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Une Coupe de France inattendue et revoilà Nantes dans le grand bain: 18 ans après leur dernier match européen, les Canaris reçoivent l'Olympiakos jeudi (21H00) en Ligue Europa avec un statut de petit Poucet ambitieux.
La toute dernière fois, c'était en août 2004, avec une victoire 2-1 en demi-finale retour de Coupe Intertoto, insuffisante pour l'emporter face aux Tchèques du Slovan Liberec.
Et pour les grandes affiches, il faut remonter à la saison 2001-2002, celle d'après le dernier sacre en championnat: Nantes avait fini en tête de son groupe à l'automne devant Galatasaray, le PSV Eindhoven et la Lazio Rome, avant de sombrer lors d'une 2e phase de groupe entre novembre et mars, derrière Manchester United, le Bayern Munich et Boavista.
Depuis le club a plus souvent fleurté avec la relégation, y compris avec une équipe assez similaire à l'actuelle il y a à peine plus d'un an, qu'avec les places européennes.
Pour ce grand retour, le club comme les supporters ont été un peu déçus du tirage au sort: plutôt que le choc espéré avec un cador comme Arsenal, Manchester United ou l'AS Rome, les Canaris vont se frotter à l'Olympiakos, Fribourg et Qarabag.
- "Un coup à jouer" -
Ce qui explique peut-être pourquoi le stade sera bien garni mais pas forcément à guichets fermés, alors que tout avait été très vite vendu pour la réception du PSG samedi.
L'entraîneur Antoine Kombouaré a vu dans ce tirage une ouverture, la possibilité pour "le petit Poucet" nantais de tirer son épingle du jeu.
"Il y a un coup à jouer", insiste-t-il.
Mais pas besoin de cador pour que la tâche s'annonce rude: Fribourg est actuellement leader de Bundesliga après 5 journées, tandis que l'Olympiakos et Qarabag sont de grands habitués des coupes d'Europe, et même souvent dans la catégorie supérieure pour les Grecs.
Cet été, l'Olympiakos a raté la marche, sonné par une défaite 4-0 à domicile face au Maccabi Haïfa au 2e tour de qualification pour la Ligue des champions. Mais l'entraîneur Carlos Corberan a clairement affiché l'objectif de 1re place du groupe, et il dispose d'un effectif autrement plus expérimenté que les Nantais.
Ainsi, les 24 Canaris engagés totalisent 160 matches européens, un niveau dont le milieu de l'Olympiakos Matthieu Valbuena s'approche à lui tout seul (129).
- "On a tellement envie..." -
"J'ai vu passer une statistique qui m'a fait un peu peur: depuis que le FC Nantes ne joue plus de coupe d'Europe, (l'Olympiakos) a disputé 194 matches européens, ce qui est monstrueux...", raconte Kombouaré.
"On va compenser ça avec beaucoup d'engagement, de la volonté, du courage mais aussi une organisation bien forte. On a tellement envie de le gagner ce match", assure-t-il.
Pour sa première campagne européenne, Waldemar Kita, qui avait racheté en 2007 un FC Nantes tout juste relégué en Ligue 2, avait promis de sortir le chéquier pour assurer un recrutement à la hauteur.
Mais entre les joueurs trop chers, ceux qui n'étaient pas intéressés et ceux dont Kombouaré n'a pas voulu, le groupe semble peu armé pour le marathon de matches qui s'annonce jusqu'à mi-novembre.
Certes, Alban Lafont, Moses Simon et Ludovic Blas sont restés, et les quatre recrues de l'été sont prometteuses, à commencer par l'Egyptien Mostafa Mohamed, mais l'équipe risque de manquer de profondeur de banc, surtout en cas de blessure. Et clin d'oeil du destin, les Canaris se retrouveront jeudi face à l'attaquant sud-coréen Hwang Ui-Jo, que Kombouaré souhaitait ardemment faire venir à Nantes cet été.
(U.Gruber--BBZ)