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Il doit rassurer sur la "résilience" des banques américaines pour éviter que la panique ne gagne toute la finance mondiale: Joe Biden s'exprime à 13h00 GMT lundi sur les turbulences suscitées par l'écroulement d'une banque californienne, SVB.
Le président américain parlera du "maintien d'un système bancaire résilient" et de la nécessité de "protéger la reprise économique historique des Etats-Unis", selon la Maison Blanche.
Le démocrate de 80 ans, qui assure régulièrement vouloir tenir tête au monde de la finance et des grandes entreprises, sera aussi soucieux de montrer qu'il n'est pas question de renflouer le secteur bancaire sans contrepartie.
Sur Twitter dimanche, il avait promis de faire "rendre des comptes" aux acteurs de la finance "responsables de ce gâchis".
Joe Biden doit alimenter la ressource la plus précieuse qui soit sur les marchés: la confiance, seul rempart contre une contagion à grande échelle des ennuis de la Silicon Valley Bank (SVB).
Les autorités ont pris des mesures aux Etats-Unis et en Europe pour protéger les dépôts de cet établissement californien, en faillite et mis sous tutelle publique dimanche.
- Garantie des retraits -
Les indices vedettes des principales places européennes souffraient lundi, cédant entre 2 et 4% vers 12h15 GMT, alors que les valeurs bancaires encaissaient de fortes baisses, avec notamment une dégringolade du géant Credit Suisse (-12%).
Une litanie de sociétés ont publié des déclarations auprès de la Bourse londonienne pour tranquilliser les investisseurs quant à leur exposition à SVB.
Dimanche, les autorités américaines ont annoncé qu'elles allaient garantir le retrait de l'intégralité des dépôts de la banque californienne en faillite. Les autorités américaines vont aussi permettre l'accès à tous les dépôts d'un autre établissement, Signature Bank, qui a été fermé d'office par le régulateur américain.
En outre, la Réserve fédérale - la Fed, banque centrale américaine - s'est engagée à prêter les fonds nécessaires à d'autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.
Londres a pour sa part annoncé que la branche britannique de SVB avait été vendue au géant bancaire britannique HSBC, pour une livre symbolique.
"Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d'aujourd'hui", assure le Trésor britannique.
- Eviter la contagion -
Les autorités veulent à tout prix éviter une panique sur les marchés lundi et des retraits en masse des clients des banques, un "bank run" aux effets potentiellement dévastateurs.
La débâcle de SVB illustre les perturbations de tout le système bancaire américain face au resserrement monétaire de la Fed.
Les relèvements de taux d'intérêt aux Etats-Unis ont incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants, tarissant une source cruciale pour le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash.
Cette vague de retraits bancaires a mis à genoux trois banques la semaine dernière: SVB, Signature Bank mais aussi Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.
"Le système bancaire est beaucoup plus résilient et doté d'une bien meilleure assise qu'avant la crise financière" de 2008, a martelé un responsable du Trésor.
La solution annoncée dimanche protège les déposants, mais les actionnaires de SVB et Signature Bank "vont tout perdre", a souligné un responsable de la Fed.
Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l'objectif de trouver un repreneur au plus vite.
La course contre la montre ce week-end rappelle les 13 et 14 septembre 2008. Les autorités américaines avaient échoué à trouver un repreneur pour Lehman Brothers et refusé d'intervenir, poussant la banque au dépôt de bilan, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l'économie mondiale toute entière.
En Allemagne, le superviseur bancaire Bafin a assuré lundi que la faillite de SVB ne constituait "pas une menace pour la stabilité financière" du pays. Le ministre français de l'Economie Bruno le Maire a lui aussi déclaré qu'il ne "voyait pas de risque de contagion" pour les établissements du pays.
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(H.Schneide--BBZ)