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"Il y a trois semaines je redécouvrais Seb!", lançait dimanche l'ailière Chloé Valentini, après la victoire contre la Suède. Les Bleues, et leur sélectionneur Sébastien Gardillou lui-même, ont appris à appréhender ce costume encore neuf, avec lequel l'ancien adjoint va vivre un dernier carré à l'Euro de handball.
La qualification en poche, Estelle Nze Minko ne cachait pas sa joie pour le staff tricolore avec cette cinquième demi-finale consécutive sur la scène européenne.
"Cela valide leur projet (...) on est dans la continuité mais il y a aussi beaucoup de choses nouvelles", s'est satisfait la capitaine, quand sa coéquipière Tamara Horacek soulignait "le beau travail accompli malgré le peu de temps passé ensemble".
Trois mois après sa nomination, et après huit années passées aux côtés de l'emblématique Olivier Krumbholz, Sébastien Gardillou a visiblement pris ses marques. Avant la compétition, Estelle Nze Minko assurait qu'il "ne change pas, c'est juste ses responsabilités qui évoluent".
"Avant on le voyait comme celui chez qui on pouvait se réfugier un peu, demander des conseils car il avait du recul pendant le match", raconte à l'AFP Hatadou Sako.
Désormais, "il a un autre rôle, qui est aussi celui de faire des choix, de décider, d'évaluer", poursuit la gardienne, "mais le bon point dans le fait d'être passé adjoint est qu'on garde cette proximité avec lui".
- "Un peu de temps à réaliser" -
En équipe de France depuis 2017, Orlane Kanor a "pris un peu de temps à réaliser" que le statut avait changé, heureuse à l'occasion de le "retrouver comme entraîneur", comme lors de cette séance en petit groupe il y a quelques jours.
"On était quatre, il nous a entraînées et je me suis dit +il m'a manqué!+ ! en plus quand je vois les situations qu'il imagine, il est archi fort", en sourit l'arrière gauche de 27 ans qui perçoit chez son sélectionneur "cette même sérénité" qu'auparavant.
Aussi sérieux que capable d'effectuer des pas de danse à l'entraînement, le principal interessé, entouré de ses adjoints David Burguin et Amandine Leynaud, continue aussi à apprendre: "J'espère que je progresse!".
"Je peux le faire encore. Dans les associations de joueuses, dans ma communication avec elles où le staff, dans la charge de travail...", énumère l'ancien entraîneur de Metz et Nice.
"Je fais un métier qui n'est pas le mien au départ", poursuit Sébastien Gardillou, "J'avais la tête dans un ordinateur, à faire du découpage, de l'analyse" pour désormais "faire du relationnel, j'apprends à travailler avec les gens".
- Collaboration -
D'ailleurs "C'est tellement plaisant de travailler avec elles" disait-il au sujet des Bleues après la victoire contre la Hongrie mardi, "moi je les accompagne".
En effet, Gardillou prône l'appropriation du projet de jeu, en les faisant "travailler énormément en groupes sur des thématiques identifiées".
"Par exemple ce sera la montée de balle de la Hongrie, la relation pivots de la Hongrie", complète Orlane Kanor "on en discute entre nous, on fait un rapport à Seb (...) et on crée le projet qu'on veut mener".
Une forme de collaboration également abordée par Pauletta Foppa, "dans les réunions vidéo, les propositions viennent plus de nous, et il valide toujours! Donc on a juste à ne pas se tromper sur le terrain", dit la pivot.
Sébastien Gardillou voit dans cette autonomie, "la continuité d'Olivier, par rapport à ce que j'ai appris à ses côtés (...) ce que j'essaye de faire est libérer la parole".
Le travail porte pour le moment ses fruits et Chloé Valentini n'a "pas envie qu'on s'arrête là, j'ai la sensation qu'on progresse encore et qu'on peut aller loin".
En atterrissant en Autriche mercredi, son sélectionneur, friand de "boules Mozart", ne se fera pas prier pour déguster ces friandises au chocolat.
"Mais je ne les mangerai pas pareil, et je vais à Vienne avec mon équipe". Son équipe qu'il espère désormais amener plus haut.
(B.Hartmann--BBZ)