AEX
3.2500
Son "Joker" enfin en main, la Serbie lorgne l'or à l'Eurobasket-2022 avec sa superstar NBA Nikola Jokic, absent lors de l'argent il y a cinq ans et rare en sélection.
Collectionneur de records, entre celui du plus gros contrat de la ligue (264 millions d'euros sur cinq ans) et celui du premier joueur à boucler une saison NBA à plus de 2.000 pts, 1.000 rebonds et 500 passes, Nikola Jokic ne dispute que son premier Euro.
Trois ans que le pivot des Denver Nuggets (27 ans) n'avait plus enfilé maillot de la sélection. Depuis le Mondial-2019, quand sa "Srbija" avait cédé face à l'Argentine (97-87) en quart de finale. Entretemps, le pivot des Denver Nuggets a été désigné deux fois MVP de la saison régulière de NBA (2021, 2022).
L'an passé au tournoi de qualification olympique, sans son homme fort (près de 130 kg pour 2,11 m) mis au repos, la Serbie avait été terrassée chez elle à Belgrade par l'Italie.
Cette élimination, privant de voyage au Japon les vice-champions olympiques en titre (avec Jokic en 2016), avait alors coûté sa place à l'ex-sélectionneur serbe.
Cette fois avec son principal atout, la Serbie est lancée quatre à quatre dans cet Euro et a la première place du groupe D à portée de bras, un cinquième succès contre la Pologne jeudi (21h00), lui offrira le huitième de finale le plus accessible dimanche.
- Une légende sur le banc -
Une phase de groupes aux allures de formalité, à en croire l'intérieur Nikola Kalinic. "Tout ça n'est qu'une préparation pour la phase finale à Berlin et les matches cruciaux", a livré le joueur de l'Etoile rouge Belgrade après la démonstration contre la Finlande (100-70) lundi.
Avec leur autre festival d'entrée contre les Pays-Bas (100-76), la Serbie est la seule équipe avec deux matches à 100 points après quatre journées. Et Jokic n'y est pas étranger: meilleur marqueur (19,8 pts de moyenne) et rebondeur (10,5) serbe, il affiche aussi la meilleure évaluation (31,5). De quoi permettre enfin aux "Aigles" de voler vers l'or ?
Pour ça, la Serbie a rappelé une légende sur son banc: Svetislav Pesić, 73 ans, dernier sélectionneur titré. Celui qui a déjà mené sur le toit de l'Europe (2001) et du monde (2002) l'équipe de Serbie-et-Monténégro (alors encore officiellement nommée Yougoslavie) menée par Vlade Divac et Dejan Bodiroga.
- "Il rend les autres meilleurs" -
"Il n'est pas possible de finir premiers de ce groupe et de jouer un bon basket à Berlin, seulement avec Nikola Jokic", a expliqué le fauconnier des Aigles après le succès contre Israël mardi.
"Jokic connaît son rôle. Il aime rendre les autres meilleurs parce qu'il sait que pour gagner quelque chose, il faut attaquer comme défendre en équipe."
Malgré l'absence de l'extérieur d'Atlanta Bogdan Bogdanovic, opéré d'un genou au début de l'été et de la blessure mardi de l'arrière du Panathinaïkos Nemanja Nedovic, Jokic reste bien entouré, d'une ossature de joueurs d'Euroligue.
Avec en meneur, tout simplement le meilleur marqueur de C1 (18,2 pts de moyenne) Vasilije Micic, sacré avec l'Efes Istanbul.
Renfort bienvenu car le tableau de la phase finale promet un choc en demi-finale face à la Grèce de son prédécesseur, Giannis Antetokounmpo, double MVP 2019 et 2020.
Face au "Greek Freak" défendant sur lui, le "Joker" avait sécurisé la victoire serbe juste avant l'Euro d'un tir en coin en se retournant, en déséquilibre et au buzzer en fin de possession.
Comme si la Serbie avait en main une carte joker à trois points.
(H.Schneide--BBZ)