était beaucoup trop humide et je pense que c'était la bonne décision d’avoir la voiture de sécurité", a commenté le pilote de Peugeot Stoffel Vandoorne dimanche matin.
"Si on avait relancé la course plus tôt, on savait qu'en l'espace de deux tours, il y aurait un autre accident, des gens qui se rentrent dedans parce que la visibilité sur les lignes droites ne permettait pas de voir quoi que ce soit", a ajouté le Belge.
Les deux autres procédures de "safety car" ont été provoquées par des accidents.
Certains vont quitter Le Mans déçus, comme Alpine. L'écurie française avait affiché l'objectif - raisonnable - de terminer la course. Mais ses deux prototypes ont été les premières Hypercars à abandonner, avant 22h30, visiblement victimes d'un problème moteur.
Même déconvenue pour la star italienne de la moto Valentino Rossi, qui a dû capituler après la sortie de piste de son coéquipier au volant de leur BMW, alors dans le Top 5 dans la catégorie inférieure LMGT3.
(H.Schneide--BBZ)