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Classé parmi les meilleurs super-moyens, Christian Mbilli espère défier prochainement le roi de sa catégorie, le Mexicain "Canelo" Alvarez, triple détenteur des ceintures WBA, WBO et WBC. "Battre Canelo, ce serait un peu entrer dans l'histoire", déclare le boxeur français à l'AFP.
A la faveur de ses 28 victoires en autant de combats, dont 23 avant la limite, Mbilli fait figure de challenger N°1 d'Alvarez. A 29 ans, il concentre désormais tous ses efforts pour se voir offrir l'opportunité de défier le Mexicain, l'une des plus grandes stars et des principales attractions de la boxe mondiale.
"C'est une obsession actuellement! Canelo, c'est un peu la légende de notre époque. Battre un Canelo, ce serait entrer dans l'histoire. Et en même temps, on ne va pas se mentir, financièrement parlant, ce serait un combat très payant, (donc) tout est bénéfique", explique Mbilli.
Depuis son passage chez les professionnels en 2017, le Français enchaîne les succès probants, le dernier en date en août contre l'Ukrainien Sergiy Derevyanchenko, l'adversaire le plus expérimenté qu'il ait affronté jusqu'à présent. Si bien qu'aux classements des différentes fédérations, il apparaît désormais comme l'aspirant le plus légitime à une chance mondiale.
- "Récompense suprême" -
"Un titre mondial, ce serait un accomplissement. Ce n'est pas le point final, mais une grosse récompense pour tous ces sacrifices faits au nom de la boxe, tous ces sacrifices faits depuis l'âge de 15 ans".
"Avoir enfin une reconnaissance et une récompense suprême d'être champion du monde, d'être plus ou moins le roi de sa catégorie... C'est un peu l'objectif, l'un des objectifs de ma vie. Et en ayant battu le meilleur boxeur de notre génération, de la décennie, ce serait extraordinaire".
Installé au Canada depuis plusieurs années, Mbilli n'est pas le plus connu des boxeurs français, mais il s'impose actuellement comme le meilleur représentant tricolore du noble art.
Accompagné par le promoteur canadien "Eye of the Tiger", il est aussi depuis peu sous contrat avec "Top Rank", la société de promotion de l'incontournable Bob Arum, qui doit lui permettre de passer un cap.
"La boxe, c'est beaucoup de politique, beaucoup de négociations, beaucoup d'argent engagé également. Ça fait en sorte qu'on a plus d'appui, plus de pouvoir pour aller négocier de gros combats", explique-t-il.
Car dans le monde nébuleux des fédérations de boxe, la décision d'affronter le Mexicain ne revient pas seulement au puncheur français: Alvarez "choisit un peu ses adversaires en fonction de ses envies et de ses désirs", déplore-t-il.
"Il est le visage de la boxe, donc il fait un peu ce qu'il veut. Il a tendance à choisir les adversaires qu'il veut plutôt que les challengers avec qui il devrait boxer".
- "Bouquet de fleurs" -
Superstar de la boxe, le natif de Guadalajara ne combat plus que deux fois dans l'année, en mai et en septembre, à l'occasion des deux principales fêtes mexicaines. "Canelo" a d'ailleurs conservé samedi à Las Vegas ses ceintures mondiales après sa victoire par décision unanime contre le jeune loup portoricain Edgar Berlanga. Un succès qui porte son bilan à 62 victoires (39 KO) pour deux défaites et deux nuls.
Interrogé dès la fin de son combat pour connaître l'identité de son prochain adversaire, Canelo n'a rien dévoilé et a même feint de ne pas connaître Mbilli.
"Je ne sais pas si c'est de la provocation ou pas, mais je le comprends tout à fait. Arrivé à ce niveau-là, vous ne voulez pas faire de la pub gratuite à quelqu'un. S'il ne me connaît pas, tant mieux, on fera la présentation sur le ring", sourit le Français.
A 34 ans, Canelo reste sur cinq victoires aux points, son dernier KO remontant à 2021. "C'est sûr qu'actuellement, il n'est pas au pic de sa carrière", affirme Mbilli. Ses meilleures années sont derrière lui. Mais il reste quand même un adversaire très dangereux et très, très fort".
"Évidemment, je ne vais pas sonner à sa porte avec un bouquet de fleurs. Je pense que j'ai les armes pour le battre et reprendre toutes ses ceintures".
(O.Joost--BBZ)