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Les Bleus ouvrent déjà la boîte à métaux: en ce premier jour de Jeux paralympiques, Ugo Didier s'est mué en nouveau prince de la piscine de la Défense Arena, où Alex Portal a décroché l'argent sur 100m papillon S13, quelques heures après celle de Marie Patouillet en cyclisme.
. Ugo Didier, un gars en or
Quelques semaines après avoir acclamé Léon Marchand et autre Florent Manaudou, le public de la Défense Arena s'est trouvé un nouveau chouchou en la personne d'Ugo Didier jeudi soir.
A 22 ans, l'étudiant de Toulouse né avec une malformation a offert une dernière ligne droite de folie pour remporter la première médaille d'or du clan français sur 400 m nage libre en devançant en 4 min 12 sec 55, l'Italien Simone Barlaam et l'Australien Brenden Hall.
Devenu à 17 ans seulement champion du monde du 100 m dos, Ugo Didier a déjà participé aux Jeux de Tokyo où il s'était paré d'argent et de bronze. Cette fois, c'est la Marseillaise qui a retenti à Paris.
Et il a particulièrement apprécié les encouragements des spectateurs, "quelque chose d'inoubliable": "en handisport, on n'a pas souvent la chance d'avoir un public comme ça".
L'Equipe de France pouvant compter sur plusieurs leaders talentueux, elle a enregistré une deuxième médaille, en argent cette fois, avec Alex Portal sur 100m papillon S13.
Le nageur de 22 ans lui aussi, malvoyant de naissance, n'a pas réussi l'exploit face au Biélorusse Ihar Boki, recordman du monde en titre sur la spécialité, et qui l'a devancé de 25 centièmes, décrochant par ailleurs le premier titre pour les athlètes russes et bélarusses concourant sous bannière neutre.
Portal - comme Ugo Didier - s'alignera sur trois autres courses pendant la compétition, le 50m nage libre, le 200m 4 nages et le 400m nage libre aux côtés de son frère Kylian Portal.
Le phénomène brésilien de la para-natation Gabriel dos Santos Araujo, dit "Gabrielzinho" a lui décroché aisément la médaille d'or du 100 m dos, dans la catégorie S2, loin devant ses adversaires.
Gabriel dos Santos Araujo, qui compte plus de 50.000 abonnés sur Instagram, est atteint de phocomélie, une malformation due à l'arrêt du développement d'un ou de plusieurs membres durant la grossesse. Il vise un triplé à Paris et a mis l'ambiance en effectuant une danse sur le podium avant de recevoir sa médaille.
. Marie Patouillet montre la voie
Elle avait dit "faire tout pour ramener" une première médaille française. Marie Patouillet a réussi son pari jeudi après-midi au Vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines, en décrochant l'argent sur le 500m contre-la-montre C4-C5 avec un temps de 36 secondes 70/100.
La coureuse de 36 ans a été devancée seulement par la Néerlandaise Caroline Groot dans la catégorie regroupant les coureuses ayant subi une amputation tibiale, ou ayant des troubles neurologiques associés, ainsi que celles ayant subi une amputation d'un membre supérieur.
Le matin, Groot avait même battu le record du monde de la catégorie. La Canadienne Kate O'Brien a pris la troisième place.
"C'était beaucoup d'émotions. J'ai pensé à toutes ces années de haut et de bas. J'ai pensé à mes proches, à mon entraîneur, à ma femme, qui elle aussi a fait beaucoup de sacrifices", a-t-elle raconté à l'AFP après le podium.
. Médaille assurée pour Lamirault et Michaud
Outre les disciplines à titre jeudi, la journée s'est ouverte avec les premières épreuves de para-badminton.
Du tir à l'arc, du rugby, du basket fauteuil ont rythmé ce Jour 1 tout comme la boccia et le goalball, sports purement paralympiques.
En para-tennis de table, la paire Fabien Lamirault et Julien Michaud s'est déjà assurée une médaille (au moins) de bronze en double en se qualifiant pour les demi-finales qui se disputeront vendredi. L'aventure commence bien pour Lamirault qui avait déjà eu l'honneur d'allumer la vasque paralympique mercredi au cours de la cérémonie d'ouverture, au côté de quatre autres parasportifs français.
(Y.Berger--BBZ)