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Après seulement un quart de saison, déjà la valse des entraîneurs: Brest, dernier de Ligue 1, a limogé mardi Michel Der Zakarian et Auxerre a démis Jean-Marc Furlan, coupable d'un doigt d'honneur, après l'éviction dimanche de Peter Bosz, remplacé par Laurent Blanc à Lyon.
Jusqu'à la 10e journée de L1 le week-end dernier, les présidents de club avaient montré une certaine patience envers leurs entraîneurs.
Mais dans une saison atypique, entrecoupée en novembre-décembre d'une longue trêve réservée à la Coupe du monde, puis sanctionnée en fin de saison par quatre descentes en L2 au lieu de trois (pour réduire l'élite à 18 clubs), la tentation de l'électrochoc est de plus en plus grande...
Illustration mardi avec Der Zakarian, victime de ses mauvais résultats, comme Bosz avant lui, au point que son successeur à l'OL, Laurent Blanc, a décrété lundi l'"urgence" de prendre des points jusqu'à la trêve mi-novembre.
Quant à Furlan, il paie peut-être autant son coup de sang dimanche à Clermont que son début de saison poussif avec Auxerre (16e)...
- Der Zakarian, la défaite de trop -
A Brest, après des rumeurs insistantes, le couperet est tombé mardi avec la mise à pied de Michel Der Zakarian, en poste depuis juin 2021 et auteur d'une première saison encourageante (11e de L1).
"L'intérim sera assuré cette semaine par le staff toujours en place (Julien Lachuer et Yvan Bourgis) et Bruno Grougi", actuel entraîneur de l'équipe réserve, qui évolue en National 3, a fait savoir le Stade brestois.
Der Zakarian, 59 ans, a été démis au surlendemain d'une nouvelle défaite, cette fois contre Lorient (2-1), le sixième revers en dix matches pour un club lanterne rouge (6 pts seulement).
A l'issue de cette nouvelle défaite, l'ex-joueur et entraîneur du FC Nantes avait laissé filtrer son profond agacement. "Moi, je suis exigeant, après, si on ne veut pas de l'exigence, si on pense que je ne fais pas bien progresser les joueurs, qu'on me change", avait-il asséné.
Cette saison, le mois d'août a été encourageant, avec un très bon nul (1-1) contre Marseille, jusqu'à la claque (7-0) subie contre Montpellier et d'autres contre-performances, comme une défaite 1-0 à domicile contre Ajaccio et celle de dimanche dans le derby face aux Merlus.
A charge pour Bruno Grougi, ancien meneur de jeu adoré du public brestois, de tenter de redresser la barre dimanche contre Nantes, autre club mal-classé...
- Furlan, mauvais geste et conséquences -
A Auxerre, l'histoire de Jean-Marc Furlan était belle mais elle s'achève en queue de poisson: mis à pied en vue d'un licenciement, l'entraîneur auxerrois va quitter par la petite porte, près de trois ans et demi après son arrivée, le club bourguignon qu'il a contribué à faire remonter dans l'élite après dix ans de purgatoire.
Le doigt d'honneur adressé dimanche au public clermontois lors de la défaite 2-1 de l'AJA, qui lui a valu une exclusion, a été fatal au technicien.
"Je suis mis à pied dix jours parce qu'on me reproche le doigt d'honneur - je le regrette profondément - que j'ai fait à Clermont-Ferrand, et on me met à pied dix jours mais je pense que c'est tout simplement quand même un licenciement de la part de ma direction", a déclaré Furlan sur La chaîne L'Equipe.
Dès lundi, l'AJ Auxerre s'était fendue d'un communiqué pour présenter des excuses auprès du public clermontois et des supporters auxerrois, fustigeant "une attitude déplacée".
Furlan, âgé de 64 ans, s'est forgé une réputation de spécialiste des accessions en Ligue 1, une performance réussie avec l'AJA la saison dernière mais aussi par trois fois avec Troyes (2005, 2012, 2015) et une fois avec Brest (2019).
Son adjoint, Michel Padovani va désormais assurer l'intérim jusqu'à la nomination d'un nouvel entraîneur, le nom de Sabri Lamouchi, ancien joueur du club, étant évoqué comme celui de David Carré, entraîneur de la réserve.
Et le temps presse aussi pour Auxerre (16e, 8 points), qui reste sur cinq défaites sur les six dernières journées avant d'affronter Nice dimanche.
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(U.Gruber--BBZ)