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Sur les rives de la mer du Nord, des centaines de personnes ont participé samedi à la grande journée de comptage des coquillages, initiative organisée sur 400 kilomètres de plage en France, en Belgique et aux Pays-Bas pour prendre le pouls de la biodiversité marine.
Pour cette sixième édition, Natascha et ses enfants dessinent une grande spirale dans le sable. Armés de seaux en plastique, ils ramassent les coquillages qui se trouvent à l'intérieur de leur dessin avant de les rapporter au bord de la plage, où ils sont soigneusement triés par des bénévoles, puis comptés et consignés par espèce.
"On doit ramasser tous les coquillages qui ne sont pas cassés", explique Natascha Perales, 40 ans, qui participe pour la première fois à cette initiative. "On a trouvé des moules, des huîtres, des coques... Au moins six espèces différentes. C'est une chouette activité malgré le temps", sourit-elle.
Les rafales de vent n'ont pas découragé la dizaine de participants qui se relaient au stand de Middelkerke (nord de la Belgique). Laurence Virolée, 41 ans, est venue avec ses trois enfants: "on a appris plein de choses. L'année dernière, on avait déjà participé à une journée de nettoyage des plages. C'est important pour les enfants de voir l'évolution de la biodiversité et de les sensibiliser aux faits climatiques".
Environ 800 compteurs de coquillages ont participé à l'opération qui se déroulait simultanément en Belgique, aux Pays-Bas et, pour la première fois, en France.
- Espèces exotiques -
Au total, quelque 38.000 coquillages ont été dénombrés, soit à peu près le même nombre qu'en 2022.
"Les coquillages sont un bon indicateur de l'état de la biodiversité en mer du Nord", explique Jan Seys, de l'Institut flamand de la mer (VLIZ), organisateur de l'événement annuel.
"L'année dernière, 15% des coquillages trouvés appartenaient à des espèces exotiques" - particulièrement surveillées par les scientifiques qui craignent qu'elles ne soient invasives. "On a vu par exemple des espèces américaines apparaître sur nos côtes", comme le couteau américain, explique Jan Seys.
Au bord de la plage Joris Hooze, 75 ans, propose aux participants d'observer les mollusques au microscope et d'apprendre à distinguer leurs particularités.
Biologiste à la retraite, il fait partie d'une association belge dédiée à l'observation de la biologie marine. "On a observé que des organismes vivant normalement dans des eaux chaudes apparaissent de plus en plus sur la côte", explique-t-il. Pour lui, "c'est un signe du changement climatique".
L'Union européenne s'est engagée début mars à consacrer plus de 800 millions d'euros à la protection des océans.
"L'Europe souhaite restaurer nos océans d'ici 2030. Si on veut atteindre cet objectif, on a besoin du public. Et ce type d'initiative permet de sensibiliser la population à ces problématiques", commente Jan Seys.
Cette année, les coquilles trouées des coquillages étaient au centre de l'attention des scientifiques qui veulent déterminer combien d'escargots prédateurs menacent les coquillages.
(A.Berg--BBZ)