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"Le jaune est ma couleur préférée parce que mon premier vélo était jaune." La Polonaise Katarzyna Niewiadoma, victorieuse dimanche du Tour de France pour quatre secondes au sommet de l'Alpe d'Huez, a su saisir sa chance pour réaliser "le rêve" de sa vie.
"Le jaune, poursuit-elle, c'est synonyme de joie. Le jaune, c'est le printemps". Kasia (son diminutif) était sans doute prédestinée à remporté la Grande Boucle.
"Mes rêves ont évolué au fil du temps. Je voulais d'abord devenir cycliste, puis côtoyer Marianne Vos (le plus beau palmarès de l'histoire, NDLR), puis faire partie des vingt meilleures, puis monter sur le podium du Tour", raconte-t-elle.
Et la voilà à 29 ans sur la plus haute marche de ce podium devant la numéro un mondiale, Demi Vollering.
"Enfant, j'ai reçu mon premier vélo, celui de mon frère. Je me suis vite rendu compte que cette bicyclette était synonyme de rencontres et d'indépendance. J'ai vite attrapé le virus", se souvient-elle.
En 2011, elle participe à une course où elle devance tous les garçons, ce qui lui vaut d'être sélectionnée pour un stage de l'équipe de Pologne.
"J'aimais beaucoup courir avec les garçons. L'adolescence, c'est une période où l'on recherche les rencontres."
Mais le déclic s'opère lors d'un championnat d'Europe en Italie en 2013. "J'ai découvert le cyclisme féminin et là, je me suis dit que c'est ça que je ferais", se remémore la native de Limanowa, petite ville du sud de la Pologne.
- "Une fois sur le vélo, fini de rire, j'ai envie de tout détruire" -
S'en suit une progression linéaire mais finalement peu de victoires (20 depuis 2014). De quoi la considérer comme une éternelle deuxième. Cette saison, par exemple, avant le Tour, elle n'avait levé les bras qu'à une reprise, sur la Flèche wallonne au printemps.
Son succès le plus prestigieux remontait à 2019 avec une démonstration à l'Amstel Gold Race. C'est dire si sa victoire dimanche au sommet de l'Alpe d'Huez va compter, surtout après sa déception des Jeux olympiques de Paris où, prise dans une chute, elle avait dû se contenter de la 8e place.
Troisième des deux premières éditions du Tour de France nouvelle formule, Kasia sait désormais qu'elle fait partie des meilleures, sans perdre son côté "fofolle".
"Dans la vie, j'ai un côté un peu fou. Je suis bienveillante. Et j'aime faire l'opposé de ce qu'il faudrait faire. Mais une fois sur le vélo, c'est fini de rire, j'ai envie de tout détruire", rigole la grimpeuse de poche (1m65, 49 kg) qui partage sa vie avec l'ancien professionnel américain Taylor Phinney.
"Il est d'un soutien important et ses conseils me sont précieux."
(Y.Yildiz--BBZ)