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Jannik Sinner a gagné presque partout dans le monde, sauf devant son public en Italie: le N.1 mondial peut corriger cette anomalie lors des Masters ATP qui débutent dimanche à Turin, mais Carlos Alcaraz et Alexander Zverev veulent gâcher la fête.
Il est avant même l'édition 2024 du "tournoi des maîtres" le grand maître de l'année: avec sept titres, dont ses deux premiers sacres en Grand Chelem (Open d'Australie et US Open) et trois Masters 1000 (Miami, Cincinnati, Shanghaï), Sinner a survolé la saison.
C'est bien simple: il a rallié Turin avec plus de 10.000 points à "The Race", le classement ATP de l'année qui détermine les huit participants aux Masters, soit 3.000 points de plus que son premier poursuivant, l'Allemand Zverev, plus du double que le 4e, le Russe Daniil Medvedev.
Mais s'il a marqué l'histoire du tennis transalpin en devenant le premier Italien à trôner au sommet du classement ATP ou en mettant fin à une disette de 48 ans en Grand Chelem, Sinner a encore fait faux bond à ses compatriotes cette année.
En mai, l'ancien skieur alpin qui a grandi dans le Haut-Adige, région germanophone aux confins de l'Autriche, a dû, blessé à une hanche, faire une croix sur le Masters 1000 de Rome.
- "Pression sympa" -
Le grand roux (1,91 m) aux 17 titres ATP n'a jamais remporté de tournoi à la maison. Il y a tout juste un an pour sa deuxième participation aux Masters, il s'était incliné en finale face à Novak Djokovic 6-3, 6-3.
En l'absence du Serbe, double tenant du titre qui a déclaré forfait sur blessure, et au terme de sa fantastique saison 2024, Sinner se sait attendu par le bruyant public de l'Inalpi Arena, mais comme souvent, cela ne le perturbe pas.
"Chacun dans son boulot a de la pression. Ma pression à moi, elle est sympa, j'aime me trouver dans cette situation, car j'ai beaucoup travaillé et fait beaucoup de sacrifices pour me retrouver ici", a-t-il balayé.
"Tous les joueurs qualifiés sont incroyables, chaque match sera une bataille", a prévenu l'Italien après le tirage au sort qui lui a permis d'éviter l'Espagnol Alcaraz en phase de groupes.
A en juger par l'accueil enthousiaste que lui a réservé Turin jeudi soir pour la traditionnelle soirée de gala, Sinner va passer une semaine agréable qui lui fera oublier des moments plus douloureux vécus cette année.
- Quel avenir après 2025 ? -
Le N.1 mondial s'est retrouvé au coeur d'une tempête qui pourrait le priver de tennis en 2025 et au-delà et qui lui a valu la rancoeur de bien des joueurs.
Contrôlé positif au clostébol, un stéroïde anabolisant, en mars, il a été blanchi par l'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (Itia), avant d'être rattrapé fin septembre par l'Agence mondiale antidopage (AMA) qui a fait appel et réclame une suspension d'une à deux années.
"Ce n'est pas une situation agréable mais nous restons positifs", a-t-il assuré.
En attendant que le Tribunal arbitral du sport (TAS) statue, Sinner peut ajouter un chèque de 2,2 millions d'euros (4,9 M EUR en cas de sans-faute sur la semaine) aux 12 millions empochés cette année, sans compter les six millions reçus pour sa victoire dans le Six Kings Slam, un tournoi-exhibition en Arabie saoudite.
Alcaraz, vainqueur des deux autres titres majeurs de l'année (Roland-Garros et Wimbledon) et N.3 mondial, et Zverev, dauphin de Sinner au classement ATP qui vient de remporter le Masters 1000 de Paris, semblent être les seuls à pouvoir empêcher son sacre.
Les Masters 2024, dont le contrat avec Turin expire en 2025 et dont l'avenir sera éclairci par l'ATP quelques heures avant la finale, sont déjà historiques avant le premier coup de raquette.
Pour la première fois depuis 2001, après le forfait de Djokovic, les retraites de Roger Federer et d'Andy Murray en attendant celle à venir de Rafael Nadal, aucun membre du "Big 4" n'y participe.
(K.Lüdke--BBZ)