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Toujours en quête d'un match-référence en équipe de France, Marcus Thuram n'a plus trop de temps à perdre et doit profiter de son passage dans son jardin de San Siro, là où il brille avec l'Inter Milan, pour faire taire les critiques face à l'Italie, dimanche en Ligue des nations.
Le contraste est saisissant entre le Thuram milanais et celui des Bleus. En Lombardie, l'attaquant est devenu en l'espace d'un an et demi l'une des pièces maîtresses des Nerazzurri et son entente avec l'Argentin Lautaro Martinez fait merveille.
Artisan du titre de champion glané à l'issue du précédent exercice avec 13 buts, il a déjà trouvé à sept reprises le chemin des filets en Serie A cette saison et a offert un succès inespéré aux siens en Ligue des champions contre Berne (1-0), le 23 octobre. Et même s'il est resté muet lors des cinq dernières journées de championnat, Thuram est un élément incontournable de l'Inter.
Son entraîneur en club ne tarit d'ailleurs pas d'éloges au sujet du joueur de 27 ans dont l'apport va bien au-delà des statistiques.
"Marcus est un garçon intelligent, un bosseur qui s'améliore jour après jour. Il est une grosse valeur ajoutée pour nous", a récemment déclaré Simone Inzaghi à propos d'un attaquant qui a aussi cette capacité si particulière de provoquer penalties et carton rouges. Un talent qu'il doit à ses premières années passées à évoluer sur un côté.
"C'est parce qu'en tant ailier, j'ai développé un sens du dribble et de la feinte. Désormais, je me retrouve dans une situation axiale et je peux faire des différences balle au pied que d'autres, qui ont fait toute leur carrière en 9, ne peuvent pas faire", a-t-il expliqué en juin au magazine France Football.
- Patience jusqu'à quand? -
Le souci c'est que, pour l'instant, ses qualités ne sautent pas aux yeux en équipe de France où le fils aîné du légendaire Lilian Thuram n'a pas réussi à s'imposer. Depuis ses débuts en bleu le 11 novembre 2020 face à la Finlande au Stade de France (défaite 2-0), l'ancien Guingampais affiche des statistiques faméliques pour un attaquant (2 buts en 28 sélections) et n'a pas chassé les doutes sur sa faculté à briller sur le plan international.
L'Euro-2024 en a été la parfaite illustration. Que ce soit dans l'axe ou à gauche, histoire de laisser le champ libre à Kylian Mbappé devant, Thuram a été en grande difficulté techniquement, finissant par être éjecté du onze de départ en quarts et en demi-finales.
"Il est très efficace avec son club dans un système bien particulier (à deux attaquants, ndlr) et il a des étapes à franchir, a affirmé le sélectionneur Didier Deschamps en octobre. Quand des joueurs arrivent, on ne peut pas les propulser ni les condamner. Pour les joueurs offensifs, le gap est un peu plus élevé, il y a l'obligation d'être décisif. Cela demande une confiance et une tranquillité qui amènent à faire le geste le plus juste possible."
"Marcus a eu plusieurs occasions avec nous qui ne se sont pas concrétisées par des buts. Mais il a d'autres qualités aussi, il peut jouer à plusieurs postes. Potentiellement, ce qu'il est capable de faire est très intéressant mais le matérialiser sur le plan international, ça demande du temps", avait ajouté le technicien français.
Ibrahima Konaté est du même avis et réclame un peu de patience au sujet de Thuram.
"Il fait énormément de bien à l'Inter. En équipe de France, il est certes moins efficace mais ça va venir. On ne s'inquiète pas du tout pour ça. Il ne lui manque rien du tout, ça va venir petit à petit", a dit le défenseur de Liverpool samedi. Reste à savoir jusqu'à quand Deschamps est prêt à attendre l'éclosion en équipe de France de Marcus Thuram.
(Y.Berger--BBZ)