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Recherchant la fraîcheur, à l'ombre ou dans l'eau, la France subit dimanche une nouvelle vague de chaleur avec jusqu'à 40°C dans le Sud-Ouest, un "épisode caniculaire" qui affectera aussi Paris dimanche soir à l'heure de la clôture des JO-2024.
Alors que la poussée du thermomètre sévissait déjà dans le Sud-Est, voilà le reste du pays confronté à une montée de températures jusqu'à lundi: 25 départements ont été placés en vigilance orange, principalement dans le Sud, et 58 départements en vigilance jaune, de la Bretagne à l'Alsace en passant par la région parisienne.
Pour les athlètes du monde entier qui avaient défilé sur la Seine et sous une pluie battante le 26 juillet lors de la cérémonie d'ouverture, le contraste thermique s'annonce très marqué dimanche soir au Stade de France: avec déjà 27°C à Paris dimanche matin et des maximales prévues à 33°C, le mercure devrait être proche de 31°C à l'heure de la cérémonie de clôture (21h00).
Et, partout en France, la priorité est de s'hydrater, de rechercher l'ombre, un peu d'air ou la fraîcheur d'un lieu de baignade.
À Lormont, banlieue populaire de Bordeaux, l'interdiction de se baigner dans l'étang de l'Ermitage, ancienne friche industrielle devenu réserve de biodiversité, a été bravée par quelques nageurs dimanche matin par plus de 30°C à l'ombre, a constaté l'AFP.
"C'est bien là, elle est bonne en plus l'eau! Elle est à la bonne température", souligne David, âgé de 60 ans, qui sait que la baignade est interdite et n'a pas souhaité donner son nom de famille.
Cet ancien boulanger-pâtissier est venu en voisin, nourrir les canards et nager quelques brasses pour se rafraîchir. Et il précise qu'il n'est pas le seul: "La semaine dernière je ne pouvais même pas venir, tout était pris partout."
- Records -
Dans le Sud-Ouest, les plages du golfe de Gascogne ont été placées en alerte maximale samedi et dimanche pour le risque de baïnes, piscines naturelles sources de courants marins dangereux pour les baigneurs, appelés à rester dans les zones surveillées.
À Bordeaux, près de 40°C étaient attendus dimanche après-midi, tutoyant le record de chaleur enregistré pour un mois d'août (40,7°C en 2003), voire le record absolu dans la cité girondine, à 41,2°C en 2019.
"On pourrait s'approcher de certains records du côté de la Nouvelle-Aquitaine, et notamment (...) près des côtes atlantiques", confirme à l'AFP François Gourand, prévisionniste de Météo-France.
L'institut météorologique a dit prévoir des températures maximales proches de 30°C partout, avec des pointes à 36/38°C dans le Sud-Est et au sud de la Loire, des températures supérieures à 33/34°C au sud d'une ligne Caen/Nancy.
Les 40°C ont presque été atteints samedi à Cadenet (Vaucluse), avec 39,8°C, ou à Carcassonne (Aude), 39°C, a indiqué Météo-France, qui a aussi relevé dans la nuit de samedi à dimanche des températures aussi étouffantes que 28°C à Menton et 27°C à Nice.
Comme lors de la première vague de chaleur de 2024, survenue fin juillet, le ministère de la Santé a activé son numéro vert "canicule", joignable au 0800.06.66.66.
- Risque incendie -
"On suit ça de très près pour prévenir la population", a déclaré au micro de Franceinfo le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, appelant à "s'hydrater, se mettre au frais quand on est une personne âgée, fragile, touchée par une maladie, un enfant, se mettre dans une pièce fraîche quand on peut."
Pour cet "épisode caniculaire non exceptionnel mais assez durable", Météo-France attend lundi un "pic de chaleur" sur le centre et l'est du pays, "avec des températures très élevées au-dessus de 35°C". À Paris, le thermomètre pourra atteindre les 38°C.
Autre menace accentuée par la chaleur: la "météo des forêts". Météo-France a placé dimanche en "risque élevé" d'incendie huit départements de la moitié sud de la France, de la Gironde au Var en passant par la Haute-Garonne ou encore le Gard.
Selon les experts, le changement climatique d'origine humaine augmente la sévérité et la fréquence des canicules, mais aussi leur précocité ou leur survenue tardive.
En France, on observait avant 1989 "en moyenne une vague de chaleur tous les cinq ans", alors que "depuis 2000 elles se produisent à une fréquence annuelle", selon Météo-France.
(Y.Yildiz--BBZ)