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Yanis Lenne, Aymeric Minne, Dylan Nahi... Ils sont en tout sept à avoir vécu en Hongrie leur première grande compétition en Bleu, avec la première déception d’une quatrième place mais aussi l’envie de voir plus loin.
D’un côté, il y a Nikola Karabatic, le vétéran de 37 ans au CV long comme le bras. Et puis de l’autre, sept novices: Aymeric Minne (24 ans), Théo Monar (20), Dylan Nahi (22), Yanis Lenne (25), Karl Konan (26), Thibaud Briet (22), et Rémi Desbonnet (29 ans) qui ont tous disputé leur première compétition avec les Bleus en Hongrie.
Après la défaite contre le Danemark (35-32 a.p), Kentin Mahé était déçu de ne pouvoir leur “mettre une médaille autour du cou”.
Au terme d’une compétition en dents de scie, cette expérience servira selon Valentin Porte “pour leur expérience et pour l’avenir en équipe de France”.
- Minne et Konan, grands gagnants ? -
Dans un groupe remanié six mois après le sacre aux Jeux olympiques de Tokyo (seuls huits joueurs en or étaient présents), la plupart des néophytes ont su parfaitement s’intégrer, malgré les incertitudes du covid et ses tests quotidiens.
L’ailier droit Yanis Lenne, n'avait jusque-là connu les grandes compétitions que depuis les tribunes, en étant sacré champion du monde symboliquement en 2017. Très prometteur durant l’Euro, il n’a pas étonné Porte, son capitaine et coéquipier de Montpellier, habitué "à le voir à ce niveau-là".
"Il a rongé son frein depuis pas mal d’années. J’espère pour lui qu’il va s’installer à ce poste pendant longtemps."
Chacun a au moins apporté son grain de sel, alors que le sélectionneur Guillaume Gille assurait avant la compétition, "l’alchimie, ce n’est pas aussi simple qu’une recette de cuisine où on met un peu de jeunes et un peu de vieux".
Thibaud Briet, encore joueur de Rouen en N3 il y a quatre ans, avait impressionné dès sa deuxième sélection en bleu face à l’Ukraine (36-23), premier but tricolore à la clé.
"Même pas peur", déclare-t-il grand sourire aux lèvres juste après sa prestation. Même pas peur non plus pour Théo Monar, jeune prodige de 20 ans dont l’entrée en lieu et place de Ludovic Fabregas face au Danemark avait été plus que solide.
Et puis certains se sont tout simplement révélés comme de grandes plus-values au milieu des cadres habituels. Remplaçant de Luka Karabatic, blessé, Karl Konan s’est inscrit comme un indispensable dans la défense tricolore. A tel point que son retour après isolement pour covid-19 avait soulagé Valentin Porte.
"Ce n’est faire offense à personne que de dire que sans lui notre défense est moins performante", louait-il après la victoire contre le Monténégro (36-27).
Aymeric Minne aussi a pris de l’ampleur pour sa première. Avec 35 buts (sur 60 tentatives), le demi-centre du "H" termine troisième meilleur buteur des Bleus. Il a été l’une des grandes satisfactions tricolores lors de la demi-finale contre la Suède, de quoi rendre "fier" Kentin Mahé.
- Briet espère revenir -
S’ils se sont souvent montrés efficaces, c’est aussi parce que jeunesse ne rime pas avec inexpérience. Tous évoluent dans des clubs français et européens de haut niveau (Nantes pour Briet, Minne et Monar, Nahi à Barcelone, Konan à Aix, Lenne à Montpellier).
Et certains connaissent déjà le goût de la victoire, avec les Bleuets. Deux titres de champions du monde en 2017 (U19) et 2019 (U21) pour Dylan Nahi, Un titre de champion d'Europe U18 (2014) et du monde U19 (2015) pour Aymeric Minne et Yanis Lenne. C’était aux côtés de Ludovic Fabregas, Dika Mem et Benoît Kounkoud entre autres. Signe d’une montée en puissance d’une génération 96-97 qui devrait prendre peu à peu les rênes.
Ils devront toutefois d’abord apprendre des défaites, et apprendre tout court, comme le répète Thibaud Briet.
"J’ai envie d’être amené à jouer à ce niveau là le plus souvent possible", avouait le Nantais dimanche.
Et en attendant de savoir lesquels parviendront peut-être à se faire une place pour les prochaines échéances, Kentin Mahé l’assure, il est "impatient de continuer à bosser avec ces mecs-là".
(P.Werner--BBZ)