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Après une année 2024 achevée à la 9e place du classement mondial, l'Australien Alex De Minaur entame sa saison samedi à Sydney et veut se rapprocher "autant que possible" du top 5 en 2025, a-t-il affirmé dans un entretien à l'AFP.
A l'aube des premiers tournois de la saison, qui culmineront avec l'Open d'Australie (12-26 janvier), "je ne suis jamais satisfait" et "ma faim de m'améliorer est mon carburant quotidien", a-t-il expliqué dans cette interview réalisée début décembre à Londres.
Question: Trois quarts de finale en Grand Chelem, deux titres et le top 10... Comment expliquez-vous votre succès en 2024?
Réponse: "Je pense que ma vie entière et toute ma carrière se sont construites à petits pas. Le succès n'arrive pas d'un seul coup, ça demande beaucoup de travail. J'essaie constamment d'analyser mon jeu et de changer tel ou tel détail pour devenir la meilleure version de moi-même. En 2024, j'ai sans doute fait le plus grand pas (de sa carrière, NDLR) en intégrant le top 10. C'était un des objectifs de ma vie. Mais, si je suis réaliste, ce n'est pas un si grand pas par rapport au moment où j'étais 12e!" (en 2023, ndlr)
Q: Sur quels aspects de votre jeu avez-vous travaillé en vue de 2025?
R: "Rien de spectaculaire. Je me suis concentré sur l'amélioration de mon service, pour essayer de gagner un peu plus de points +gratuits+. J'ai clairement amélioré la vitesse de mes services, maintenant je dois essayer de gagner en précision (...). Et bien sûr, en dehors du court, j'essaie de me muscler et de devenir un peu plus costaud (...) pour être plus compétitif contre les meilleurs."
Q: Vous n'avez d'ailleurs jamais réussi à battre ni Carlos Alcaraz (3e) ni Jannik Sinner (1er)
R: "Carlos, je ne l'ai affronté que deux fois: la première (à Barcelone en 2022), j'ai eu des balles de match et la seconde (au Queen's en 2023), j'ai un peu laissé la partie m'échapper, mais c'était un bon match. Jannik, en revanche, ça a été beaucoup plus difficile pour moi (9-0 pour l'Italien, ndlr), comme pour nombre d'autres joueurs en 2024. Ceci étant dit, je ne veux pas m'en satisfaire. Mon but est d'essayer de battre ces deux-là."
Q: Quels sont vos objectifs pour 2025?
R: "Je ne suis pas du genre à me fixer des objectifs gravés dans le marbre. J'espère simplement commencer la saison en pleine forme et retrouver l'élan que j'avais au début de la saison dernière. Mais idéalement, l'objectif est de me rapprocher autant que je le peux du top 5".
Q: Avez-vous coché des tournois en particulier?
R: "Le but est évidemment de bien jouer lors des grands tournois. Si je veux améliorer mon classement, c'est là que je peux gagner des points. Donc l'objectif est d'aller loin en Grand Chelem et en Masters 1000."
Q: Le fait d'entamer la tournée australienne comme meilleur joueur local vous met-il davantage de pression?
R: "Je n'ai jamais considéré ça comme une pression supplémentaire, c'est plutôt une motivation supplémentaire. Jouer en Australie, pour moi, c'est stimulant. Quand je vais sur le court, je sais que le public va me soutenir du premier au dernier point."
Q: Chez les hommes, aucun Australien n'a remporté de Grand Chelem depuis le succès de Lleyton Hewitt à Wimbledon en 2002 et l'Australie n'a plus soulevé la Coupe Davis depuis 2003. Comment l'expliquez-vous?
R: "On a connu une période un peu creuse mais ces trois-quatre dernières années, on a prouvé qu'on était un pays qui compte. On a neuf joueurs dans le top 100, ce n'est pas mal de truster presque 10% du top 100! En Coupe Davis, on a fait deux finales consécutives (2022-2023) puis une demi-finale, on n'est plus très loin. La seule chose qui manque est sans doute un Grand Chelem mais c'est une des choses les plus difficiles à accomplir dans ce sport. Le tennis australien évolue clairement dans la bonne direction. Je pense qu'on décrochera le titre en Coupe Davis sans trop tarder et j'espère un en Grand Chelem."
Propos recueillis par Damien GAUDISSART
(L.Kaufmann--BBZ)