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"Un bon match de préparation": après avoir surclassé le Japon 52-12 sans forcer leur talent, samedi soir au Stade de France, les Bleus du XV de France sont déjà tournés vers leur prochain adversaire, la Nouvelle-Zélande, pour une opposition d'un tout autre calibre.
"Ce n'est pas sûr qu'on marque huit essais sur les matches à venir", euphémisait le sélectionneur Fabien Galthié après un match largement dominé à la pause (31-0).
"On n'est qu'au premier match de la tournée, il faut garder beaucoup d'humilité et les pieds sur terre", a prévenu, lucide, le troisième ligne des Bleus Grégory Alldritt.
Incapables de mettre à mal la défense française, les Japonais ont de leur côté trop facilement cédé face aux offensives des Tricolores, comme lors de cette combinaison en touche qui a permis à Peato Mauvaka de marquer presque sans opposition (34e).
"On sait qu'on aura moins d'opportunités en attaque" face aux Blacks, a reconnu l'ailier Louis Bielle-Biarrey, après 80 minutes pleines où il a donné en permanence le tournis à son homologue japonais Jone Naikabula.
Difficile donc pour les coéquipiers d'Antoine Dupont, qui a semblé répéter ses gammes au point de parfois tomber dans la facilité, de tirer beaucoup d'enseignements d'une telle rencontre, avant d'affronter les triples champions du monde (1987, 2011, 2015) samedi prochain.
"Ca ressemble à notre feuille de route sur le plan offensif, dans l'alternance (des attaques, NDLR) aussi", a malgré tout déclaré Galthié. Avant de prévenir: "On a eu du déchet, on n'est pas satisfait non plus de tout ce qu'on a produit".
- "Pas de temps à perdre" -
Les Bleus ont en effet perdu trop de ballons (14 au total) et commis des erreurs, comme ce premier jeu au pied contré de Dupont, qui aurait pu aboutir à un essai japonais dès l'entame du match.
Ils se sont aussi montrés relativement indisciplinés (11 pénalités contre 7 pour le Japon), particulièrement au sol, où les gratteurs français, en retard, ont été sanctionnés à plusieurs reprises.
"On ne s'est pas vu depuis un an pour certains, ou depuis le Tournoi", a relativisé le sélectionneur, tout en reconnaissant qu'"on a n'a pas de temps à perdre".
Samedi prochain, le Stade de France accueillera un tout autre adversaire. Mal en point après leur deuxième place au Rugby championship cet été, marqué par une défaite inédite à domicile contre l'Argentine, les Néo-Zélandais ont rappelé en quelques semaines qu'il ne fallait pas les prendre à la légère.
Vainqueurs faciles des mêmes Japonais (64-19) en laissant au repos leurs cadres, les finalistes du dernier Mondial, l'an passé, ont ensuite battu in extremis l'Angleterre à Twickenham (24-22).
- "Élever notre niveau" -
Portés par leur capitaine et deuxième ligne Scott Barrett, un immense Ardie Savea et leur pépite Wallace Sititi en troisième ligne, les joueurs de Scott Robertson ont ensuite nettement remporté leur bras de fer face à l'Irlande (23-13) après une lutte acharnée.
"C'est leur sixième mois de compétition", a rappelé Fabien Galthié, toujours inquiet du manque de vécu collectif de ses troupes.
"Ils ont été chahutés, ça a été compliqué pour eux, mais au final, ils gagnent à la fin, c'est la marque des grosses équipes", a souligné Alldritt.
Malgré des imprécisions dans leur jeu, les Français pourront s'appuyer sur leur agressivité défensive, jamais démentie même lorsque le score était acquis face au Japon.
Il en faudra pour faire face à la "densité physique que les Blacks sont capables d'imposer à leur adversaire", avertit Dupont. "Au delà de leurs individualités, c'est ce qui m'a marqué le plus".
"À nous d'élever notre niveau pour pouvoir répondre à la menace qui arrive", conclut le demi de mêlée et médaillé d'or olympique, toujours avide d'un nouveau défi.
(A.Lehmann--BBZ)