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Trois jours après s'être séparée de son entraîneur Sasa Obradovic, l'AS Monaco Basket, qui reçoit jeudi l'Asvel en Euroligue, est confrontée à plusieurs chantiers pour relancer sa saison.
. Retrouver du caractère
Après la défaite dimanche à domicile face au Mans (86-74) qui a scellé son sort, Obradovic a pesté sur le manque d'implication défensive de son équipe, matérialisé par ces 47 rebonds laissés au MSB. Ce n'était pas une première à Gaston-Médecin: il avait évoqué pour "la première fois de sa carrière, sa honte comme entraîneur" après la défaite le 12 novembre contre l'Étoile Rouge Belgrade (98-90).
"Son départ est censé nous faire un électrochoc. Je pense que ça l'a fait. On verra si on affiche un autre visage", a expliqué Matthew Strazel, meneur d'une équipe qui avait en partie bâti ses succès passés sur son état d'esprit et sa défense. Mais le départ de Yakuba Ouattara et John Brown III cet été se font encore ressentir.
"Notre objectif immédiat est de montrer une mentalité de combat sur le terrain et tout donner", a insisté pour sa part le directeur général, Oleksiy Yefimov, dans un échange avec différents médias, dont l'AFP.
. Retrouver un collectif impliqué
Loin d'être soudé, le collectif monégasque compte d'importants blessés, dont Nick Calathes. Touché à un genou, l'une des recrues phares de l'intersaison devait revenir fin octobre mais il est encore loin de retrouver les terrain et est même reparti se soigner en Grèce.
Autre grand nom arrivé cet été, le Turc Furkan Korkmaz, 27 ans, est hors de forme et encore blessé après sept ans passé aux Sixers de Philadelphie. Son bilan: 14 minutes contre Milan, cinq à Istanbul. Soit pire que Kemba Walker qui, l'an passé, avait disputé sept des dix premières journées (11 minutes/match).
"Soyons honnêtes, nous partageons tous la responsabilité, reconnaît d'ailleurs Yefimov. Qu'il s'agisse de la direction, moi en premier, ou des joueurs. Sasa n'est pas le seul à blâmer."
Yefimov attend désormais "une volonté de sacrifice, un soutien des coéquipiers, un meilleur langage corporel et une réelle détermination" des "qualités non négociables".
Message entendu par Strazel: "Il faut changer l'attitude, l'approche des matches, notre état d'esprit, précise-t-il. Au moins donner de l'énergie, montrer qu'on se bat."
. Trouver l'entraîneur qui convient
En limogeant Obradovic, le président Aleksej Fedoricsev, par ailleurs enlisé dans des affaires judiciaires en Ukraine et en Italie, a pris un risque. Mais pour Yefimov, c'était "le seul moyen de faire bouger les choses et de reconstruire les habitudes nécessaires pour rivaliser avec l'élite".
Pour lui, "la cohérence et la stabilité ont été au cœur de l'identité" monégasque avec Obradovic, mais "ce n'était plus le cas". "Nous avons pris des habitudes inquiétantes sans avoir le rythme d'un prétendant au titre. Cette incohérence a rendu la décision inévitable", soutient Yefimov.
Même si Manuchar Markoishvili, 38 ans, est un intérimaire ambitieux, Yefimov doit désormais trouver un homme capable de conquérir l'Europe et de séduire Mike James, sous contrat jusqu'en 2027.
"À long terme, notre objectif est de recruter un stratège doté de l'état d'esprit et de la vision nécessaires pour mener l'équipe au sommet", indique Yefimov, "aux premiers stades des discussions avec les candidats potentiels".
Parmi eux, se trouve Vassilis Spanoulis. A 42 ans, le sélectionneur de la Grèce sort de deux saisons réussies au Peristeri Athènes. Retiré des parquets depuis 2021, il connaît parfaitement Calathes et Georgios Papagiannis (autre Grec recruté cet été) et a le respect de James.
Les noms de l'Italien Sergio Scariolo (ex-coach de l'Espagne et de la Virtus Bologne), et de l'Espagnol Xavier Pascual, en poste au Zenit St-Petersbourg et qui a coaché James au Panathinaïkos, sont également cités.
(K.Lüdke--BBZ)