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Richard Jouve et Lucas Chanavat, conscrits inséparables en équipe de France de ski de fond, partagent la réussite au plus haut niveau, un professionnalisme extrême, et l'ambition réaliste d'une médaille olympique en sprint individuel mardi à Zhangjiakou.
Richard Jouve, 27 ans, spécialité: sprint. Quatorze podiums en Coupe du monde. Lucas Chanavat, 27 ans, spécialité: sprint. Quatorze podiums en Coupe du monde.
Les deux skieurs, qui ont terminé à la première (Chanavat) et quatrième place (Jouve) des qualifications du sprint mardi, sont les indissociables visages de la réussite de l'équipe de France de ski de fond. Cet hiver, ils enchaînent les top 3 et sont même montés ensemble sur le podium du sprint libre de Lenzerheide (Suisse) fin décembre (Jouve 2e, Chanavat 3e).
"On a une relation très saine avec Lucas, le même âge, le même parcours en arrivant chez les jeunes à la fédération en même temps, des bons résultats en même temps. Cette trajectoire similaire fait que l'on est hyper complices", explique Richard Jouve à l'AFP.
D'une rigueur sans faille, le duo impressionne les camarades des plus longues distances, à l'approche légèrement plus bohème.
"Le ski est mon métier à 100%, sur les pistes et en dehors avec la nutrition, la récupération. Je fais attention à tout. J'essaie des choses sans arrêt. Je discute avec les coachs, je regarde ce que font les autres skieurs, les autres sports", indique Jouve.
"J'optimise tout au quotidien depuis longtemps", assène Chanavat. "A cause du Covid je n'ai vu personne depuis novembre à part ma copine qui télé-travaille chez moi et ne voit personne non plus. J'ai vu ma famille seulement en extérieur et masqués. Avec mes nièces qui sont toutes jeunes, c'est dur de leur expliquer, mais on sait que les enjeux sont plus importants".
- "Trop tendres" -
Leur amitié permet d'apprécier les mois entiers passés ensemble loin de la maison. Mais elle peut les desservir dans cette discipline où il faut savoir jouer des coudes pour s'imposer (des courses nerveuses à six sur un parcours d'environ 1 km).
"C'est dur de courir ensemble, on est tellement proches qu'on arrive pas à se faire des crasses, on essaie de ne pas se gêner, on ne va pas oser fermer la porte dans un virage", admet Jouve. "Lors des quarts de finale on se place toujours dans des tableaux différents" (les meilleurs des qualifications choisissent leur quart).
"Parfois il peut nous manquer cette agressivité, on a déjà raté des courses pour avoir été trop tendres entre nous. Ça peut nous rendre passifs, et on se fait déborder", poursuit Jouve.
Mardi, ils pourraient être amenés à se battre pour la même médaille sur le sprint skate, leur format préféré, et font partie des favoris au podium derrière le Norvégien Johannes Hoesflot Klaebo, souvent intouchable.
Jouve chasse une deuxième médaille olympique après le bronze du sprint par équipes en 2018 décroché à Pyeongchang avec Maurice Manificat. En pleine forme, "Momo" avait été préféré à la dernière minute à Chanavat.
"Ça devait être moi jusqu'à la veille de la course. J'avais préparé les Jeux pour cette course. Ensuite ça n'a pas été une période facile. J'ai fait un bon travail dessus, après une longue période à encaisser, ça a sans doute aidé à me renforcer en tant qu'athlète", raconte Chanavat.
Cette fois, les deux compères semblent indiscutables pour le sprint par équipes qui aura lieu le mercredi 16 février, en style classique.
Ils rêvent de monter ensemble sur le podium. Pour la deuxième fois des Jeux après un premier partage mardi?
(L.Kaufmann--BBZ)