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La visite d'Etat du président français Emmanuel Macron aux Pays-Bas a de nouveau été perturbée mercredi par des manifestants alors qu'il visitait un laboratoire à Amsterdam, avant de conclure un "pacte pour l'innovation" avec le gouvernement néerlandais.
Deux manifestants, un homme et une femme, ont été arrêtés pour "trouble à l'ordre public et menace" alors qu'ils "couraient" vers lui à son arrivée à l'université d'Amsterdam, a déclaré auprès de l'AFP Lex van Liebergen, porte-parole de la police.
Des images TV montrent l'homme stoppé dans sa course par l'aide de camp d'Emmanuel Macron et brutalement plaqué au sol à proximité du président, qui fait face à une très forte contestation en France en raison de la réforme des retraites.
"Pour l'honneur des travailleurs, même si Macron ne veut pas, nous, on est là", a-t-il eu le temps de scander deux fois, dont l'une alors qu'il était emmené de force, reprenant la chanson des contestataires anti-Macron en France.
L'incident s'est produit juste après que le président français est sorti d'une limousine avec le roi des Pays-Bas Willem-Alexander et a été accueilli par la maire d'Amsterdam Femke Halsema.
L'un des manifestants arrêté avait une banderole, a ajouté Mme Van Liebergen.
Une quarantaine de manifestants attendaient aussi M. Macron à sa sortie de l'université, brandissant deux banderoles - dont la même que la veille à La Haye affirmant "Président de la violence et de l'hypocrisie" - et des pancartes.
L'un d'eux, Français et étudiant en Sciences sociales à Amsterdam, s'est présenté à des journalistes comme un libertaire. Il a expliqué avoir voulu dénoncer les "violences" policières lors des manifestations en France et "gâcher" la visite du président.
- "Gâcher la visite" -
Emmanuel Macron avait déjà été interrompu la veille, au premier jour de sa visite, lors d'un discours sur l'Europe à La Haye.
Sa décision de recourir à la procédure du "49.3", soit une adoption du texte sans vote en engageant la responsabilité de son gouvernement, a ravivé mi-mars la mobilisation en France, avec des manifestations émaillées de violences.
Emmanuel Macron a visité en compagnie du roi le laboratoire de physique quantique de l'université, une technologie prometteuse destinée à démultiplier la puissance de calcul des ordinateurs.
Dans ce domaine, la start-up française Pasqal, fondée par le Prix Nobel de Physique Alain Aspect, a fusionné avec la néerlandaise Qu&Co pour créer un leader européen.
- Physique quantique -
Les deux gouvernements vont signer mercredi un "pacte pour l'innovation", avec à la clé des coopérations dans les semi-conducteurs, la physique quantique et l'énergie, autant de domaines dans lesquelles l'Union européenne entend renforcer son indépendance.
Les groupes français STMicroeletronics et néerlandais ASML, deux poids-lourds européens des semi-conducteurs, ont déjà des projets communs.
En marge de la visite à l'université, M. Macron s'est entretenu en tête-à-tête avec le PDG d'ASML, Peter Wennink.
Les deux gouvernements travaillent par ailleurs à la finalisation d'un accord de défense à l'horizon 2024.
Le français Naval Group est en lice - avec l'allemand ThyssenKrupp et le suédois Kockums - pour la livraison de quatre sous-marins aux Pays-Bas, un sujet qui pourrait aussi être abordé par le président Macron et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
Les deux hommes donneront une conférence de presse à 17H45 (15h45 GMT), lors de laquelle M. Macron sera vraisemblablement interrogé sur les propos controversés qu'il a tenus sur Taïwan. Il a notamment affirmé que l'Europe ne devrait pas être "suivistes" des États-Unis ou de la Chine.
Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, accompagnés du roi et de la reine Maxima, visiteront ensuite l'exposition Vermeer au Rijksmuseum d'Amsterdam, avant de rentrer à Paris.
(K.Müller--BBZ)