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Sept candidats, parmi lesquels l'ambitieux Français David Lappartient et l'ancien champion olympique britannique Sebastian Coe, brigueront en mars 2025 la succession de l'Allemand Thomas Bach à la tête du Comité international olympique, a annoncé lundi l'instance.
Bach, qui dirige depuis 2013 le CIO, a annoncé après les JO de Paris son intention de passer la main.
Revue des prétendants qui seront départagés lors de la 143e session prévue du 18 au 21 mars à Athènes.
. David Lappartient, une ambition française
David Lappartient, qui a pris la tête d'un comité olympique français (CNOSF) en pleine crise en juin 2023, est aussi président de l'Union cycliste internationale (UCI) depuis 2017 (réélu en 2021). C'est d'ailleurs à ce titre qu'il est membre du CIO.
Contrairement à Thomas Bach, il n'est pas olympien, et n'est pas sportif de haut niveau. Au CIO, il préside la commission de l'esport, qui vient d'attribuer les premiers Jeux olympiques des sports électroniques à l'Arabie saoudite.
S'il n'est pas membre de la commission exécutive, beaucoup lui prêtent beaucoup d'ambitions depuis quelques années dont celle, à terme, de diriger le CIO. Président du conseil départemental du Morbihan (LR), cet homme politique de 51 ans a pour lui d'avoir réussi à pacifier l’atmosphère au comité d'organisation des JO-2024, rassurant l'instance internationale à un an des Jeux de Paris.
Aussi David Lappartient espère-t-il profiter du succès des JO, lui qui a aussi été l'artisan de la candidature des Alpes pour les Jeux d'hiver de 2030, rassemblant deux régions présidées par deux hommes de sa famille politique Laurent Wauquiez et Renaud Muselier.
. Sebastian Coe, reconnu mais clivant
Pressenti depuis des années à la tête du CIO, le double champion olympique du 1.500 m a pour lui son aura sportive, une surface médiatique renforcée par la puissance de la presse anglophone, ainsi qu'un long parcours de dirigeant: organisateur des JO-2012 de Londres, député conservateur britannique, président du Comité olympique britannique puis patron mondial de l'athlétisme, sport olympique numéro un.
Sebastian Coe peut se targuer d'avoir redressé depuis 2015 World Athletics, une instance plombée par son prédécesseur Lamine Diack, condamné pour son implication dans la dissimulation du dopage russe. Mais il s'est aussi attiré des inimitiés en décidant d'attribuer des primes aux athlètes médaillés d'or des JO de Paris, sans consulter personne, alors que la plupart des fédérations internationales ne peuvent pas suivre financièrement.
Ses positions sans concession, dont le bannissement pur et simple des athlètes russes depuis le début de la guerre en Ukraine, tranchent aussi avec le souci de consensus de Thomas Bach, qui les avait réintégrés sous bannière neutre à la demande d'une partie du monde olympique.
. Juan Antonio Samaranch Junior, l'héritier
S'il est un candidat qui n'aura pas besoin de se faire un nom, c'est bien le fils de l'ancien patron emblématique du CIO Juan Antonio Samaranch, dont le long règne (1980-2001) reste associé à l'explosion des revenus de l'olympisme, mais aussi à une gouvernance controversée.
A 64 ans, l'Espagnol n'a pas de passé d'athlète mais est pour la deuxième fois vice-président du CIO (2016-2020 et depuis 2022), et suit de près les questions marketing et les JO d'hiver.
. Kirsty Coventry, l'étoile montante
Ancienne nageuse de 41 ans, la Zimbabwéenne Kirsty Coventry est la seule femme candidate. Elle affiche un palmarès olympique impressionnant - 7 médailles dont 2 en or en 5 éditions -, une expérience gouvernementale (ministre des Sports), ainsi qu'une ascension fulgurante au sein du CIO: entrée en 2013, elle a présidé la commission des athlètes, siège depuis 2018 à la commission exécutive, s'est intéressée aux questions de finance et de solidarité olympique, et dirige la commission de coordination des JO-2032 de Brisbane.
. Feisal Al Hussein, le prince
Frère du roi Abdallah II de Jordanie, il préside le Comité olympique jordanien depuis 2003 et est membre du CIO depuis 2010. Depuis 2023, il s'occupe de questions de prévention du harcèlement et des abus dans le sport, ainsi que d'égalité de genre et d'inclusivité.
. Johan Eliasch, l'environnementaliste
Président de la Fédération internationale de ski depuis 2021, le Britannico-Suédois Johan Eliasch est aussi à la tête de l'équipementier sportif Head. Il est impliqué de longue date dans la défense de l'environnement et vient juste d'entrer au CIO, en juillet 2024.
. Morinari Watanabe, l'opposant
Président de la Fédération internationale de gymnastique, le Japonais s'était vu confier avant Tokyo une mission délicate: diriger la "task force" chargée d'organiser le tournoi olympique de boxe à la place de l'IBA, radiée pour mauvaise gouvernance. Membre de la commission exécutive, il avait pris la parole fin 2023, lors de la session du CIO à Bombay, pour appeler Thomas Bach à céder sa place au nom de l'image du mouvement olympique.
(P.Werner--BBZ)