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Le roi Charles III est arrivé mercredi à Berlin pour sa première visite à l'étranger en tant que souverain, vue comme un "geste européen important" après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
L'avion blanc décoré à son extrémité aux couleurs de l'Union Jack a atterri à l'aéroport international de Berlin-Brandebourg peu après 13h50 (11h50 GMT).
Il s'est rangé sur le tarmac de la zone militaire de l'aéroport, où un tapis rouge a été déroulé en bas de l'escalier.
Le roi et son épouse Camilla, accueillis par le chef du protocole allemand et l'ambassadeur britannique, se rendront à la Porte de Brandebourg où il seront reçu avec les honneurs militaires par le chef de l'Etat Frank-Walter Steinmeier.
C'est la première fois qu'une telle cérémonie pour un invité d'Etat se tient au pied de l'emblématique monument, qui fut aussi un symbole de la partition de la ville pendant trois décennies.
La célèbre avenue Unter den Linden était pavoisée avec le drapeau britannique en l'honneur du souverain et de la reine consort, attendus sur place vers 15h00 (13h00 GMT).
La visite se veut une occasion solennelle de célébrer la relation d'amitié entre les deux pays.
Frank-Walter Steinmeier, qui accompagnera le roi tout au long de son déplacement, a qualifié sa venue de "geste européen important".
- "Fans des Royals" -
Le couple royal est attendu avec impatience par les curieux, dont certains ont fait la queue plusieurs heures dans l'espoir d'accéder à l'enceinte où se tiendra la cérémonie.
"C'est la première visite du roi en Allemagne. Nous voulons fêter ça, peut importe combien de temps nous attendons", déclare Anja Wieting, 50 ans, employée d'un magasin de chaussures venue spécialement avec sa fille de 18 ans d'Oldenbourg, dans l'ouest du pays.
"Une monarchie donnerait de l'éclat et de l'espoir à l'Alemagne. Je pense que cela nous ferait du bien" renchérit Sylke Freundentahl, 56 ans, une éducatrice Braunschweig, exprimant une aspiration non partagée par la très grande majorité des Allemands.
Maik Mattes, 21 ans, étudiant à Munich, est venu à Berlin pour les vacances de Pâques.
"Je suis ici un peu par hasard", mais c'est "une bonne occasion", dit-il à l'AFP. "Voir en direct est mieux qu'à la télévision".
Jusqu'à 1.100 policiers sont mobilisés, des renforts d'autres régions ont été réquisitionnés ainsi que 20 chiens renifleurs d'explosifs. Plusieurs axes seront fermés à la circulation dans le centre de Berlin.
"Le couple royal a émis le vœu de parler directement avec les Berlinois", a déclaré le directeur de la police Thomas Drechsler dans les médias allemands.
Le roi se rendra ensuite au palais présidentiel de Bellevue pour assister à une réception consacrée aux défis climatiques. Charles s'est engagé de longue date en faveur de la protection de l'environnement.
Suivra un banquet avec au menu, en l'honneur du roi, des options végétariennes. Les invités pourront ainsi choisir pour le plat principal entre tartelettes aux épinards accompagnées de champignons et poulet fermier. Des vins allemands accompagneront les plats.
Le programme à Berlin se poursuivra jeudi. Le roi doit notamment s'entretenir avec le chancelier Olaf Scholz, se promener avec la maire de la ville sur un marché, prononcer un discours à la chambre des députés et rencontrer des réfugiés ukrainiens.
- Plus de 40 fois -
Le déplacement en Allemagne du couple royal s'achèvera vendredi par une étape à Hambourg, métropole portuaire et deuxième ville du pays.
Le couple devait à l'origine se rendre en premier lieu en France, avant l'Allemagne, mais ce voyage a dû être annulé en raison des troubles sociaux liés à la réforme des retraites dans le pays.
La dernière visite d'Elizabeth II en Allemagne en 2015, du temps de la chancelière Angela Merkel, avait déclenché un vif enthousiasme dans le pays.
Sa visite la plus marquante remonte à 1965, dans un Berlin partagé par le mur. Elle est perçue comme le moment qui a scellé la réconciliation entre les deux pays après la Deuxième Guerre mondiale.
Son fils devrait s'attendre lui aussi à un accueil chaleureux: il connaît bien le pays où il s'est rendu plus de 40 fois, selon l'ambassade britannique à Berlin.
Par ailleurs, les Allemands restent de grands fans des "Royals", issus d'une "très longue tradition" de monarques et leur "grand intérêt" n'est pas près de se dissiper, assure à l'AFP Michael Hartmann, sociologue à l'Université technique de Damstadt.
(K.Lüdke--BBZ)