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Impressionnant de calme et de détermination, Félix Lebrun, qui porte à 17 ans les espoirs d'une médaille française, a encore été poussé dans ses retranchements avant d'écarter le Taïwanais Lin Yun-Ju (4-3) pour rallier les demi-finales olympique du simple homme, jeudi.
Dans une Arena qui a fini en fusion, après avoir connu quelques périodes glacières au cours d'un match d'une grande intensité en forme de montagnes russes, le 5e mondial, dernier représentant tricolore depuis que son frère aîné Alexis a été stoppé en huitièmes, s'est imposé 11-7, 7-11, 11-8, 4-11, 11-8, 8-11, 11-6.
"Quand on gagne on est super content forcément ! Là c'était un match de fous encore (...) avec un public énorme. C'était un match très tactique parce qu'il a fait des ajustements par rapport aux dernières fois où on s'est joués mais j'ai réussi à sortir vainqueur. Je suis trop content c'est trop bien !", a-t-il réagi au micro de France 2.
Et c'est décidément quand ça compte que "Féfé" se montre le plus fort, comme l'Allemand Dimitrij Ovtcharov, sextuple médaillé olympique, en a fait les frais la veille alors qu'il pensait bien lui infliger une terrible "remontada".
A tour de rôle, chacun a eu son moment fort. Comme il en a pris l'habitude dans ce tournoi, Lebrun a mieux débuté, en profitant d'une entame quelque peu crispée de Lin Yun-Ju, qui a néanmoins répliqué dans la deuxième manche en prenant plus d'initiative.
Au troisième set, Félix a repris les devants, sortant quelques coups venus d'ailleurs tel ce coup droit cherché loin sous la table qui a piégé le Taïwanais.
Mais pour la première fois depuis le début des épreuves, le Français est tombé sur un rival capable de vraiment bien lire ses services, son point fort pourtant, et de les retourner avec agressivité. Tant et si bien que ce dernier a égalisé.
- Premier demi-finaliste depuis Gatien -
Alors, Félix a su procéder aux ajustements nécessaires sur ses engagements, mais que ne lui fallait-il pas faire pour gagner le moindre point ? En attendant, le voilà qui reprenait l'avantage.
Mais comme presque inévitablement, la réponse de Lin Yun-Ju était forte, le poussant à la faute quasiment sur chaque échange du sixième set (8 filets).
Alors est venue l'heure de vérité, celle de tous les dangers. Mais ce Lebrun-là est un "Féfénomène" qui ne tremble pas et c'est lui qui va réveiller les 6.400 spectateurs, enchaînant les coups gagnants, courant autour de la table comme un prédateur devant sa proie entre les échanges. Il y avait un air d'Alexis -- intenable en tribunes -- dans cet instant de furia made-in-Lebrun.
Jusqu'à la libération, la joie, l'ivresse et les célébrations, toujours autant zinzin dans ces JO, Antoine Dupont et Léon Marchand le savent bien.
Mais Félix, contrairement à eux, n'a encore rien gagné. Premier pongiste français en demi-finale du simple hommes aux JO depuis Jean-Philippe Gatien en 1992, il a l'opportunité d'écrire l'histoire, si possible en lettres dorées cette fois, quand son glorieux aîné décrocha l'argent à Barcelone.
La route se raccourcit mais le dénivelé augmente: il pourrait bien devoir se mesurer vendredi au 4e mondial Fan Zhendong, devenu le seul favori pour l'or depuis l'élimination surprise de son compatriote Wang Chuqin en 16e de finale, sauf si le Japonais Tomokazu Harimoto (9e) crée la surprise.
Une défaite et Félix aura de toute façon une deuxième chance pour le bronze. Aller chercher une médaille, "oui forcément c'est un objectif. J'ai hâte d'y être, ça va être un combat fou, les deux matches que je vais avoir parce que dans tous les cas j'en aurai deux", a-t-il conclu avec gourmandise.
(H.Schneide--BBZ)