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Les surfeurs ont montré cet été que leur discipline "est un sport olympique avec de vrais athlètes", s'est réjoui le médaillé d'or Kauli Vaast, dans un entretien accordé à l'AFP en marge de la parade des champions sur les Champs-Élysées.
Le Tahitien de 22 ans, sacré chez lui sur la vague de Teahupo'o, veut maintenant se qualifier pour le Championship Tour, qui rassemble les 32 meilleurs mondiaux. Performant sur la vague polynésienne, il doit pour cela progresser dans les autres "spots" du circuit mondial aux caractéristiques très différentes.
Question : Comment se passe l'après Jeux olympiques ?
Réponse : "Incroyablement bien. C'est un sacré marathon depuis la finale, j'enchaîne. Mais ce ne sont que de belles expériences, des nouvelles rencontres, des activités et des événements de folie. Finir les Jeux avec une belle parade et une remise de la légion d'honneur samedi dernier, c'était incroyable."
Q : Remporter le titre à Tahiti, est-ce que c'était une double consécration ?
R : "C'est un rêve devenu réalité. J'ai pris beaucoup de plaisir et le faire à la maison m'a motivé. Ça donne confiance, d'être devant ma famille, mes amis, devant tout Tahiti. D'être monté sur la première marche du podium, avec le drapeau français, la Polynésie dans le cœur, c'était incroyable."
Q : On a beaucoup vu Jérémy Flores, l'entraîneur de l'équipe de France, dans l'eau durant les jeux. Quel a été son importance ?
R : "Jérémy a été là tout le temps, depuis le début de ma carrière. On a une relation très forte, c'est comme mon grand frère. Je l'ai suivi partout, comme un petit rémora (poisson ventouse qui se colle sous les requins, ndlr), depuis mon plus jeune âge. J'étais une éponge, je m'imprégnais de son expérience. Il l'a partagée avec amour et c'est pour ça qu'on est aussi fusionnels aujourd'hui. Je lui dois tout. Il était là lors de ma qualification pour les Jeux, lors des entraînements et jusqu'à la finale."
Q : Désormais discipline olympique, le surf pourrait-il prendre de l'ampleur en France ?
R : "Le surf, en France, c'est un peu considéré comme un loisir. Mais depuis les Jeux de Tokyo, on a montré que c'est un sport olympique, avec de vrais athlètes. Et je pense que cette victoire va faire du bien à cette communauté de surfeurs, en montrant qu'on a des belles vagues en France, en Polynésie. J'espère que ça va motiver tous ces jeunes, ces espoirs du surf français qui arrivent et qui sont très forts."
Q : Le surf garde une image très masculine. Peut-il se féminiser davantage ?
R : "Franchement ces dernières années, les filles ont atteint un niveau hallucinant. Et c'est beau à voir. Elles sont capables de faire des choses incroyables que les garçons ne sont pas toujours capables de faire. Donc j'espère que ça va aider toutes ces femmes à vouloir performer, à s'imposer et à montrer qu'elles sont présentes dans le monde de la glisse, et surtout dans le surf."
Q : Le surf a de bons spots en métropole ?
R : "La Seine a de bonnes vagues ! [rires]. Bien sûr, en métropole il y a des vagues de fou. Dans le sud-ouest, à Marseille, en Bretagne. Il y a énormément de spots qui sont top, qui nous permettent de nous exprimer et de performer ensuite à l'étranger. Pourquoi pas atteindre l'élite mondiale?"
Q : La suite, c'est la qualification sur le Championship Tour (le circuit d'élite du surf) ?
R : "Mon objectif principal c'est de me qualifier dans l'élite mondiale. Faire partie des 32 meilleurs surfeurs mondiaux. Cet été, je me suis concentré d'abord sur ma qualification. Malheureusement je n'ai pas encore eu de bons résultats. Il reste deux épreuves cette année. Je mettrai toutes les chances de mon côté et on verra bien."
Propos recueillis par Méïssa GUEYE
(B.Hartmann--BBZ)