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Après un Euro-2024 très terne, Kylian Mbappé est attendu au rebond en équipe de France où il pourrait revêtir un nouveau costume d'avant-centre, à l'image du rôle qui est désormais le sien au Real Madrid.
Le Championnat d'Europe aura été un calvaire pour le capitaine des Bleus, victime d'une fracture du nez dès le premier match contre l'Autriche (1-0) et incapable par la suite de retrouver des sensations physiques dignes de son statut.
Arrivé en Allemagne après une fin d'aventure chaotique au PSG, amoindri par divers pépins durant la préparation (dos, genou) et manquant singulièrement de rythme en raison d'un temps de jeu réduit à Paris, la superstar a été l'ombre d'elle-même, n'inscrivant qu'un petit but sur pénalty.
C'est dire si ses retrouvailles avec les vice-champions du monde, pour les deux rencontres de Ligue des nations face à l'Italie (vendredi au Parc des Princes) et la Belgique (9 septembre à Lyon), seront guettées et scrutées, son niveau servant souvent de baromètre pour évaluer celui de la sélection.
La première interrogation porte d'abord sur son état athlétique. Après une présentation en grande pompe à Santiago-Bernabeu, le 16 juillet, Mbappé a eu droit à trois semaines de vacances avant de reprendre l'entraînement le 7 août et d'entamer sa nouvelle vie au Real Madrid. Un délai sans doute insuffisant pour le régénérer. Ce dont convient parfaitement Didier Deschamps.
"Evidemment, l'idéal c'est que tous les joueurs puissent avoir au minimum 15 jours de préparation. On sera attentifs pour Kylian et pour tous les autres joueurs, dans la gestion du temps de jeu aussi", a déclaré lundi le patron des Bleus. D'autant que la saison risque d'être particulièrement longue et harassante pour les principaux joueurs français avec l'ajout au programme de la Coupe du monde des clubs l'été prochain.
- Soulagé et libéré -
A cette problématique du calendrier se sont ajoutés le stress provoqué par ses débuts au Real et les premières critiques de la presse espagnole après trois matches sans but en Liga, malgré une réalisation en Supercoupe d'Europe contre l'Atalanta Bergame (2-0), le 14 août à Varsovie.
Heureusement pour le sélectionneur et l'équipe de France, c'est un Mbappé soulagé et libéré qui a rejoint Clairefontaine lundi. Son doublé avec le Real en championnat face au Betis Séville (2-0) dimanche l'a délesté d'un poids.
"Je suis content pour lui. Kylian est habitué à cette exigence et lui-même s'en met une de très élevée. Carlo Ancelotti n'était pas inquiet, moi non plus. Kylian a toujours marqué des buts et il en marquera encore. C'est très bien. S'il n'avait pas marqué, il serait peut-être arrivé avec des conditions psychologiques différentes", a indiqué Deschamps.
Reste à apprivoiser pour de bon son passage du côté gauche à la pointe de l'attaque. Barré par Vinicius chez les Madrilènes, le troisième buteur de l'histoire de la sélection (48) occupe désormais une position axiale en club mais cette évolution pourrait également intervenir en équipe de France. Avec la retraite internationale d'Olivier Giroud, l'incapacité de Marcus Thuram et de Randal Kolo Muani à s'imposer en bleu au poste de N.9 et l'émergence à gauche de Bradley Barcola, l'option Mbappé avant-centre prend de plus en plus d'épaisseur.
"C'est un positionnement qu'il avait déjà eu au PSG et qu'il est amené à avoir au Real et qu'il a eu aussi parfois avec nous. Mais il n'est pas fixe non plus. Ce qui compte aussi c'est l'association avec d'autres joueurs à côté ou derrière lui. Je considère que dans l'axe, avec ces trois joueurs-là (Mbappé, Thuram, Kolo Muani, ndlr), qui ont des profils différents, on a de la matière. Évidemment Kylian a de l'avance avec son vécu", a jugé Deschamps.
Mbappé est de toutes façons habitué à être balloté sur le front de l'attaque depuis le début de sa carrière, lui qui avait été sacré champion du monde en 2018 sous les ordres de Deschamps en évoluant à droite.
"Je pense qu'il marquera au poste d'avant-centre, comme il l'a toujours fait. Qu'il joue dans l'axe ou sur un côté, au final il marquera des buts", assure l'entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti.
(L.Kaufmann--BBZ)