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Arrivée avec beaucoup d'ambition, l'équipe de France a démarré les Mondiaux de cyclisme sur piste à l'envers avec l'élimination précoce des équipes de vitesse et de poursuite, mercredi soir à Saint-Quentin-en-Yvelines.
Il y a un an à Roubaix, Timmy Gillion, Sébastien Vigier et Rayan Helal avaient ouvert les Championnats du monde avec une belle médaille d'argent en vitesse par équipes. Ils voulaient faire au moins aussi bien cette année sur une piste où se déroulera dans moins de deux ans l'objectif de leur vie: les JO-2024 de Paris.
Les poursuiteurs français avaient également terminé en argent en 2021 et cultivaient eux aussi de grosses ambitions, à l'image de toute l'équipe, après des Championnats d'Europe réussis en août avec quinze médailles, dont six en or.
Mais rien ne s'est passé comme prévu pour les deux collectifs tricolores.
Après des qualifications maîtrisées, le trio de la vitesse a buté dès les quarts de finale face à l'Allemagne dans un duel frustrant et biaisé par le faux départ du démarreur allemand.
Lorsque celui-ci a calé, Timmy Gillion, parti en tête pour les Bleus, n'a pas entendu le coup de feu interrompant la course. Il a continué à fournir un gros effort, presque sur un demi-tour de piste, avant de décélérer.
Autant d'énergie gaspillée que les Français ont payé cher au deuxième départ.
"Ça change la donne. J'ai été démarreur, ça m'est moi-même arrivé de ne pas entendre le coup de pétard et quand il faut repartir rapidement derrière c'est quasiment course perdue", a commenté Grégory Baugé, quadruple champion du monde devenu entraîneur national du sprint.
- "Un goût amer" -
L'Allemagne a finalement terminé quatrième, perdant la médaille de bronze face aux Britanniques. En finale, l'Australie a créé une petite sensation en dominant les Pays-Bas, maîtres incontestés du sprint et quadruples tenants du titre.
Quelques minutes plus tard, les poursuiteurs français se sont, eux, complètement désagrégés dans leur duel face à l'Italie de Filippo Ganna, nouveau détenteur du record de l'heure. D'autant que Benjamin Thomas, qui a beaucoup enchaîné ces dernières semaines, a souffert de vertiges mercredi matin et n'était pas au top.
"Ca montre qu'il y a encore du boulot. Ca fait mal, on attendait autre chose, mais c'est peut-être un coup de pied au cul qui va faire du bien pour la suite. Il faut retourner au travail", a réagi l'entraîneur de l'endurance Steven Henry.
Reste que ces deux revers constituent un vrai coup de massue, alors que le président de la Fédération française de cyclisme (FFC) Michel Callot a encore rappelé après la cérémonie d'ouverture qu'il attendait "des résultats et qu'on commence à afficher la couleur, en particulier dans les disciplines olympiques" en vue de 2024.
"Cette première journée laisse un goût amer. On espérait forcément mieux. Ce sont les Championnats du monde, on est chez nous, il y avait leur famille, le public français. On est déçus", a résumé Grégory Baugé.
Il a en revanche apprécié la performance des Françaises qui ont échoué au même stade de la compétition que les hommes en vitesse par équipes, mais en battant leur propre record, face à une concurrence redoutable. Notamment celle de l'Allemagne qui a amélioré son propre record du monde à deux reprises pour gagner son troisième titre consécutif.
La première médaille d'or de ces Mondiaux a été décernée à l'Italienne Martina Fidanza qui a conservé son titre sur le scratch dames, une discipline qui ne figure pas au programme olympique.
(U.Gruber--BBZ)