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Cette fois, pas de "remontada": le Real Madrid, trop fébrile défensivement, a subi mardi sa première défaite à domicile en Ligue des champions depuis avril 2022 face à l'AC Milan (3-1) au Santiago Bernabéu dans le choc de géants européens de la quatrième journée.
C'était "le match d'après" pour le Roi d'Europe et ses stars, Kylian Mbappé et Vinicius Junior.
Après la gifle reçue dans son mythique stade face au grand rival barcelonais (4-0), marquée par le manque cruel d'efficacité de l'attaquant français, pris huit fois hors-jeu.
Après, aussi, le boycott polémique de la cérémonie du Ballon d'Or, qui a échappé au Brésilien, pourtant favori.
Après, enfin, une semaine noire, avec les inondations meurtrières dans la région de Valence, qui ont provoqué une vague d'émotion - et de colère - partout en Espagne.
Mais les Merengues, qui comptaient sur cette affiche de prestige entre les deux clubs les plus titrés de l'histoire de la Ligue des champions (7 pour Milan, 15 pour le Real) pour se relancer, ont à la place confirmé tous les doutes entourant leur niveau depuis le début de saison, loin de leur impressionnant triplé (Liga, C1, Supercoupe d'Espagne) de l'an dernier bouclé avec seulement 2 défaites en 54 matches.
Dépassés face à des Milanais entreprenants et qui ont su profiter des (immenses) espaces laissés entre les lignes, les hommes de Carlo Ancelotti en comptent donc déjà trois en à peine seize rencontres disputées. Assez pour plonger le club madrilène dans la crise.
- Reijnders éteint le Bernabéu -
Après une minute de silence émouvante en hommage aux sinistrés, avec un drapeau de la communauté de Valence déployé sur toute la tribune présidentielle du Bernabéu, et un message sur les maillots des deux équipes "nous sommes tous Valence", le Real n'est jamais vraiment rentré dans la partie malgré un Kylian Mbappé remuant, qui a tenté d'entrée de combiner avec son compère d'attaque Vinicius.
Les Milanais, venus défier le géant madrilène sans complexe malgré un début de saison mitigé (7e de Serie A, et deux défaites en C1), ont a l'inverse pris les rênes de la rencontre, emmenés par un très bon Tijjani Reijnders, intenable au milieu de terrain.
Sur un corner parfaitement tiré par l'Américain Christian Pulisic, le défenseur central allemand Malick Thiaw a jeté un premier froid dans le stade (12e, 1-0), avant l'égalisation, sur un pénalty généreux de Vinicius, qui a trompé le gardien de l'équipe de France Mike Maignan d'une panenka (23e, 1-1).
Ce fut la seule fois où l'ancien portier lillois, impérial à plusieurs reprises (13e, 44e, 77e) pour mettre en échec Mbappé, son coéquipier en Bleus, a été pris à défaut, malgré un deuxième but merengue refusé pour hors-jeu (81e).
Les Italiens, auteur d'un match quasi-parfait, ont repris l'avantage juste avant la pause par l'inévitable Alvaro Morata, qui a bien suivi une frappe en pivot du Portugais Rafael Leao pour doucher son club formateur et répondre aux sifflets (39e, 2-1).
Leao, ex-Lillois également, a ensuite fait parler sa vitesse pour déposer Lucas Vazquez et servir en retrait Reijnders, serein pour plonger le Bernabéu dans un profond silence en ajustant Lunin du gauche, et couronner une prestation de haut niveau (73e, 3-1).
Les supporters merengues ont bien cru à une nouvelle "remontada", comme face à Dortmund (5-2) lors de la précédente journée, mais elle n'a cette fois pas eu lieu.
Le "Mister" Carlo Ancelotti, qui retrouvait mardi l'autre club de sa vie, a de sérieux problèmes à régler, à commencer par une défense méconnaissable (neuf buts encaissés sur ses trois derniers matches) et un manque criant d'équilibre depuis le départ à la retraite du métronome allemand Toni Kroos.
(O.Joost--BBZ)