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En revenant de maternité en 2020, Anaïs Chevalier-Bouchet n'avait qu'une idée en tête: réussir les Jeux olympiques de Pékin. Avec deux médailles en deux courses, la Française, vice-championne olympique de l'individuel lundi après avoir terminé 2e du relais mixte samedi, ne pouvait rêver d'un scénario plus idyllique sur le site de Zhangjiakou.
. Souvent placée
Régulière mais sans coups d'éclat: tel pourrait être le résumé du parcours d'Anaïs Chevalier-Bouchet jusqu'à son podium olympique en solo. Depuis ses débuts en Coupe du monde en 2013/14 rapidement suivis par une première participation aux Jeux de Sotchi, l'Iséroise (28 ans) collectionne les accessits (17 podiums) mais ne comptabilise qu'un seul succès.
Tireuse hors-pair, elle a souvent manqué de constance sur le plan physique. Avant ces Jeux, ses principaux faits d'armes étaient les deux médailles décrochées aux Mondiaux de Pokljuka en 2021 (argent en sprint, bronze en poursuite) et le bronze olympique en relais à Pyeongchang en 2018.
Cette saison, elle a de nouveau connu une trajectoire en dents de scie, marquée par trois podiums. Mais en gardant toujours l'oeil rivé sur les JO, son obsession. Des montagnes russes qui l'ont suivie en Chine, puisqu'elle était un peu passée à côté de son passage en relais mixte, avant de briller deux jours plus tard.
. Une impasse salutaire
Pour se requinquer en vue du grand rendez-vous olympique, la Française a eu la bonne idée de renoncer à deux épreuves de Coupe du monde (individuel, relais) à Anterselva, à deux semaines de l'échéance. Une coupure qui lui a permis de recharger les batteries et d'arriver en Chine avec plus de fraîcheur. Ses excellents résultats aux JO ne peuvent que la conforter dans son choix.
. Une pause pour accoucher
La Française n'a pas hésité à interrompre le fil de sa carrière pour donner naissance à sa fille. Elle a ainsi renoncé à toute la saison 2019-2020. Mais après un an et demi d'absence du circuit, elle est revenue sur la scène avec une approche totalement renouvelée du biathlon.
"L'âge, l'expérience, la maternité m'ont beaucoup changée, avait-elle déclaré lors de ses retrouvailles avec l'équipe de France. Mon statut aussi a changé. Je suis plus attendue et j'en attends plus également. Mon corps a changé aussi, physiquement j'ai passé un cap. Je suis fière de faire partie des sportives qui arrivent à concilier maternité et vie de sportive de haut niveau".
"On n'est pas nombreuses et je suis admirative de celles qui le font. Être considérée comme une maman, ça me va bien. C'est une belle image et si je peux donner des envies à d'autres, c'est chouette. C'est beau de pouvoir faire les deux et de revenir à un niveau encore plus élevé que celui que j'avais avant, c'est hyper gratifiant", avait-elle ajouté.
. Pépins physiques
En 2015, une vilaine blessure au dos l'éloigne du monde du biathlon pendant quelques mois. "Je n'arrivais même plus à me baisser, se souvient-elle. Cela m'a coûté autant physiquement que mentalement." A l'été 2017, elle est renversée par une voiture à vélo au cours d'un stage avec l'équipe de France. Résultat: fracture de la clavicule et dans la foulée une saison très compliquée sur le plan individuel, sauvée par la médaille de bronze du relais ramenée de Pyeongchang.
. Une soeur chez les Bleues
Plus petite biathlète du groupe France par la taille (1,62 m), Anaïs Chevalier-Bouchet a touché à de nombreuses disciplines (VTT, athlétisme, handball et même rugby) avant de se consacrer pleinement au biathlon à 15 ans. Ce sport est d'ailleurs une affaire de famille chez les Chevalier puisque Chloé, la petite soeur d'Anaïs, est également du voyage à Pékin. A 26 ans, elle fait partie, avec Paula Botet, des deux remplaçantes tricolores.
(F.Schuster--BBZ)