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Bien parti en Ligue 1 mais déjà privé de Coupe d'Europe, Lens vit un début de saison contrasté et ressemble déjà à son nouvel entraîneur Will Still avant de recevoir Lyon dimanche (20h45) lors de la quatrième journée.
Cinquième parmi un quatuor de clubs qui possèdent sept points, deux unités derrière le Paris Saint-Germain, grâce à deux victoires à Angers (1-0) puis à domicile contre Brest (2-0), et un match nul à Monaco (1-1), la locomotive lensoise est sur les bons rails en championnat.
Mais son parcours s'est arrêté avant même d'avoir véritablement commencé sur la scène européenne, en barrage de Ligue Conférence, au bout d'une soirée d'août à Athènes, où le club de l'Artois a déraillé (2-0), perdant l'avantage du match aller (2-1).
Ces deux séquences sont à l'image de leur entraîneur Anglo-Belge, et du style de jeu qu'il prône, pour le meilleur et pour le pire: "J'étais supporter avant d'être coach, et quand j'étais petit, je voulais regarder des matches intéressants, raconte le jeune entraîneur (31 ans). Ça passe par un jeu attrayant, en allant de l'avant, en pressant l'adversaire, en le mettant en difficulté. Il y a toujours un risque, mais on est prêt à le prendre."
- Empreinte immédiate -
Adepte de l'intensité et d'un jeu porté vers l'attaque, Still applique une recette similaire à celle de son passage à Reims, enthousiasmante, mais dont l'équilibre est précaire puisqu'il repose beaucoup sur une défense tout terrain en un contre un.
C'est en se découvrant trop que les joueurs de l'Artois ont laissé échapper la qualification au Stade olympique, alors qu'ils ne perdaient que 1 à 0, au point d'encaisser le second but fatal en contre-attaque.
Malgré cette désillusion, sa nouvelle équipe lui plaît. "Elle est intense, directe, et a envie d'apprendre, de progresser, se réjouit-il. Il y a beaucoup de partage, de communication, on veut être proactif, être dans le camp adverse."
Pour l'instant, le club du bassin minier semble adhérer au projet de la fratrie Still, Will étant accompagné de ses frères Nicolas et Edward, tous deux ses adjoints.
"Franchement, pour nous, c'est vraiment plaisant, affirme le buteur Wesley Saïd. On a les joueurs pour prendre ce risque. On prend beaucoup de plaisir à jouer de cette manière: essayer d'étouffer l'adversaire au maximum, récupérer les ballons haut pour marquer."
- "Difficulté et longueur des entraînements" -
Avec Will Still, l'intensité se vit au quotidien, même à l'entraînement. "Il met beaucoup de voix, glisse Saïd. Ça peut être éprouvant, mais on ressent sur le terrain que ça nous fait beaucoup de bien, malgré la difficulté et la longueur des entraînements."
L'entente est réciproque, puisque c'est grâce à "la faim de progresser" des joueurs que Still a pu poser son empreinte sur son groupe, selon lui. "Il y a encore un tas de petits détails à régler, de petites choses, ajoute-t-il. Petit à petit, on devient une équipe plus ou moins complète."
Parmi les axes de progression, il y a en premier lieu l'inefficacité offensive des joueurs artésiens, qui a précipité leur défaite dans la capitale grecque et les a empêchés de l'emporter à Monaco.
Face à Lyon (quatorzième), bête blessée avec seulement trois points, mais qui s'est réveillée contre Strasbourg (4-3) avant la trêve internationale, les Lensois devront faire preuve de davantage de précision.
Ils disputeront cette rencontre à Bollaert toujours sans leur roc défensif Kevin Danso, qui poursuit des examens médicaux après son transfert avorté à l'AS Rome, et manquera aussi le match de championnat suivant à Rennes.
(L.Kaufmann--BBZ)