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L'entraîneur de Nice Franck Haise fait son retour à Lens samedi (17h00) lors de la sixième journée de Ligue 1, dans une ville qu'il a ramenée dans l'élite du football français, jusqu'à en devenir un emblème.
L'enjeu sportif est là. Les Lensois de Will Still, parfois pas assez transcendants, sont toujours invaincus en Ligue 1 (quatrièmes, neuf points). En face, Nice (septième, sept points), incandescents devant Saint-Étienne le week-end dernier (8-0), est sorti frustré de la réception de la Real Sociedad en Ligue Europa (1-1) et débarque dans l'Artois avec une myriade de blessés.
Voilà pour l'aspect terrain avec Franck Haise qui prédit "une grande intensité à Bollaert".
Parce qu'au-delà du jeu, il y a le "je" que personne n'occulte, à commencer par le principal concerné, qui s'assiéra sur le banc visiteur quatre mois après son départ. "Je vais retrouver plein de gens, apprécie l'entraîneur niçois. J'ai eu beaucoup d'excellents moments à Lens."
C'est peu dire: sept saisons dont quatre et demies à gérer l'équipe première avec une remontée en Ligue 1, la saison 2022-2023 conclue à la deuxième place du championnat, un point seulement derrière le champion parisien, suivie d'une campagne de Ligue des champions.
- "Empreinte marquante et durable" -
Certains imaginaient même pour le Normand de 53 ans, à l'époque où son départ était loin d'être acté, une statue en guise d'hommage sur le parvis de Bollaert.
"Son empreinte a été marquante et durable, en convient Benjamin Parrot, directeur général délégué du club sang et or. Sur le plan de la vie du Racing, il a incarné ce qu'on peut appeler un coach de club, c'est-à-dire une figure accessible qui se mêle aux salariés, participe à la vie du club au sens large."
Mais en football, tout va souvent très vite et la passion peut transformer les émotions. Le président lensois Joseph Oughourlian a insufflé une nouvelle organisation durant l'intersaison avec le départ du directeur général Arnaud Pouille, comblée par l'arrivée de Pierre Dréossi puis de Diego Lopez à la direction sportive.
Franck Haise a filé à Nice et Will Still est venu "s'inscrire parfaitement, avec son énergie et sa personnalité, dans ce sillage fondamental ici", poursuit Benjamin Parrot, celui d'un entraîneur immergé dans son territoire.
- Un accueil partagé ? -
Applaudissements, sifflets, indifférence... la communauté lensoise n'a cessé de s'écharper cette semaine sur les réseaux sociaux au sujet de l'accueil à réserver à son ancien entraîneur.
Certains n'ont pas digéré son départ, quand bien même il semblait à bout de souffle pour continuer à tirer le meilleur de son groupe. Jonathan Clauss, ancien de la maison artésienne et lui aussi Niçois aujourd'hui, n'a "pas de conseil à (lui) donner" mais est persuadé "qu'il n'y aura pas de problème pour lui".
Selon l'international français, Franck Haise "aura des remerciements pour ce qu'il a fait à Lens". "Aujourd'hui, il a changé d'air mais ça n'empêche pas le fait qu'il a énormément apporté au Racing", souligne-t-il.
Le technicien Haise ne "cherche pas à faire 100%" de plébiscite samedi lorsqu'il foulera la pelouse de Lens, "de toute façon ça n'existe pas". Néanmoins il considère "que la grande majorité sait ce (qu'il a) fait pendant quatre ans et demi".
Y compris Will Still, "l'un des plus grands admirateurs de Franck Haise" ou le latéral du club artésien Przemyslaw Frankowski, qui conserve "beaucoup de respect pour ce coach qui est une bonne personne, intelligente, ouverte, positive", et affirme que "tous les joueurs ont évolué avec lui". Et tous ceux qui l'ont connu chez les Sang et Or auront à cœur de lui prouver.
(K.Müller--BBZ)